L'Alsace du 03/02
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Un million pour l’extension du tram
Le terminus de la ligne 3 de Bâle ne sera plus côté suisse, mais bien à la gare de Saint-Louis, à l’horizon 2016. Archives Detlev Juppé
Hier, Jean-Marie Belliard, président de la commission Coopération transfrontalière et décentralisée du conseil régional, a apporté à Roland Igersheim, président de la Communauté de communes des Trois Frontières, le courrier d’acceptation qui stipule qu’un million d’euros de fonds européens Interreg seront attribués aux études portant sur l’extension de la ligne 3 du tramway bâlois côté alsacien. Deux autres projets qui intéressent les Trois Pays ont été dotés lors de la même réunion d’attribution : il s’agit du réseau de musées du Rhin supérieur, qui sera basé à Lörrach au Museum am Burghof, et des microprojets citoyens de l’ETB, l’Eurodistrict trinational de Bâle.
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Les financements arrivent
Le tram bâlois partira de Bourgfelden pour arriver à la gare de Saint-Louis.
Alors que certains subventionnements sont toujours attendus, le prolongement de la ligne 3 du tramway bâlois vers la gare de Saint-Louis par le quartier de Bourgfelden prend forme. Le soutien de l’Europe via les fonds Interreg
Le budget est établi depuis fin 2010. Il en coûtera 58,55 millions d’euros HT pour prolonger la ligne 3 du tramway bâlois de son terminus actuel de la Burgfelderstrasse jusqu’à la gare de Saint-Louis. Or, le canton de Bâle-Ville va payer intégralement le tronçon qui se trouve en territoire suisse, entre les parcelles des jardins ouvriers, soit un peu plus de 700 m. Pour un montant de 13,73 millions d’euros.
L’Union européenne a sorti le chéquier
Au-delà, sur le territoire français, le montage financier est plus complexe. La facture a été chiffrée à 44,82 millions d’euros HT, pour 2,7 km de ligne. Dans le cadre de sa politique de voisinage, la Confédération helvétique a assuré un financement de 40 % du chantier sur le sol français, soit 17,8 millions d’euros. Autres soutiens financiers accordés : l’État français à hauteur de 5,7 millions d’euros, et la communauté de communes des Trois Frontières (CC3F) pour 4,7 millions d’euros. Reste donc un peu plus de 15 millions d’euros à trouver, notamment avec les conseils général et régional.
En attendant que ces deux collectivités valident leur versement, c’est l’Union européenne qui a sorti le chéquier hier. Le conseiller régional Jean-Marie Belliard, en tant que président de la commission coopération transfrontalière et décentralisée, a remis hier à Roland Igersheim, président de la CC3F la lettre d’acceptation du comité de suivi Interreg IV : soit une promesse de versement de 982 500 €, destiné à financer le volet « études » du projet.
Pour Roland Igersheim, il s’agit là d’« une très bonne nouvelle ». Avec cette aide supplémentaire, au-delà du coup de pouce financier, c’est la reconnaissance par l’Union européenne du caractère stratégique et transfrontalier du projet qui arrive dans l’enveloppe Interreg. « Les gens ont tendance à ne pas voir l’action et l’impact des actions de l’Europe dans leur quotidien. Avec cette aide, ils pourront comprendre que l’UE intervient dans leur quotidien », précise Jean-Marie Belliard.
Et cette aide européenne pourrait se révéler bien plus importante encore si les collectivités qui portent le projet parvenaient à obtenir des fonds pour le chantier auprès cette fois-ci d’un autre organisme qui distribue les fonds Feder (Fonds européen de développement économique et régional). Un soutien qui n’est pas garanti, car l’enveloppe à destination des pays occidentaux s’est réduite avec l’élargissement de l’Union vers l’Est. « Mais ça vaut le coup d’essayer, il faut demander », encourage Jean-Marie Belliard.
Car le temps presse pour boucler le budget. « Il faut que tout soit signé avant l’été avec le conseil général du Haut-Rhin et le conseil régional d’Alsace pour boucler le financement et engager les études puis les travaux », avertit Roland Igersheim. Le calendrier prévoit en effet un démarrage des procédures administratives dès la fin du premier trimestre de cette année, le lancement des études de conception et de réalisation durant l’été prochain et le premier coup de pioche fin 2013, avec achèvement et mise en service prévue au deuxième semestre 2016.
Un nouveau parking au terminus ?
Sur son parcours, les tramways de la ligne 3, qui circuleront sur sol français toutes les 15 minutes, relieront les équipements sportifs du Pfaffenholz, le lycée Jean-Mermoz, la polyclinique des Trois Frontières, le centre commercial Géant et la gare de Saint-Louis. Entre ces deux derniers arrêts devrait naître d’ici son arrivée un nouveau quartier baptisé « Quartier des lys », sur les bans de Saint-Louis et Hésingue. « La procédure de ZAC (zone d’aménagement concerté) est en cours mais nous n’avons pas encore de programme établi », confie Roland Igersheim.
Selon les études de marché réalisées en septembre 2010, 2 500 voyageurs pourraient emprunter quotidiennement cette ligne l’année de sa mise en service, et sans doute 3 000 une décennie plus tard.
