Il parle vite avec des mots de tous les jours. Parfois, surgissent des termes bizarres comme « agrafe », mais faciles à comprendre. Il s’agit de « rattacher » Malraux à Danube, un futur quartier à un autre futur quartier.

C’est la deuxième fois que j’assiste à une réunion publique avec Christian Devillers. La première fois, les gens découvraient le projet. Il n’y avait plus la grande tour de 100 m qui semait la zizanie. Ce qui a calmé les colères.

L’urbaniste nous a confié qu’il était tombé sous le charme de Strasbourg et que le dialogue éclairé, coopératif et direct avec les Strasbourgeois, élus, gens de métier comme simples citoyens, lui rendait la tâche agréable et plaisante.

Lors du débat qui a suivi la présentation, plusieurs personnes ont fait l’éloge des projets. Ont remercié le présentateur. « Vous nous avez bluffés », dit même Jean-Jacques Fix, président de l’APSANE, habituellement plus critique. « Bluffé dans le bon sens », reprend-il. Et de proposer que Christian Devillers soit saisi de « l’agrafage » des Rives de l’Étoile avec l’îlot St-Urbain, ce lopin de terre devant le cimetière St-Urbain où doit se dresser… une tour (50 m).

Tout serait donc bien dans le meilleur des mondes ?
Pas si vite. Alain Kossak des Résidents des Rives de l’Étoile trouve que sur la demi-place Jeanne-Helbling, les immeubles sont un peu trop grands.

La mutation Seegmuller

Daniel Seegmuller a remis hier soir les clés de l’entrepôt qui porte le nom de sa famille à Roland Ries, maire de Strasbourg, et à Franck Nass, directeur régional du grand est d’Icade, le promoteur qui va transformer l’entrepôt. Les travaux devraient commencer en mars 2012.

Au nom de sa famille, Daniel Seegmuller a résumé un siècle d’histoire, la saga d’une des grandes familles protestantes qui ont marqué Strasbourg et son économie.

La tour et l’entrepôt ont été construits dans les années 30 et 40 pour remplacer « les anciens entrepôts en bois détruits en 1928 par un incendie ».

Le souhait de la famille Seegmuller

Mais la famille Seegmuller n’en était que locataire. Elle n’était propriétaire que des installations destinées à ses activités, dont il reste les deux grues en face de la médiathèque Malraux.

Jusqu’à la guerre, Seegmuller était un armateur à part entière, possédant et exploitant des bateaux. Après 1945, il ne restait plus que les activités portuaires dont le stockage des céréales qui étaient entreposées et triées dans les silos verticaux de la tour. L’activité s’est arrêtée en 2000 au tournant du XXIe siècle.

Daniel Seegmuller a souhaité que le nom de sa famille reste quelque part dans la presqu’île : « Ce serait un bel hommage aux gens qui ont travaillé sur ce site. » Contenant visiblement son émotion, Daniel Seegmuller a clos le chapitre portuaire pour saluer l’avenir du site et de la ville.

Souvenirs aussi chez Roland Ries. Le sénateur-maire de Strasbourg a rappelé que les bâtiments Seegmuller, les péniches et les grues avaient marqué son enfance et son adolescence : il habitait en face, quai des Alpes. Il a accédé au souhait de Daniel Seegmuller : « Je partage cette idée qu’il faut perpétuer la mémoire et préserver l’architecture portuaire. »

Le maire a ensuite rappelé les évolutions des projets sur la presqu’île Malraux pour conclure : « On ne peut se permettre de faire de l’architecture approximative. Il faut faire sur cet espace, une architecture de qualité. »
« Un lieu exceptionnel »

Au nom du promoteur Icade, Franck Nass, directeur régional grand est, a assuré que l’essentiel serait conservé : la tour, les briques et le béton. Il a assuré que le nom de Seegmuller resterait attaché à l’ensemble du site et qu’Icade ferait de l’entrepôt, « ce lieu rare, un lieu exceptionnel de vie ».

Après tout, « c’est passionnant de travailler sur une friche industrielle en centre-ville et de pouvoir redonner sens à un morceau de ville. »

M. Blanpain, membre du directoire de la Caisse d’épargne, rappelle qu’il est associé à Icade pour « accompagner cette opération ».

Le nom de môle Seegmuller sera conservé, assure Olivier Kinder, directeur d’Icade-Alsace.

Roger Wiltz
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/57 ... Seegmuller

Fin 2013, les « Docks Malraux »

La transformation de l’ancien entrepôt Seegmuller devrait commencer en mars 2012 pour une livraison fin 2013. Le nom de Seegmuller restera attaché à’opération mais le futur bâtiment s’appellera « les Docks Malraux ».

L’ancien entrepôt Seegmuller va subir une transformation spectaculaire. Le directeur d’Icade pour l’Alsace, Olivier Kinder, y voit un projet hors du commun.

« On n’a jamais vu une telle rénovation de bâtiments à Strasbourg, » Le projet des « Docks » marie toutes les fonctions immobilières : commerces, bureaux, salles de spectacles et logements. « Et dès qu’on mélange les fonctions, la réglementation s’alourdit d’autant ». Ces contraintes vont jouer sur les prix… Mais voyons.

Olivier Kinder raconte avec fougue la métamorphose du vieil entrepôt. « On enlève la toiture et on rajoute trois niveaux pour des appartements, dont une partie en porte-à-faux. »

Les commerces, bureaux et salles de spectacle seront logés dans les trois niveaux inférieurs, c’est-à-dire la structure existante entièrement réaménagée.

Le « socle » accueillera restaurants et bars ainsi qu’une partie de locaux artistiques et culturels. Ces locaux dédiés à l’art (2 000 m² environ) seront répartis sur deux niveaux. Cette partie sera portée par la Ville et gérée par des associations.

La partie bureaux sera essentiellement dédiée à des entreprises du secteur TIC (technologies de l’information et de la communication). « À l’origine, explique Olivier Kinder, il fallait répondre à un concours d’investisseurs exploitants. Parmi nos investisseurs, il y a plusieurs sociétés de communication. » Toutes les participations ne sont pas encore finalisées, mais on s’oriente vers un « pôle image » et des sociétés de l’internet.

Autre participant important, l’ECS (European communication school) qui se trouve actuellement rue du Jeu-des-Enfants. Cette antenne strasbourgeoise de l’école (privée) de communication pourrait s’adjoindre, à terme, un département de journalisme comme dans ses antennes parisienne et bruxelloise.
4 500 € du mètre carré

Les « Docks Malraux » seront d’un haut niveau écologique. « Mieux que le BBC (bâtiment basse consommation), assure Olivier Kinder. On ne peut pas dire d’avance quelles seront les performances énergétiques, mais pour les trois étages de logements, on sera proche du « passif ».

La surface totale dédiée au logement est de 4 000m 2. Il s’agira d’appartements plutôt grands, dont un d’environ 150m 2. « On ne vise pas les investisseurs, mais des propriétaires occupants. »

À quel prix ? « 4 500 € du mètre carré ». La vente commence le 17 octobre.

RW
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/57 ... ks-Malraux

Une salle de spectacle ? C'est cohérent ? N'y avait t'il pas aussi un bowling qui devait s'y faire ?

Quant aux bars, j'ai hate de voir. Il est temps d'étoffer la ville de vrais lieux nocturnes. Je tiens juste à rappeller qu'il n'y a plus une seule vraie discothèque de prestige à Strasbourg.

Il serait aussi intéressant d'introduire une sorte de piscine sur barge comme à Lyon et Bordeaux !