L’écocité Strasbourg -- Kehl soutenue par le ministère

Après avoir obtenu le label d’Ecocité, en novembre 2009, l’axe d’urbanisation Strasbourg-Kehl engrange 2,2 M€ d’aide de l’Etat pour ces « projets innovants ». La Communauté urbaine de Strasbourg est déjà dans les starting-blocks pour un complément de subventions.

« Depuis le premier appel à projets du ministère de l’Ecologie, du développement durable, des transports et du logement, les demandes ont largement évolué », rappelle Philippe Bies, vice-président de la CUS, en charge de la politique de l’habitat.

L’Etat attend désormais des écocités (elles sont 13 en France) qu’elles ciblent des projets innovants, dans le domaine de la mobilité, des réseaux, du bâti… Et ce dans un périmètre restreint : pour avoir un quartier vitrine du savoir-faire et de l’innovation en matière de développement durable. « Les partenariats, y compris avec le privé, sont encouragés », poursuit l’élu.
Des vitrines et un réseau

« Enfin, le principe posé est que les innovations mises en œuvre soient reproductibles », ajoute encore Philippe Bies. Cette dernière contrainte répond à l’idée de créer, à terme, un réseau national autour de ces questions.

La communauté urbaine a créé sa « vitrine » sur l’axe Strasbourg-Kehl et s’est concentrée surtout sur les questions de mobilité et d’innovation dans le bâti. Sur les 250 hectares de terrain de la métropole des Deux-Rives, 21 actions sont programmées à ce jour. « Elles se feront, quoi qu’il arrive », précise le vice-président de la CUS.

Deux de ces actions ont été retenues par l’Etat. Le futur écocentre 2.0 (un télécentre nouvelle génération, qui doit prendre place dans l’entrepôt Seegmuller, une fois que ce dernier aura été transformé) est doté de 1,568 M€. Des bornes transfrontalières de recharge rapide (en une vingtaine de minutes) pour les véhicules électriques obtiennent, elles, un financement de 165 000 €.

Le demi-million d’euros qui reste (pour arriver à la subvention totale de 2,2 M€) est affecté par l’Etat aux études d’ingénierie nécessaires pour approfondir les actions.

Au-delà du financement acquis, huit autres actions ont été présélectionnées et feront l’objet d’un dossier complémentaire.

Les prémisses d’un transport urbain des marchandises, un îlot de bâti à énergie positive (du côté de l’avenue Aristide-Briand), de la géothermie intégrée au bâti (place de l’Etoile) sont ainsi, notamment, candidats à une deuxième vague de financements d’ici février prochain.

« Les 2,2 M€ accordés dans la première phase à la communauté urbaine sont un peu en retrait au vu de l’ampleur du projet que nous présentons , estime Philippe Bies. Nous avons bon espoir que la deuxième vague nous soit plus bénéfique, au-delà des contingences politiques d’une échéance électorale majeure »…

«Tous ces projets sont des facteurs de développement de la ville, poursuit l’élu, mais aussi des facteurs de croissance et d’emploi ».

MSK
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/58 ... -ministere

Abandon de projets

Exit les « Portes de France », côté français, et « Zweiländertor », côté allemand. Ces deux projets envisagés un temps ne verront pas le jour, pour des « raisons opérationnelles », explique-t-on à la Ville de Strasbourg.
http://www.dna.fr/societe/2012/03/16/abandon-de-projets

De part et d’autre du Rhin Projet des Deux-Rives Strasbourg et Kehl se saisissent de leurs douanes
Dans le prolongement du jardin des Deux-Rives, les deux terrains douaniers français et allemand vont connaître un réaménagement commun. Un concours d’urbanisme international doit être lancé sur le périmètre.

« Il s’agit de lancer le concours pour concevoir et aider à définir ce qui va être réalisé de part et d’autre du Rhin. C’est un élément concret de collaboration internationale Strasbourg-Kehl », ont annoncé hier Roland Ries et son adjoint chargé de l’urbanisme, Alain Jund. Ce point sera soumis pour avis aux élus strasbourgeois, lundi en conseil municipal.

Désaffectées, dans une large mesure, les deux anciennes cours douanières sont désormais urbanisables. Si du côté allemand, le site de Kehl est vide, du côté français en revanche, les douanes devraient quitter le site cette année pour s’installer à Entzheim.

L’opportunité est toute trouvée pour initier un projet « organisé et mené de manière transfrontalière », afin d’assurer un « développement coordonné ». Un peu comme cela a été le cas lors de l’aménagement du jardin des Deux-Rives et la construction de la passerelle, entre 2000 et 2004.

