La deuxième image fait peur, surtout l'immeuble blanc à l'avant, on se croirait revenu dans les années 1960's... Avec les grandes barres.

Cet automne à Strasbourg, le centre commercial Rive Etoile soufflera ses trois bougies. Trois ans durant lesquels la clientèle a pu constater plusieurs changements d'enseignes. Après des débuts un peu lents, le nouveau centre commercial strasbourgeois a trouvé sa place, même à proximité du centre-ville.

La clientèle ne cesse d'augmenter. La direction parie sur cinq millions de visiteurs à la fin de l'année.

Strasbourg-sur-le-Rhin
Depuis hier on voit fleurir ici et là des affiches et des panneaux : « Deux Rives ». C’est le nouveau nom du projet d’extension de la ville le long de l’axe Heyritz-Kehl. Strasbourg veut s’étendre jusqu’au Rhin et former avec Kehl une agglomération « strasbourgo-kehloise ».

Les badauds qui faisaient leurs courses hier vers midi, au centre commercial Rivétoile vivaient, sans s’en rendre compte, un moment historique : le baptême de la nouvelle « nouvelle ville » qui va se construire depuis le Heyritz jusqu’à Kehl. Elle s’appellera « Deux Rives ».

20 ans pour construire la nouvelle ville

Il y en a pour vingt ans, Mais ces deux décennies vont transformer trois siècles et demi d’histoire qui ont façonné l’espace de Strasbourg à Kehl en glacis militaire puis en zone industrielle et parfois en dépôt d’ordures.

Ces vingt ans ont déjà commencé. À chaque bout de l’axe des Deux Rives, les immeubles vont sortir de terre : au Heyritz, Nexity a posé une première pierre ; au bord du Rhin, Weller a déjà planté ses panneaux.

9 000 logements, 20 000 habitants, 850 emplois, des équipements sportifs et culturels, un hôpital, une ligne de tram… C’est le plus important projet de développement d’une agglomération urbaine actuellement en France.

Le maire de Strasbourg, Roland Ries, ira d’ailleurs le présenter mardi à la presse nationale, à Paris, en compagnie du vice-président de la CUS chargé de la rénovation urbaine, Philippe Bies, et de l’urbaniste Bernard Reichen.

Élus, décideurs et urbanistes savent qu’ils sont en train de bâtir un « nouveau cœur d’agglomération strasbourgo-kehlois », selon l’expression de Roland Ries.

L’idée était déjà dans l’air du temps de Pierre Pflimlin. Mais les données politiques et administratives n’étaient pas réunies et les terrains n’étaient pas disponibles. Maintenant, après trente années de maturation, c’est l’heure de l’action.

Une métropole rhénane

Le président de la Communauté urbaine, Jacques Bigot, le maire de Strasbourg, Roland Ries, et le maire de Kehl, Günther Petry, ont souligné hier l’importance du projet « Deux Rives » qui est présenté dans le hall du centre commercial Rivétoile. « Un rôle d’animation » qui ravit la directrice du centre, Élisabeth Lapeyre.

Jacques Bigot rappelle la finalité du projet : « Une métropole qui ne peut pas accueillir de nouveaux habitants ne peut pas se développer économiquement ».

C’est pourquoi les 3 000 logements annuels qui doivent être construits dans la CUS, dont la moitié à Strasbourg, vont servir le développement économique de l’agglomération.

Jacques Bigot a rappelé les autres grands projets sur la CUS (à Schiltigheim, Illkirch-Graffenstaden, Porte Ouest avec Hautepierre) qui devraient faire de l’agglomération strasbourgeoise « une métropole de la vallée rhénane ».

Le Bürgermeister de Kehl, Günther Petry, a salué le développement de Strasbourg vers le Rhin et au-delà puisqu’Habitation moderne va construire des logements à Kehl, à peu près en face de la gare.

Un deuxième centre-ville « strasbourgo-kehlois »

Pour le maire de Kehl, l’extension de Strasbourg est un effet de la construction européenne qui réussit à faire vivre ensemble les peuples. Il espère qu’en fin de compte, « nous aurons accompli quelque chose de bien et d’important pour nos concitoyens ».

Roland Ries a raconté l’histoire de ce projet « formidable » qui va couvrir 350 hectares. Il a évoqué les moments « cahotiques » et la concertation qui a permis, par « tâtonnements successifs », de rassembler élus, techniciens et citoyens autour d’un atelier de projets pour créer cette « neue Neustadt », cette « nouvelle nouvelle ville » qui doit « combler le trou » entre Strasbourg et Kehl.

Cette « coproduction » était la « bonne méthode » car il faut une « planification souple » pour « réussir un cœur d’agglomération transfrontalière digne de ce nom. »

Et c’est là que le maire a utilisé l’expression : « un deuxième centre-ville strasbourgo-kehlois ».

Roger Wiltz
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/56 ... ur-le-Rhin