La tour se rhabille
Rachetée par Esca prévoyance, la tour du quai Kléber, qui a constitué de 1974 à 2009 le siège de la Caisse d’épargne d’Alsace, se pare de ses nouveaux effets de verre. D’ici à la fin du mois de septembre, l’immeuble de la Place des Halles devrait être rhabillé de pied en cap.
Au cœur de la ville et de l’été, la tour de l’Esca s’habille de neuf, à la mode d’aujourd’hui, à commencer par le bas.
Mise à nu, dépouillée des alvéoles, de la tôle d’aluminium couleur bronze et des vitrages dorés qui l’ont équipée durant près de quarante ans, l’ossature de béton se trouve peu à peu couverte de ses nouveaux effets de verre, d’une parure claire et lisse.
Changement d’identité et performances techniques
Entrepris il y a un an, en août 2010, sous la conduite du groupement Pertuy construction et DRLW architectes, les travaux de rénovation et de restructuration visent notamment à garnir une surface de façades de 5 300 mètres carrés, socle horizontal et 11 e étage technique compris.
L’opération doit conférer à l’édifice de l’ESCA une nouvelle identité mais aussi le rendre plus économe, améliorer ses performances thermiques et phoniques. « En France, il s’agit du premier programme de rénovation tertiaire à avoir droit à la fois au label Bâtiment de basse consommation énergétique et à la certification Haute qualité environnementale », dit Vincent Beck, responsable des travaux pour Pertuy.
L’ensemble immobilier sera habillé de quelque 750 blocs verriers, panneaux composites de 1,80 mètre de large et 3,30 mètres de haut assemblés dans une usine de Vendée.
Technique : épais de 27 centimètres, un module courant au cadre d’aluminium présente schématiquement et principalement, de l’extérieur vers l’intérieur, un vitrage en verre extra-clair, une lame d’air avec un store vénitien à lamelles, un vitrage argenté réfléchissant avec un caisson isolant sur les parties opaques ou, au droit des baies, s’ouvrant vers l’intérieur, un double vitrage tout aussi argenté et réfléchissant.
Ainsi recouvertes d’une double peau dûment aérée, les façades seront animées par les reflets du vitrage réfléchissant intérieur mais aussi par une sérigraphie courant sur le vitrage extérieur des quatre faces.
Autour de l’immeuble s’enroulera un lacet, une bande blanche ininterrompue (à y regarder de près, il s’agit de six lignes séparées par des interlignes transparents).
Autre finesse : sur la façade sud, celle qui donne sur le quai Kléber, un trait, une faille métallique, joint creux en inox éclairé la nuit, soulignera l’élan, la verticalité du monolithe.
Comment ça tient ? Appliqué contre de la laine de roche, chaque panneau de façade est accroché à deux platines, pattes d’attache métalliques vissées dans le béton. « Un système perfectionné permet un réglage au millimètre près », précise Vincent Beck.
Autre point primordial : un bloc pesant dans les 450 kilos et la tour culminant à 46 mètres, il convenait de trouver la bonne méthode de levage.
Le site ne permettant pas l’implantation d’une grue, le sommet de la tour a été couronné d’un rail fixé sur la structure en béton préalablement renforcée.
Sur le rail périphérique coulissent les treuils permettant de soulever les blocs. La même installation de chantier supporte les nacelles depuis lesquelles opèrent les monteurs.
Reprise de l’enveloppe et rénovation intérieure du bâtiment s’accompagnent d’une mise aux normes de l’immeuble de grande hauteur (IGH) au sens du Code de la construction et de l’habitation, classement impliquant des dispositions particulières dans le domaine de la prévention et de la lutte contre l’incendie.
Sur la face nord grimpera ainsi un nouvel escalier de secours logé dans une cage à structure métallique vitrée.
Une nouvelle modernité
L’habillage des façades de la tour progressera de bas en haut.
La tour devrait être complètement rhabillée d’ici à la fin du mois de septembre prochain. Mis à part la partie basse toujours occupée par la Caisse d’Épargne, la livraison des plateaux de bureaux est prévue à la fin de l’année.
Premier bâtiment à avoir été construit dans le cadre d’une opération qui, dans les années 1970, changea abruptement la physionomie du centre-ville, la tour du quai Kléber sera aussi le premier immeuble de la Place des Halles à muer, à se métamorphoser en endossant les habits d’une nouvelle modernité.
J.-J. Blaesius
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/55 ... e-rhabille