Le lancement du concours international doit dessiner en filigrane les premières orientations d’aménagement et de programmation sur ce secteur transfrontalier qui s’étale sur quelque 100 000 m². Et permettre de passer de l’échelle du schéma directeur (déjà validé) à une conception plus fine. Et ce, en tenant compte des éléments structurants nouveaux qui doivent voir le jour : le prolongement de la ligne D du tram vers Kehl ; la création de pistes cyclables et piétonnes sur le nouveau pont et la création d’une crèche franco-allemande.

Quant aux objectifs du concours, il s’agira de donner une nouvelle réaffectation urbaine et une mise en valeur paysagère des sites douaniers, sur chacune des rives du Rhin. De par leur emplacement exceptionnel, ils devront bénéficier d’un traitement de « qualité urbaine élevée ». Avec, en particulier « une configuration d’entrée de ville ». Le développement doit aussi permettre d’assurer « une animation de l’espace public au moyen d’équipements culturels, de gastronomie ou encore de sentiers de promenade ». Il devra, en outre, intégrer l’amélioration de l’accès (piéton, vélo) aux sites et une intégration harmonieuse dans le tissu urbain, et rayonner sur les zones environnantes, avec la possibilité d’installer des activités à caractère économique.

Désignation du lauréat fin 2012 ou 2013. Coût prévisionnel : 180 000 euros, dont près de 43 000 euros pour la Cus.
Philippe Dossmann
http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg ... rs-douanes

Habitants et camions : mariage impossible ?
Si les camions de l’avenue du Rhin posent problème, c’est qu’ils provoquent des « nuisances », notamment pour les riverains. Qui seront de plus en plus nombreux dans les prochaines années.

« Quand on a acheté là, on savait, explique Micheline Christen, résidente des Rives de l’Etoile. Mais on mettait nos espoirs dans la transformation en boulevard urbain. » Aujourd’hui, elle attend encore l’aménagement des espaces au bord de « l’avenue » : « Des cailloux et ça donne direct sur les camions », décrit-elle. Les nuisances sonores des camions au sortir du tunnel de l’Etoile la dérangent aussi : « Ils ont mis un nouveau revêtement, mais pas jusqu’au bout… On ne sait pas pourquoi. »

Son voisin François Nagy a constaté quand même depuis son arrivée en 2008 « une différence visible, notamment en terme d’aménagement technique et visuel de l’axe, plus confortable ». Mais « l’objectif n’est pas encore atteint », évalue-t-il.

Lui et ses voisins des Rives de l’Etoile, pionniers de l’axe Heyritz-Kehl, attendaient donc avec impatience l’application de l’arrêté « anti-transit », une mesure qui les « satisfait ». « Les voitures, on ne les entend pas. Ce sont les camions qui dérangent : ils font du bruit en sortant du tunnel et klaxonnent beaucoup. »

François Nagy évaluait le transit « à la moitié voire aux trois quarts du trafic ». Finalement « 3 000 poids lourds au lieu de 4 500, c’est déjà extrêmement favorable. Même si nous, on préférerait pas de camions du tout. »

Ce qui confirme les sombres prédictions de Michel Chalot, président de la fédération nationale des transporteurs routiers d’Alsace, dont l’entreprise est basée au port du Rhin. « Faut appeler un chat un chat : il y a des gens qui habitent au bord de la RN4, là où les camions passent» et donc dérangent. Impossible de les interdire ? «On peut écœurer» les transporteurs de passer par là et ainsi, petit à petit, vider le port du Rhin de ses entreprises au profit de projets immobiliers. C’est en tout cas l’analyse de M. Chalot, pas vraiment optimiste pour les entreprises du port, au vu de l’urbanisation qui avance. « Vous n’allez quand même pas me faire croire que logement et industrie, ça s’épouse ! »
http://www.dna.fr/economie/2012/10/17/h ... impossible

Trafic de poids lourds : un quart du problème résolu
Depuis mai 2012, les camions de plus de 6 tonnes en transit, soit environ 25 % du trafic actuel de poids lourds, n’ont plus le droit de circuler sur l’avenue du Rhin. Hier matin, la police a effectué les premiers contrôles et sanctionné sept camions. D’autres contrôles sont à venir et à terme, une diminution d’environ 1 000 camions par jour est attendue.

Sept camions en infraction sur 27 contrôlés. C’est le bilan de l’opération de police d’hier matin sur l’avenue du Rhin, au croisement avec la rue de Nantes.

