Devillers crée l’harmonie

Après six mois de réflexions, contestations et discussions sur l’avenir de la presqu’île Malraux, il semble qu’on soit en train de sortir de l’ornière : mandaté par Roland Ries, l’architecte urbaniste Christian Devillers a présenté hier de nouveaux projets, plus harmonieux.

Exit la grande tour de 100 mètres qui cristallisait les mécontentements. Exit aussi les constructions trop envahissantes sur la place Jeanne-Helbling, en face du parking des cinémas…

L’architecte urbaniste Christian Devillers a présenté hier à la presse de nouvelles perspectives pour l’aménagement de la presqu’île André Malraux.

Il manquait une réflexion d’ensemble

L’idée dominante est de créer une harmonie entre la presqu’île Malraux et le projet qui la continue de l’autre côté de la ligne de tram, l’écoquartier Danube.

« C’est ce qui manquait » aux projets antérieurs, estime Christian Devillers : « une réflexion d’ensemble ». Tant l’écoquartier Danube que le projet Malraux avaient été élaborés séparément, par des équipes différentes. « Il y avait des objets architecturaux » parfaitement appréciables pris séparément, mais pas de lien entre eux.

Trois petites tours

L’idée d’une grande tour de 100 mètres était intéressante, estime Christian Devillers, mais elle « concluait » l’ensemble Malraux plutôt qu’elle ne l’ouvrait sur le futur quartier Danube. Pour obtenir la continuité, il fallait donc « ouvrir » avec quelque chose de « moins monumental ».

L’urbaniste propose donc que ce lot 3 soit formé de trois « petites » tours (de moins de cinquante mètres) disposées de façon à s’intégrer dans la perspective des constructions (futures) de l’écoquartier Danube.

Autre avantage : une grande tour revient très cher en frais de fonctionnement. Les trois petites tours, avec éventuellement commerces et bureaux dans les parties inférieures, permettront d’ailleurs de réaliser plus de logements que la grande.

La place Helbling remodelée

Les immeubles, dont l’architecture n’est pas encore définie, pourraient avoir des formes « plus ou moins atypiques ».

Autre changement notable : la place Jeanne-Helbling, entre Rivétoile et les cinémas. Elle fait environ 70 m sur 40. Il était prévu au départ de la construire, presqu’entièrement. Christian Devillers en utiliserait une moitié pour un ou deux bâtiments dans la continuité de Rivétoile, avec commerces -un marché aux fleurs, par exemple- au rez-de-chaussée.

L’autre partie resterait « espace public » avec ouverture vers le bassin d’Austerlitz et la presqu’île, de l’autre côté de l’eau. Entre les deux, un large ponton ferait le lien.
Remonter le niveau du bassin d’Austerlitz

Ensuite, l’eau. L’urbaniste a trouvé que le rapport avec l’eau était déséquilibré : le niveau est trop bas pour le promeneur. Il propose de rehausser le niveau et d’amener la surface de l’eau à 50 centimètres du niveau de la place. Sous l’eau, on créerait un parking -il en faut quand même un peu.

Enfin, Christian Devillers propose de raccourcir le bassin de quelques mètres afin d’agrandir l’espace public devant les trois petites tours du lot 3.
Des arbres, des arbres

Quelques aménagements de détail sur le reste de la presqu’île que Christian Devillers trouve trop minérale : des plantations d’arbres qui se continueraient tout au long du bassin pour se prolonger dans la coulée verte prévue dans l’écoquartier Danube (un projet de Christian Devillers).

Il s’agit également d’animer les rez-de-chaussée qui sont souvent « “aveugles“ - ça ne donne pas de vie »-, en y installant des commerces et des vitrines.

Dans l’ensemble, il y aura » plus d’espace public, mieux délimité et mieux articulé » avec le reste de la ville.

Ça valait la peine d’attendre et de remettre l’ouvrage sur le métier : on construit le Strasbourg du futur. C’est une responsabilité qui va plus loin que quelques mandats municipaux

Roger Wiltz

L’urbaniste propose donc que ce lot 3 soit formé de trois « petites » tours (de moins de cinquante mètres) disposées de façon à s’intégrer dans la perspective des constructions (futures) de l’écoquartier Danube. Les trois petites tours, avec éventuellement commerces et bureaux dans les parties inférieures, permettront de réaliser plus de logements que la grande.