Remarquons que la RATP s'est vu imposé le translohr par la région Ile-de-France, mais ici, c'est la CTS qui a finalement envie de se foutre dans la merde.
« Non, il ne coûte pas plus cher »
La Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), par la plume de son directeur général Jean-Philippe Lally, répond à la tribune récente d’« Ecocité Strasbourg » et « TC Alsace » publiée le 30 juin dans les DNA, au sujet du projet de tramway sur pneus entre Vendenheim et Eckbolsheim.
Depuis 1994, date d’ouverture de la première ligne, le réseau tramway de la CTS a connu un développement rapide : il représente aujourd’hui 37,8 km d’infrastructures, 55,5 km de lignes commerciales et 6 lignes maillées qui en font un réseau unique en France. Sur l’ensemble du réseau tram-bus de la CTS, ce sont ainsi plus de 100 millions de voyages qui sont assurés annuellement.
De nouvelles extensions de lignes sont prévues à court et moyen termes pour achever la constitution d’un réseau tramway cohérent à l’échelle de l’agglomération.
« Le tramway lourd ne peut répondre à l’ensemble des besoins »
Pour autant, le tramway lourd, remarquablement efficace pour transporter de très importants flux de voyageurs, ne peut pas répondre à l’ensemble des situations et besoins.
Dans le cas du projet Vendenheim – Eckbolsheim, ses coûts de mise en œuvre et d’exploitation ne sont pas compatibles avec une demande de trafic plus faible correspondant, pour une partie importante de la ligne, à la desserte de zones moins densément peuplées.
C’est dans le droit fil de cette réflexion que la CTS propose aujourd’hui la construction d’un tramway sur pneus sur la liaison Vendenheim – Eckbolsheim, par la gare centrale et Koenigshoffen.
En effet, ce système offre :
-Un gabarit réduit qui en fait le seul mode réellement compatible avec la largeur des voiries desservant les quartiers et communes concernés
-La capacité à réaliser le projet sans expropriation de riverains
-Une capacité des véhicules (légèrement inférieure à celle des trams classiques, mais largement supérieure à celle des bus articulés) parfaitement adaptée à la fréquentation prévisionnelle de la ligne
-Un mode de traction électrique qui conforte notre engagement dans la mise en œuvre de solutions propres
-Un investissement plus réduit et une mise en œuvre plus rapide qu’un mode tramway traditionnel.
« Informations souvent incomplètes »
Comme toujours, l’innovation suscite des controverses et inquiétudes, émises de plus ou moins bonne foi, sur la base d’informations souvent incomplètes. Rappelons-nous du fait que le tramway moderne, aujourd’hui largement plébiscité, avait suscité le même type de réactions lors de sa réintroduction en France dans les années 90.
C’est pourquoi il nous semble utile, à ce stade du débat, de corriger certaines affirmations trop péremptoires.
-Oui, les villes utilisant le tramway sur pneus dans sa version moderne (Clermont-Ferrand, Shanghai, Padoue,…) confirment leur satisfaction vis-à-vis de ce mode et sa fiabilité
-Oui, le tramway sur pneus peut croiser les lignes du réseau tram sur fer
-Non, le tram sur pneus n’engendrera pas la construction d’infrastructures de maintenance nouvelles ; au contraire, il permet de convertir facilement les installations précédemment dédiées aux bus
-Non, le tramway sur pneus ne coûte pas plus cher à exploiter et entretenir que le tram sur fer… une légère économie peut, au contraire, être espérée
-Non, le fait de rouler sur pneus n’engendre pas de surcoût : aujourd’hui la CTS dépense plus de 2 millions d’euros par an pour entretenir les roues des tramways et les rails sur lesquels ils roulent ; le remplacement des pneumatiques ne sera pas plus coûteux
-Non, le tramway sur pneus, dans sa version actuelle, n’est pas notablement plus sensible aux intempéries que le tram sur fer
-Oui, les systèmes de tram sur pneus sont des systèmes propriétaires ; des garanties spécifiques doivent donc être prévues, par contrat, pour garantir la permanence des approvisionnements comme cela se fait déjà pour la fourniture des éléments des systèmes de tram sur fer appartenant en propre à l’un ou à l’autre des fournisseurs.
« Une réelle concertation avec les élus locaux et les habitants concernés »
Le tramway sur pneus proposé par la CTS n’est encore qu’un projet, certes sérieux et porteur d’amélioration de qualité de vie et de développement pour les quartiers et communes desservies, mais demandant aussi à être affiné dans le cadre d’une réelle concertation avec les élus locaux et les habitants concernés.
Il serait dommage pour ces derniers que le débat se résume à l’énoncé d’a priori au détriment de l’examen ouvert et attentif des avantages et inconvénients réels d’une solution technique innovante et orientée vers la satisfaction rapide de besoins de déplacements que personne ne conteste.
J.-Ph. L
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/53 ... -plus-cher