Et c'est justement ces gens qu'il fallait convaincre. Et d'autres ont pu s'y intéresser, mais voyant la complexité de la "simplicité" de ce que devait offrir le Conseil, ça ne les a pas incité à voter, un peu comme avec le référendum de 2005.

Les porteurs du projet avaient des désaccords sur de nombreux points, mais ont refusé de reculer la date du référendum. Cela a mené à une complexification du projet pour trouver un compromis. Le projet qui a été soumis au référendum ne simplifiait pas l'organisation régionale, bien au contraire.

Beaucoup d'électeurs ont vu que ce projet servait plus l'intérêt des barons locaux que celui des citoyens.

Je ne peux que confirmer cela. Trop complexe, fait pour mettre tout le monde d'accord. Sans doute aurait-il été nécessaire de faire quelque chose de moins consensuel parmi les élus mais plus simple et plus efficace pour les citoyens.

Ça semblait être le cas au début. Mais vu qu'ils ont transformé le projet de conseil unique en projets de conseils multiples, il n'y avait plus de simplification.

Pour en revenir à l’Alsace et à la Lorraine :
1) l’Alsace-Lorraine est une expression familière à beaucoup de Français. De nombreuses grandes villes ont une avenue d’Alsace-Lorraine. Mais c'était une entité imposée par les Prussiens après la guerre de 1870 qui regroupait l’Alsace et la Moselle, retaillée pour l’occasion (la Meurthe-et-Moselle est ce qui restait des anciens départements de la Meurthe et de la Moselle, d’où sa forme). Il n'y a jamais eu d’Alsace-Lorraine sous Gouvernement français.

2) Du fait des lois locales, la Moselle a fait partie de l’académie de Strasbourg jusque dans les années 1970 (date exacte à vérifier). Par voie de conséquence, la partie messine de l’université de Lorraine (ancienne université de Metz - Paul Verlaine) a son origine, à la fin des années 1950, dans un collège scientifique / Collège littéraire universitaire (CSU et CLU) de l’université de Strasbourg, celle d’avant la division en ULP, UMB, URS. Exactement le même schéma qu’à Mulhouse. Ensuite, on a voulu faire coïncider les académies avec les régions et la Moselle a été rattachée à l’académie de Nancy renommée Nancy-Metz.

3) Pour la même raison, la Moselle faisait partie du ressort de la cour d’appel de Colmar.

Peut-être y a-t-il d’autres exemples. Mais tout cela, c’était il y a une quarantaine d’année.

Pour le regroupement de régions, il faudra procéder avec une extrême prudence et ne le faire que s’il y a des bénéfices évidents que l’on présentera aux habitants.

Ce qui est étonnant dans la démarche du gouvernement/président, c'est de vouloir supprimer une structure certes récente mais qui a globalement fait ses preuves alors que tous les différents rapports (cour des comptes and co) pointent du doigt les départements, trop nombreux, petits, etc (et les communes, mais visiblement, c'est "prévu" par le gouvernement).

Nos politiciens veulent copier les Länder allemands. Mais ils ne parlent pas beaucoup du financement des collectivités...

Il faut aussi signaler que François Hollande a été président du conseil général de Corrèze. Il n'est pas donc absolument pas favorable à la suppression du département qu'il considère comme impossible à supprimer.

Pas exactement. Hollande a dit qu'il n'est pas favorable à leur suppression. Mais il n'est pas contre une réduction de leur nombre. Le gouvernement veut d'ailleurs fusionner les départements limitrophes de Paris.

Supprimer les départements ? Je crois surtout qu'il faut définir qui - régions, départements, métropoles, communes - fait quoi et comment cela s'articule. Ensuite, on pourra voir quelles mesures prendre pour un maximum d'efficacité et supprimer des entités si nécessaire. Mais je ne pense pas que l'on puisse avoir seulement des régions, surtout si on en augmente la taille, et des communes. Il faut quelque chose entre les deux. Plutôt que d'inventer une nouvelle entité, appelons cela un département, modifions éventuellement les contours là où c'est nécessaire et ajustons ses attributions.

Pour finir, un point d'histoire (une fois de plus) : les départements d'Ile de France sont de création récente cad années 1960. Avant, il y avait deux départements seulement : la Seine (n° 75 ; Paris et quelques communes autour) et la Seine et Oise (n° 78 ; préfecture à Versailles) qui entourait la Seine. La Seine et Marne n'a pas bougé. On peut envisager aujourd'hui une nouvelle combinaison, notamment pour tenir compte de la création de la métropole de Paris.