Personnellement, je prône la création d'un réseau "TER-IC" en diamétralisant des TER semi-directs existants, à la façon des TER Paris - Dijon - Lyon ou Lyon - Avignon - Marseille. Ce concept peut certes fragiliser l'exploitation par rapport à une offre morcelée (mais l'ALCA ne comprend pas de lignes "malades" du type Marseille - Nice), mais il aurait surtout l'avantage d'offrir des liaisons directes entre les principaux pôles de la nouvelle grande région.
Voici déjà mes propositions pour les deux radiales. Je continuerai demain avec les transversales et les TER-GV.
Ligne classique Paris - Strasbourg :
La desserte de cette ligne a été profondément sabotée à la mise en service de la LGV Est en étant découpée en trois morceaux (TER Vallée de la Marne Paris - Bar-le-Duc/Saint-Dizier, Bar-le-Duc - Nancy/Metz et Nancy - Strasbourg). Les correspondances ne sont pas assurées entre les trois parties (s'il est possible de faire Paris - Nancy ou Bar-le-Duc - Strasbourg, avec cependant un très faible nombre de combinaisons, Paris - Strasbourg est clairement impossible).
Malgré la LGV Est et malgré la traversée de la "diagonale du vide", cette ligne, desservant tout un ensemble de petites villes de quelques dizaines de milliers d'habitants, me semble être un axe structurant de l'ALCA. Notons toutefois qu'il faudra travailler avec la Région Nord-Picardie pour la partie Ouest de la ligne. Je propose de réfléchir à une desserte TER-IC suivante :
- 3 AR Paris - Strasbourg desservant Château-Thierry, Epernay, Châlons-en-Champagne, Vitry-le-François, Bar-le-Duc, Commercy, Toul, Nancy, Lunéville, Sarrebourg et Saverne. On peut interpréter ceci comme la prolongation à Nancy des 3 TER Vallée de la Marne Paris - Bar-le-Duc existants et la diamétralisation de ceux-ci avec des TER Nancy - Strasbourg. Il faut noter que la Région Lorraine a prévu de doubler l'offre Nancy - Bar-le-Duc au service annuel 2016 : l'ajout du parcours Bar-le-Duc - Nancy peut donc se faire sans créer de km.train supplémentaires par rapport à l'offre du SA2016. Matériel à utiliser : Corail non réversible, dans un premier temps. Le parc Vallée de la Marne ne sera sûrement pas suffisant, mais le remplacement des Corails par des Coradia Liner sur Paris - Mulhouse libérera des voitures à Paris Est (qui sont en bon état technique car ayant subi une révision générale entre 2011 et 2014).
- 2 ou 3 AR Reims - Strasbourg. Le passage par Epernay ou par Mourmelon sera à déterminer en fonction du matériel utilisé (il faut du bimode pour passer par Mourmelon ; itinéraire qui a l'avantage d'être plus court et sans rebroussement). Les gares intermédiaires desservies seront les mêmes (à l'Est de Châlons) que pour les trains Paris - Strasbourg précités. Matériel à utiliser : idéalement, des Régiolis bimodes, mais j'imagine que les exemplaires dont disposera l'ALCA (acquis par les actuelles Régions Alsace et Lorraine) devront rester sur leurs lignes actuelles...
- autres dessertes partielles (Nancy - Strasbourg, Nancy - Bar-le-Duc, Paris - Châlons - Saint-Dizier, dessertes omnibus) inchangées par rapport à ce que l'on a actuellement
Ligne classique Paris - Mulhouse :
Il s'agit d'un axe important pour l'ALCA car vital pour les départements de l'Aube et de la Haute-Marne. Contrairement à la ligne Paris - Strasbourg, entièrement rétrogradée au TER, elle jouit encore d'une envergure nationale (classifiée en tant que Train d'Equilibre du Territoire ou TET, et donc parcourue par des services Intercités). Autre particularité : elle fait une incursion assez longue en Bourgogne-Franche-Comté. Il faudra donc travailler avec cette région et l'Etat pour établir un nouveau schéma de desserte.
- Intercités : l'arrivée des Coradia Liner, remplaçant les Corails et CC72100, sera à l'origine d'une refonte de l'offre, revue à la baisse notamment à cause du faible nombre de rames commandées par l'Etat, ne permettant pas de reconduire le service actuellement assuré en Corail. Il est cependant certain que Mulhouse redeviendra le terminus de la ligne. 2 AR Paris - Mulhouse sont prévus ; leur politique d'arrêts est toutefois inconnue à l'heure actuelle. Troyes et Chaumont devrait perdre 4 AR quotidiens vers Paris et 2 AR vers l'Est.
- TER-IC Paris - Mulhouse : afin de pallier aux manquements de l'Etat évoqués ci-dessus, on peut songer à lancer (en partenariat avec la région BFC) un ou deux AR TER-IC Paris - Mulhouse, desservant Nogent-sur-Seine, Romilly-sur-Seine, Troyes, Vendeuvre, Bar-sur-Aube, Chaumont, Langres, Culmont-Chalindrey, Vesoul, Lure, Belfort et Altkirch. Matériel : du bimode serait idéal, mais on peut se contenter de thermique pur vu le faible kilométrage sous caténaire (Paris Est - Gretz-Armainvilliers et Belfort - Mulhouse)
- TER-IC Reims - Mulhouse : pourquoi ne pas prolonger à Mulhouse deux TER Reims - Culmont-Chalindrey actuels ? (en travaillant encore une fois avec la région BFC). Dessertes intermédiaires : Mourmelon, Châlons-en-Champagne, Vitry-le-François, Saint-Dizier, Joinville, Chaumont, Langres, Culmont-Chalindrey, Vesoul, Lure, Belfort et Altkirch. Ceci permettra aussi de pallier aux manquements de l'Etat sur le tronçon franc-comtois Culmont-Chalindrey - Vesoul... Matériel : bimode de préférence (caténaire de Châlons-en-Champagne à Saint-Dizier et de Belfort à Mulhouse)
- TER Nancy - Mulhouse via Epinal, Lure et Belfort : permettrait de créer une relation entre Mulhouse et Epinal. Il faut donc voir s'il n'y a pas la possibilité de fusionner les TER Epinal - Belfort avec des TER Belfort - Mulhouse. Le prolongement à Nancy peut se faire par rupture de charge à Epinal ; le flux Nancy - Mulhouse transitant via Strasbourg. Matériel : on peut se contenter d'X73500 (UM2 de Mulhouse à Belfort, où on pourra couper un élément).
- Autres dessertes (Troyes - Dijon, Vesoul - Belfort, Belfort - Mulhouse omnibus) : inchangées