Bonjour à tous,
Avant tout, et afin d'éviter tout malentendu, je précise que j'exprime mon opinion personnelle, et bien qu'elle soit partagée avec d'autres membres de l'équipe actuelle, il ne s'agit en aucun cas d'une position officielle de l'équipe de l'association.
Depuis quelque minutes, le vote en ligne pour les nouveaux statuts de l'association est ouvert.
Néanmoins, la présentation des modification de ces statuts s'est limitée au fait de nous transmettre le nouveau document, sans plus d'explications. Une comparaison entre anciens et nouveaux statuts - que je n'ai pu effectuer qu'hier - aurait été grandement utile afin de mettre en lumière certains changements et de susciter le débat, notamment sur les points suivants :
Article 2 des nouveaux statuts / Article second des statuts actuels :
Dans les statuts en vigueur actuellement, l'association TC Alsace (TC signifiant, rappelons-le, Transports Collectifs) est là pour "Assurer la réflexion autour des questions relatives à la mobilité et l'urbanisme sur le territoire alsacien".
Dans les nouveaux statuts, le but de TCA est désormais d'organiser la réflexion "sur l'ensemble des sujets de la politique de la ville et notamment les thématiques relatives à la ville durable (mobilité, urbanisme, environnement)". Le thème originel de l'association est donc relégué entre parenthèses, au milieux d'autre thématiques, ouvertement politiques... on dirait finalement la Poste, qui en plus d'acheminer le courrier (sa vocation première), est devenue une banque et s'est mise à vendre de la téléphonie...
Une telle modification de l'essence même de l'association aurait du être discutée, et clarifiée, avant que ces nouveaux statuts ne soient soumis au vote ! Car en terme de domaine de réflexion, cela ouvre la porte à tout (voir à n'importe quoi...), alors qu'à la base nous sommes tous - il me semble - devenus membres d'une association centrée sur la mobilité et l'urbanisme...
Citons en passant aussi que l'on parle de "politique de la ville", mais nullement de la région ! Mettre en arrière plan cette dimension régionale est incohérent face au constat d'Étienne dans sa note, à savoir que "les dossiers d’envergure trans-métropolitaine, voire régionale, ne sont souvent qu’effleurés", parlant ensuite même de "potentiel insuffisamment exploité" !
Article 6 des nouveaux et actuels statuts :
Originellement, les membres fondateurs sont ceux ayant créé l'association. C'est logique. Les nouveaux statuts étendent la condition de membre fondateur aux anciens présidents de l'association. Pourquoi pas. Le problème, c'est qu'alors que ces membres fondateurs disposaient déjà d'un droit de vote délibératif, les nouveaux statuts leur accordent aussi un droit de véto sur la nomination du président de l'association. Chaque "membre fondateur" dispose donc finalement d'une possibilité de contrôle sur la tête de l'association, et donc un peu sur l'association toute entière.
TCA existe grâce à eux, donc ce droit peut sembler légitime... jusqu'à un certain point : en effet, un membre fondateur prenant ses distances avec TC Alsace (c'est déjà arrivé) pourrait à tout moment revenir pour s'opposer à un nouveau dirigeant. Or où est la légitimité après avoir laissé TC Alsace se débrouiller pendant des mois voir des années?
Article 10 des nouveaux statuts / Article 9 des statuts actuels :
Concernant la procédure et les conditions de vote dans le cadre de l'assemblée générale ordinaire : alors mêmes que, pour des raisons souvent professionnelles, une partie des forces vive de l'association s'est éloigné de l'Alsace, les nouveaux statuts suppriment la possibilité de vote par procuration, qui existe dans les statuts actuels. De plus, le vote par procuration n'est plus une obligation statutaire, mais une simple possibilité.
Aucun nombre minimum de votants n'étant nécessaire, cela laisse donc la possibilité aux dirigeants de l'association d'écarter les membres géographiquement éloignés de certaines prises de décision. Damien m'a indiqué que cette obligation reviendrait dans un règlement supplémentaire, mais rien n'est garanti, et il est largement préférable (afin de garantir la préservation de la
démocratie, si chère à certains dirigeants de l'association) que cette obligation de vote en ligne soit gravée dans le marbre des statuts, plutôt que sur les tablettes de cire d'un simple règlement, ou pire, tracée dans la neige en se fiant à de simples paroles.
Article 14 des nouveaux statuts :
L'éloignement géographique de certains membres de l'équipe de l'association n'est pas non plus pris en compte pour les réunions du conseil d'administration : alors que pour les réunions du secrétariat, l'article 17 prévoit la possibilité de tenir des réunion par visioconférence ou conférence téléphonique, rien n'est dit pour les réunions du conseil d'administration; la participation des membres éloignés géographiquement sera donc soumise au simple bon vouloir des organisateurs de la réunion du conseil d'administration ! Là aussi, donc, une possibilité de brider la participation des membres éloignés géographiquement (cette restriction du pouvoir de certains membres du conseil d'administration se faisant néanmoins toujours très
démocratiquement, car sous couvert des statuts !).
Soulignons aussi au passage qu'outre les contraintes pécuniaires, le délai de convocation de seulement deux jours limite de toute façon fortement la possibilité pour les membres géographiquement éloignés de venir assister physiquement à la réunion...
La possibilité d'un vote électronique est certes évoquée, mais comme pour l'assemblée générale ordinaire, il s'agit d'une simple possibilité, sans garantie aucune donc...
En moins de 6 jours (délais entre la mise à disposition de l'équipe des actuels et nouveaux statuts et aujourd'hui (la lecture des seuls nouveaux statuts n'ayant pas d'intérêt, vu qu'elle ne permet pas de voir ce qui a changé), il n'était guère possible d'avoir le temps non seulement d'analyser les modification, mais aussi et surtout de lancer un débat nécessaire concernant certains points, et notamment ceux cités précédemment.
Ainsi, il est plus que souhaitable de voter contre ces nouveaux statuts, afin de pouvoir sereinement débattre de ces changements, et éventuellement les ajuster en tenant
démocratiquement compte de l'avis des membres quant au devenir de cette association, qui, grâce à notre contribution depuis des années, est aussi un peu la notre...