Dans la Loire, le maire de Roanne propose de créer une commune nouvelle avec les communes voisines.
http://www.leprogres.fr/loire/2015/01/2 ... le-commune

Dans l'ouest du pays, il y a de plus en plus de projets de fusion de communes. En Alsace et dans l'Est de la France, quasiment rien. Pourquoi cet immobilisme des élus locaux ?

Parce que beaucoup de communes en Alsace ont entre 500 et 3 000 habitants. avec des nouvelles communes calquées souvent sur le périmètre des com com, il y aura obligation de construire des logements sociaux ...

Dans d'autres régions, les communes n'ont pas peur de franchir le seuil de 3 500 habitants en fusionnant. Je pense que cette histoire de logements sociaux ne doit pas être un frein à la réforme. C'est peut-être un inconvénient pour certains maires, mais la fusion reste avantageuse, notamment au niveau financier. Les communes qui fusionneront au plus tard le 1er janvier 2016 verront leur dotations maintenues pendant 3 ans.

L'Alsace est dans une situation moins désavantageuse que les autres régions. Il n'y a qu'une vingtaine de communes en Alsace de moins de 150 habitants. Lucelle est une exception en Alsace mais dans d'autres régions comme la Lorraine, il y a beaucoup de Lucelle. Les communes même hors agglomération atteignent très souvent les 1000 habitants où sont à proximité immédiate d'autres villages.

Justement, cette proximité entre les villages peut faciliter les fusions. Quand deux villages sont quasiment collés l'un à l'autre, faut-il deux municipalités, deux maires, deux salles des fêtes ? Je ne le crois pas. Le morcellement communal et l'intercommunalité coûtent très cher pour une efficacité limitée.

La particularité de l'alsace c'est aussi la morphologie des bourgs: très denses et ramassés sur eux-mêmes. Alors que dans les campagnes du reste de la France, les villages peuvent être étalés et les limites se confondre, alors qu'en Alsace on a de gros bourgs au milieu des champs et aucune chance qu'ils finissent par se toucher, donc chaque commune a déjà un territoire très défini, qu'il est plus difficile de fusionner avec les bourgs voisins.

En Alsace, les villages sont souvent peu espacés les uns des autres. Dans d'autres régions, les villages sont souvent moins peuplés et davantage espacés entre eux. Les villages qui se touchent presque, c'est fréquent en Alsace et dans le Nord-Pas-de-Calais. Dans d'autres régions comme la Bretagne, c'est moins fréquent.

La proximité entre les villages facilite les rapprochements. Quand il y a des projets de fusions de communes, c'est souvent entre communes qui sont proches les unes des autres. Mais de toute façon, il n'y a pas besoin d'une stricte continuité urbaine pour fusionner les communes, il suffit de voir les communes allemandes pour s'en rendre compte.

En Alsace, le territoire se distingue par le fait que nous soyons dans un openfield (ou champ ouvert en français). C'est un territoire qui se caractérise par des parcelles agricoles ouvertes assez grandes à la différence des régions de bocage où les parcelles sont petites avec des haies et des murets entre les parcelles. La seconde caractéristique de l'openfield est le groupement de la totalité ou de la quasi-totalité du bâti de la commune sur un seul endroit là où le bocage se distingue par un bâti complètement éclaté sur l'ensemble du territoire communal avec une ferme par ci par là et une espèce de centre bâti qui ne regroupe parfois même pas 10 maisons. L'openfield est favorable aux transports en commun puisqu'avec un seul arrêt on peut desservir parfois tout un village contrairement aux zones de bocage où seul un TAD peut convenir (et encore).
La seconde chose à retenir de l'Alsace c'est l'omniprésence des villages-tas c'est-à-dire des villages où le bâti est regroupé en un point formant une sorte de tas assez rond. A l'inverse, les villages-rues omniprésents en Lorraine se caractérisent par un bâti aligné le long d'une seule et unique rue parfois deux. On en rencontre aussi dans l'extrême nord de l'Alsace entre Wissembourg et la forêt de Haguenau.
Ensuite, il y a d'autres choses à prendre en compte, notamment la taille du territoire communal qui est très variable et le développement économique de chaque ville qui a permis d'effacer les champs et les prairies qui séparaient deux anciens villages.

Voilà c'était la petite digression géographique !

Quelques exemples sundgauviens de communes dont le bâti à fusionné avec un ou plusieurs de leurs voisins ou presque (hors grosses agglos):
- Schlierbach, Dietwiller et Landser (4000 hab environ)
- Hundsbach et Hausgauen (700 hab)
- Gretzingen, Oberdorf, Waldighofen, Steinsoultz, Roppentzwiller et Durmenach (5000 hab)
- Ferrette et Vieux-Ferrette (1500 hab)
- Seppois-le-Haut et Seppois-le-Bas (1600 hab)
- Dannemarie, Gommersdorf et Wolfersdorf (3100 hab)
- Ranspach-le-Bas et Michelbach-le-Bas (1400 hab).

Ça pourrait très bien fusionner. Certains patelins comme Ferrette et Vieux-Ferrette ont même une histoire commune.

Pour ce cas précis, il se posera juste le problème de l'intercommunalité à choisir. Se tourner sur Mulhouse (Dietwiller est dans la M2A) on bien être du côté de Sierentz, et Saint-Louis à moyen terme (Landser et Schlierbach sont dans la CCPS - ComCom du Pays de Sierentz - qui devrait rentrer dans la future Communauté d'Agglomération des 3 Frontières).