Car, en plus des 6 800 habitants situés à proximité immédiate des sept nouveaux arrêts, la clientèle des travailleurs frontaliers est également visée, avec ce terminus stratégique situé à l’arrière de la gare et à proximité immédiate de l’échangeur autoroutier. « Il nous faudra prévoir des infrastructures de stationnement d’un autre calibre », reconnaît Jean-Marie Zoellé, maire de Saint-Louis. Alors que le parking gare Ouest, inauguré voici quelques mois, est régulièrement saturé, le projet d’un parking à étages risque de réapparaître très rapidement.
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La phrase - Tram Un million d’Interreg : « Enfin nous passons aux actes »
Hier après-midi, Jean-Marie Belliard, conseil-ler régional, a remis à Roland Igersheim, président de la CC3F, un courrier qui confirme la participation de fonds européens Interreg aux études pour l’extension de la ligne 3 du tram à Saint-Louis.
« Enfin, nous passons aux actes ! » a lancé Roland Igersheim, au siège de la Communauté de communes des Trois Frontières. Le président de la CC3F a reçu hier, des mains de Jean-Marie Belliard, « le courrier d’acceptation du comité de suivi Interreg » qui cofinancera bien les études sur les travaux d’extension du tram bâlois à saint-Louis. « Près d’un million d’euros qui sont les bienvenus », a souligné Roland Igersheim.
Et de décrire rapidement la ligne, telle qu’elle devrait exister à l’horizon 2016. « Il y aura 700 mètres de ligne neuve côté suisse. Puis la frontière. Soit quelque 2 700 mètres de ligne nouvelle. Avec des zones intéressantes pour une desserte : le centre de rééducation REHAB, les équipements sportifs de part et d’autre de la frontière, dont la piscine côté alsacien. » Plus loin, le lycée – et Roland Igersheim imagine bien les élèves du Mermoz arrivant à la gare devenir de fervents adeptes de la nouvelle ligne.
« Puis nous avons la polyclinique et les différents établissements pour personnes âgées, plus loin le centre commercial… Et enfin, avant la gare, ce quartier des Lys qui est à développer. » Pour ce quartier, les trois acteurs principaux, la CC3F, la Ville de Saint-Louis et Hésingue sont en train de plancher sur une ZAC. « Pas moyen d’en dire plus pour le moment. Mais les choses devraient se préciser d’ici cet été », commente Roland Igersheim.
Tout comme pour le financement. Les choses devraient se décanter d’ici l’été (lire notre encadré). Car si Interreg soulage les élus locaux pour les études qui s’étaleront jusque fin 2014, il reste une quinzaine de millions à trouver, notamment avec la région et le Département.
Une étude préliminaire réalisée en 2010 donnait une fréquentation de 2 500 voyageurs par jour en 2016, à la mise en service de l’extension de la ligne, pour 3 000 voyageurs par jour dix ans plus tard. Le tout pour un cadencement d’un tramway toutes les 15 minutes côté français (pour le double côté suisse).
Le planning est connu, lui aussi. « En théorie, nous devrions pouvoir lancer le chantier fin 2013, pour un lancement de la ligne en 2016, si tout va bien », explique Roland Igersheim. Le changement ? Le président de la CC3F le résume ainsi : « Il y a dix ans, on faisait encore la queue à la frontière. Demain, on prendra le tram… Bâle est vraiment devenue une métropole transfrontalière. »
Le million d’Interreg est une contribution européenne pour les études qui déboucheront sur les travaux d’extension de la ligne 3. études qui sont estimées à 3,275 millions d’euros.
Le tramway en lui-même n’est pas encore financé. Coût prévisionnel: 44,82 millions d’euros.
La partie de l’extension côté suisse sera financée par les Bâlois. Cela représente tout de même 13,73 millions d’euros.
Côté français de la ligne, il y aura une participation de 40% de la Confédération, soit quelque 17 millions d’euros, 5,7 millions de l’État français. Cela sans oublier le million d’Interreg et l’apport de la CC3F.
Restent donc environ 15 millions à trouver. «Tout sera fait d’ici l’été», affirme Roland Igersheim. La CC3F est en négociations avec le Département et la Région. Et s’attend à devoir apporter sa contribution supplémentaire à l’effort global.
Le programme Interreg a été lancé en 1989 par l’Union européenne pour faciliter la création de projets transfrontaliers. Jean-Marie Belliard, conseiller régional et président de la commission Coopération transfrontalière et décentralisée, explique : « Souvent nos concitoyens se demandent ce que fait l’Europe pour eux. Hé bien voilà un exemple très concret. »En théorie, les dossiers pour attribuer les fonds Interreg sont gérés par les Etats. Mais la Région Alsace a, depuis quelques années, obtenu de pouvoir les gérer à son échelle. Ces fonds doivent « utiliser les potentiels transfrontaliers pour faire de l’espace du Rhin supérieur une région économiquement forte, socialement intégrée mais également soucieuse du développement durable. » Des conditions que remplit le tram bâlois: il est bien une plus-value pour l’Alsace, même si, petite difficulté supplémentaire, la Suisse n’appartient pas à l’UE.