C’était le premier contrôle depuis la mise en place, en mai, de l’arrêté municipal interdisant l’avenue du Rhin aux plus de 6 tonnes en transit (sauf ceux dont l’entreprise siège à Strasbourg).

Le chiffre peut paraître dérisoire, sur les 4 500 camions qui empruntent chaque jour cet axe (sur un total de 38 420 véhicules par jour en moyenne en 2011). Mais d’autres contrôles sont prévus, a prévenu le capitaine Nicolas Rinck, responsable sécurité routière.

Montant de l’amende pour les camions en infraction : 35 €

L’objectif est que le message passe parmi les transporteurs. « Ce n’est pas simple : beaucoup de camions étrangers n’ont pas eu l’info. Ils se basent sur leur GPS. Il faut alerter les sites spécialisés, pour que les fabricants de GPS proposent des mises à jour et que les conducteurs fassent la mise à jour de leur instrument. » Bref : peu de chances pour qu’un routier venu de Pologne soit au courant d’un arrêté appliqué depuis cinq mois.

Une signalisation a été mise en place récemment côté Kehl et à l’entrée du tunnel, « pour prévenir ». Mais tous s’accordent à dire qu’il « faudra du temps ».

Reste à savoir si les conducteurs de poids lourds suivront cette nouvelle règle. Montant de l’amende : 35 €, 22 € si elle est payée avant 3 jours. « C’est vrai que ce n’est pas énorme, convient Nicolas Rinck. Mais il n’y a pas d’impératif de sécurité absolue, on n’a jamais eu d’accident. Le critère, c’est la nuisance pour les autres usagers. » Contrairement à un cycliste qui grille un feu piéton, qui lui aura une amende de 45,60 €.

Puisqu’ils n’ont plus le droit de passer par l’avenue du Rhin, les camions en transit doivent « faire le tour ». Pour ceux qui veulent aller au nord de Strasbourg, ça veut dire un détour de « 24 km aller et 24 km retour, soit près de 60 € de carburant », a calculé Michel Chalot, président de la fédération nationale des transporteurs routiers Alsace (et lui-même installé au port du Rhin). « Mais l’amende, c’est le conducteur qui la paie… Le carburant, c’est l’entreprise. Vous verrez que ça va vite calmer les gars qui passent par là pour aller à Colmar ! »

La police nationale et le SIRAC estiment aujourd’hui qu’environ 25 % du trafic de poids lourd aura disparu à terme. Soit environ 1 000 camions en moins chaque jour sur l’avenue.

C’est un chiffre fluctuant et à prendre avec des pincettes : pour en être sûr, il faudrait arrêter tous les camions et leur demander où ils vont… D’ailleurs, la Ville se montrait jusqu’à présent très réticente à l’idée d’évaluer l’impact de l’arrêté municipal.

Attendu pour la fin de l’année (lire l’encadré), un arrêté interdisant le trafic aux poids lourds transportant des matières dangereuses dans le tunnel de l’Etoile pourrait encore faire diminuer le trafic de 300 camions.

Au final, 3 000 camions continueront donc d’emprunter chaque jour l’avenue du Rhin parce qu’ils en ont le droit et surtout le besoin.

« C’est quand même la moitié moins que les 6 000 camions jours de 2006 », souligne le chef de service du SIRAC (*). Mais ça reste beaucoup pour un « boulevard urbain » au cœur d’un quartier en voie de densification.

(*) SIRAC, service de l’information et de la régulation automatique de la circulation.
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Et dans le tunnel de l’Etoile ?

Annoncé régulièrement comme « imminent », l’arrêté municipal interdisant le tunnel de l’Etoile aux poids lourds transportant des matières dangereuses est « prêt ». Quand le préfet aura donné son feu vert et si la météo le permet, les travaux de signalisation pourront démarrer prochainement pour une mise en application « avant Noël », présente, avec des réserves, le directeur du SIRAC Yves Laugel. Cette interdiction devrait toucher environ 300 camions par jour, qui devront désormais passer par Gambsheim au nord ou Illkirch au sud.

L’état du tunnel, « offert » par l’Etat à la Ville il y a deux ans, est en cause. 7 millions d’euros de travaux de mise en conformité des 300 mètres de tunnel sont prévus à partir de l’année prochaine (livraison prévue fin 2014) ; plusieurs scenarii sont à l’étude concernant la circulation pendant le chantier. En attendant, 14 personnes sont affectées à la surveillance 24h/24 du tunnel.
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Gérard Altorffer, dit « Alto », est un architecte et urbaniste strasbourgeois, aujourd’hui retraité, mais toujours créatif. Tombé amoureux du site de la Coop, au port du Rhin, il y a installé son atelier et commencé à réfléchir sur le devenir de ces 7 ha de terrain. Ce lundi soir, il présentera sa vision pour cette bulle, basée sur deux concepts clé : culture et mixité fonctionnelle.

