Les péripéties de Ste-Odile
Depuis le premier août, la clinique Ste-Odile de Neudorf est gérée par le groupement des cliniques du Diaconat et d’Adassa, dans la perspective d’un rapprochement avec ce groupe. Ste-Odile quitterait Neudorf où elle est installée depuis un siècle, pour rejoindre le futur hôpital Sud qui devrait être construit sur le terrain « Starlette », au bord du bassin Vauban, fin 2015.
Annoncé le 1 er août par un bref communiqué, le regroupement des trois cliniques d’origine confessionnelles, Adassa, juive, Diaconat, protestante, et Ste-Odile, catholique, a créé la surprise.
On savait depuis janvier 2011 qu’Adassa et le Diaconat avaient décidé de fusionner leurs services pour créer le futur « hôpital sud » au Port-du-Rhin.
Les médecins refusent la fusion avec St-Vincent
Mais, on croyait que Ste-Odile, propriété de la congrégation des Sœurs du Très-St-Sauveur, « les Sœurs de Niederbronn », se rapprocherait du groupe hospitalier St-Vincent, catholique lui aussi, et géré par la fondation Vincent-de-Paul. C’est ce qui avait été annoncé par un communiqué commun des deux groupes le 13 octobre 2010.
Pourquoi ce retournement de situation ?
La perspective d’un rapprochement avec St-Vincent a provoqué une levée de boucliers à Ste-Odile. Les médecins ont refusé la fusion.
À cause des différences de statut, disent-ils. À Ste-Odile, les médecins sont en « libéral », explique le D r Jacques Claus, président de l’association des médecins exerçant à Ste-Odile (Ameso) et président de la commission médicale d’établissement : « On ne souhaitait pas devenir des salariés », dit-il.
À St-Vincent, qui regroupe les cliniques de la Toussaint, Ste-Anne, Bethesda et Ste-Barbe, nombre de médecins sont effectivement salariés, mais une grande partie d’entre eux intervient en « libéral ».
Question de gouvernance
« Ils auraient très bien pu rester en libéral à St-Vincent, explique le chanoine François Geissler, qui a suivi le dossier à l’archevêché de Strasbourg.
En fait, c’est la gouvernance du groupe St-Vincent qui a déplu aux membres de l’Ameso. Pour eux, elle est trop directive et le corps médical n’y a pas le même poids qu’à Ste-Odile.
Les sœurs du Très Saint-Sauveur n’avaient pas le choix : « C’est l’activité des cabinets médicaux qui fait vivre la clinique », dit le D r Claus. Les sœurs se sont inclinées et, dit le Dr Claus, « elles nous ont autorisés à faire une offre de rachat. »
Le 28 février, l’Ameso, qui avait fait réaliser une expertise sur la valeur de la clinique et de son patrimoine, a fait une proposition « tout à fait cohérente ».
Du coup, le Groupe hospitalier St-Vincent, refusant d’entrer « dans une logique de surenchère », a retiré son offre. Les sœurs de Niederbronn ont « regretté » le retrait du groupe St-Vincent, Euphémisme pour dire que de part et d’autre, on était mécontent de ces « péripéties du dossier ».
Une solution œcuménique
C’est alors que les sœurs du Très-Saint-Sauveur ont été contactées par les responsables du tout nouveau groupe Diaconat-Adassa, Didier Ernst, président du Diaconat, et Philippe Dolfi, président de la fondation Adassa.
Le contact était d’autant plus facile que le directeur de la clinique du Diaconat, Christian Caoduro, était l’ancien directeur de la clinique Ste-Odile et qu’il a fait l’essentiel de sa carrière dans le groupe Saint-Sauveur où il était entré en 1990, à Mulhouse, siège de l’association de gestion du groupe.
Roger Wiltz
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/55 ... -Ste-Odile
