Unité de lieu
Après l’emménagement dans le nouveau bâtiment édifié en bordure de la rue Sainte-Marguerite, les services de l’École nationale d’administration (ENA) se trouvent regroupés sur un site unique. Et cela vingt ans exactement après la décision de délocalisation de l’établissement à Strasbourg.
L’ENA dans les cartons : l’école chargée de former les plus hauts cadres de la fonction publique vient d’emménager dans l’immeuble de facture contemporaine construit à côté de l’édifice historique (reconverti, le Raspelhüss du milieu du XVIII e siècle) où elle est basée depuis 1993.
Du verre, du bois, des panneaux photovoltaïques, de la verdure sur le toit et sur des murs, Reliée au bâtiment ancien par une passerelle, l’extension de l’ENA a été réalisée sur la dernière parcelle, longtemps restée à l’état de terrain vague, du site des abattoirs municipaux rasés en 1969, à proximité du musée d’art moderne et contemporain. L’aménagement des espaces publics périphériques est en cours.
Bureaux, salles d’enseignement et amphithéâtre
Conçu par l’agence Patrick Schweitzer et associés, le nouveau bâtiment érigé sur cinq niveaux comprend principalement des bureaux et, au premier étage (où aboutit la passerelle de liaison), des salles d’enseignement. Dans l’angle nord-est, l’excroissance aux allures de transformateur électrique accueille, outre des installations techniques, un amphithéâtre de 96 places.
Dans le nouveau bâtiment ont emménagé la soixantaine d’agents qui étaient logés depuis le début de l’année 2005 dans des locaux des anciennes archives municipales, dont l’école était locataire. Il s’agit plus précisément des personnels du secrétariat général, des services administratifs et de l’agence comptable.
Secrétaire général de l’ENA, François Ambroggiani souligne les vertus du regroupement sous le même toit : « La réunion de tous les services sur un même site permettra aux élèves, anciens et actuels, de trouver sur place, au siège de l’institution, tous les interlocuteurs en lien avec leur vie scolaire et domestique. Le regroupement favorisera également la convivialité et l’action collective, permettra des synergies ainsi que des économies d’échelle ».
Un édifice inscrit dans la démarche de certification Haute qualité environnementale (HQE) est par ailleurs vu comme une réalisation exemplaire et comme un témoignage de modernité de l’institution.
Vingt ans après
L’inauguration du nouvel immeuble (l’opération est chiffrée à 10 millions d’euros) est prévue le 7 novembre prochain.
L’occasion de fêter un anniversaire : il y a tout juste vingt ans, le 7 novembre 1991, à l’issue d’une réunion du Comité interministériel d’aménagement du territoire, le Premier ministre d’alors, Édith Cresson, annonçait abruptement la « délocalisation » de l’ENA à Strasbourg.
Perçue comme un « exil », la mesure avait été décriée au sein de l’énarchie et pour apaiser les esprits, on s’accommoda d’une partition de l’enseignement à Strasbourg et à Paris. Une « organisation bipolaire » à laquelle le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin décida de mettre fin en octobre 2003 et qui dura jusqu’au début de l’année 2005.
J.-J. Blaesius
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/58 ... te-de-lieu Anciennes archives à louer
Le déménagement des services administratifs de l’ENA libère un singulier édifice de la pittoresque place de l’Hôpital. Son affectation future n’est pas encore arrêtée.
Style néoclassique, plan triangulaire, portail cintré, rotonde donnant sur la ruelle de la Farine, façades de grès clair percées de longues rangées de fenêtres et portant les noms de carabins célèbres : le bâtiment a été construit en 1866 par Jean-Geoffroy Conrath, architecte de la Ville, pour accueillir l’École de médecine.
École de médecine du Second Empire
La faculté du Second Empire a été assez brièvement au service de la santé.
L’édifice changea de vocation dès la fin du XIX e siècle, les locaux faisant office à la fois de bibliothèque municipale (jusqu’en 1975 et la mise en service des installations de la rue Kuhn) et d’archives municipales (jusqu’en 2004 et l’ouverture de l’équipement de la route du Rhin).
En 2004, outre une intervention sur l’ensemble des façades et sur les menuiseries extérieures, les espaces du rez-de-chaussée et du premier étage (1 300 m 2 sur un total de 1 700) furent rénovés et restructurés par la Ville.
L’opération avait été réalisée dans le cadre de la deuxième phase de la « délocalisation » de l’ENA : en octobre 2003, le gouvernement Raffarin avait décidé de transférer à Strasbourg les activités de l’école encore ancrées à Paris. Le coût des travaux s’était monté à 2,8 millions d’euros.
À l’ombre des tours
Depuis la fin de la semaine dernière, les locaux sont vides. Après le départ de l’ENA en tant que provisoire locataire du lieu, quelle nouvelle affectation pour ce bâtiment planté à l’ombre des tours de la porte de l’Hôpital ?
Le bail étant provisoire et l’échéance connue, on n’a pas manqué d’y travailler, et des pistes ont été explorées.
La piste de l’Adeus
L’édifice de la place de l’Hôpital est destiné à rester dans le patrimoine municipal.
Il est notamment question d’y redéployer l’Agence d’urbanisme et de développement de l’agglomération strasbourgeoise (Adeus) logée depuis un bail dans une aile de l’hôtel de ville de Strasbourg, rue Brûlée.
Il est précisé du côté de la municipalité que l’affaire est toujours à l’étude et que rien n’est encore décidé quant à l’avenir du bâtiment.
J.-J. B.
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/58 ... es-a-louer 