« Je suis sûr qu’on peut faire cohabiter des logements et des entreprises. » Ainsi commence le projet d’Alto, basé sur de solides convictions et une farouche opposition au « zonage ». « Le principe des zones pour dormir, au silence et dans la chlorophylle, des zones pour travailler, loin, des zones de loisirs dans les centres-villes, je milite contre. »

Dans son monde idéal à lui, « le quartier doit satisfaire tous les besoins : on travaille et on habite au même endroit ». C’est possible. « La seule vraie règle valable en urbanisme, c’est une boulangerie pour 900 habitants. »
« Quelque chose de monumental »

À partir de là, Alto s’est penché sur le terrain de la Coop. Ou plutôt : il est tombé dedans. Il n’y vit pas encore, mais y travaille, installé dans un des ateliers d’artistes hébergés par l’entreprise, à côté de Daniel Depoutot. Le site est devenu pour lui un exercice de « recherche appliquée », qui a pour but de montrer que « le rêve peut conduire à la réalité ».

La « bulle Coop » est bien délimitée : deux entrées, « l’ancienne usine Schutzenberger et le pont Coulaux », une voie ferrée en courbe doublée de la rue de la Coopérative, et la rue du Port-du-Rhin de l’autre côté. Avec, juste en face, les énormes cheminées de la malterie.

« Mon ambition est d’en faire un lieu à visiter dans une découverte de Strasbourg. Quelque chose de monumental, d’animé. » Il imagine un « jardin de sculptures », quelque chose d’aussi tonitruant que l’Éléphant de l’île de Nantes (*)».

Dans son programme, plusieurs lieux sont dédiés à la culture. Alto a notamment intégré le projet de salle de concerts de Thierry Danet (lire ci-dessous). Il a imaginé un « cirque d’hiver » pour Graine de cirque. Le théâtre sera hébergé dans un bâtiment qu’il a appelé « Médisept, puisque Médicis est déjà pris » : des salles de représentation mais aussi de résidence, puisque « ça manque à Strasbourg ». Soit, en tout, « trois moteurs de vie, des lieux attractifs ».

Autour, il ajoute des logements pour « 1 500 à 2 000 habitants », même face aux entreprises. « Il suffit qu’ils tournent le dos à la rue du Port-du-Rhin et au bruit, Et ils seront face au soleil. On peut le faire ! » Enfin, Alto n’a pas oublié une « pépinière d’entreprises pour de l’artisanat, des bureaux »…

Pour tout cela, l’architecte a imaginé construire plusieurs bâtiments, dont « trois petites tours ». Mais il envisage de garder plusieurs bâtiments, comme la boulangerie/siège de la Coop ou l’ancienne usine d’embouteillage.

Il présentera lundi soir aux curieux son projet. Son objectif : séduire les Strasbourgeois et les différents décideurs, présents et futurs.

Lundi 29 octobre. À 19 h, conférence d’Alto « Le port et la Coop : la ville mixte, du rêve à la réalité », au restaurant Bateaux du Rhin, 20 rue du Port-du-Rhin. Entrée libre, une consommation offerte. Prière de confirmer votre présence à altoconferenceocto-bre@gmail.com (sans tiret)

(*) L’île de Nantes est un ancien site industriel de Nantes en cours de transformation. L’éléphant est une « sculpture vivante » hébergé sur l’île, entre autres objets culturels.
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Approuvé par le conseil municipal en avril 2012, le schéma directeur des Deux-Rives fixe quelques lignes pour le développement de Strasbourg vers le Rhin : l’extension de la ligne D du tram via le môle de la Citadelle, Starlette et le Port du Rhin, la déviation de la rue du Petit-Rhin pour « élargir » la parcelle Starlette…

Le schéma donne aussi des pistes quant à l’urbanisation de chacune des parcelles. Mais avant cela, la CUS doit se doter d’outils d’urbanisme et économiques. En ce moment, les études ont ainsi été lancées pour créer une « ZAC Deux-Rives » (pour fin 2013, après une période de concertation). La CUS pourra ensuite choisir un aménageur (possiblement une SPLA, société publique locale d’aménagement) et lui confier le dossier. Le projet devrait durer encore 20 ans.
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