Quand on a de l'ambition et les finances qui vont avec, forcément...
Le futur du Rhin prend forme
La future piste cyclable entre le Rhin et le Campus Novartis, qui reliera le centre-ville de Bâle à la passerelle des Trois Pays à Huningue. Document canton de Bâle-Ville
Au confluent des trois pays, le Rhin change de visage. Alors que les autorités allemandes, suisses et françaises ont validé le projet urbanistique 3land, une piste cyclable le long du Rhin prend forme au pied du Campus Novartis.
Une balade en bateaupour les élus et des travaux pour une piste cyclable : les mutations des berges du Rhin, entre Bâle, Huningue et Weil am Rhein démarrent doucement. Mais les apparences sont trompeuses : pour démarrer ce chantier de piste cyclable qui va se faufiler entre le Rhin et le Campus, le canton de Bâle-Ville et la firme pharmaceutique Novartis ont intégralement démonté l’un des ports de la ville, avec ses silos, ses hangars, ses quais, ses grues… Pour évacuer les gravats du chantier, il aura fallu pas moins de 146 péniches et 192 wagons ferroviaires afin de débarrasser le site de matériaux pollués. Et autant pour ramener sur le site des terres et des graviers sains.
Les plus grands architectes actuels
D’ici 2015, une piste pour les vélos, les piétons et les rollers démarrera au centre de Bâle, longeant le Rhin et rejoindra la passerelle des Trois Pays à Huningue. Sur le sol suisse, les usagers circuleront au pied d’une dizaine de bâtiments du Campus Novartis faisant face au Rhin, tous signés des plus grands architectes actuels (Herzog et de Meuron, Mehrotra, Baldeweg, Ando, Chipperfield, Gehry…). Fin 2011, deux milliards de francs suisses avaient été investis pour 14 nouveaux bâtiments. Et 59 constructions doivent sortir de terre d’ici 2030…
En passant la frontière française, la piste cyclable continuera de longer le Rhin pour rejoindre la passerelle des Trois Pays, mais dans un secteur en pleine mutation : l’actuelle zone industrielle sud de Huningue constitue la majeure partie du futur projet 3land : à l’horizon 2025 (voire 2030), une nouvelle ville devrait surgir de terre sur ce secteur à la jonction des trois pays : logements, laboratoires, sièges sociaux, production pharmaceutique haut de gamme, services aux particuliers et aux entreprises, espaces verts, mais aussi un nouveau pont routier sur le Rhin et une nouvelle passerelle, des lignes de tram, un service de vaporetto (navettes fluviales), des marinas et des parcs. Sans oublier la « cerise sur le gâteau » : la construction d’une véritable île sur le Rhin, avec ses immeubles de prestige et ses entreprises de pointe.
Engagés dans ce projet depuis un an, le canton de Bâle-Ville, les villes de Weil am Rhein et Huningue et le conseil général du Haut-Rhin ont signé mardi après-midi la convention de planification du projet 3land.
Selon ce document, la période 2013-2014 sera consacrée aux études et enquêtes, à la mise en place d’un masterplan et à la définition d’un concept de communication trinationale.
Et si la piste cyclable n’est pas directement incluse dans le projet 3land, tous les élus des trois pays reconnaissent qu’elle permet symboliquement de démarrer les mutations des berges du fleuve. « Ce dossier avait été gelé pendant plusieurs années par l’administration française au motif qu’elle longeait un site industriel jugé dangereux. Nous avons eu la chance d’avoir un sous-préfet attentif à nos demandes et surtout des partenaires transfrontaliers, du côté du canton de Bâle-Ville comme de Novartis, qui ont su trouver des solutions permettant de tout débloquer », se félicite Jean-Marc Deichtmann, maire de Huningue. En effet, l’idée d’une voie sur berge pour les transports doux avait émergé voici près d’une décennie. Et si la volonté de Novartis avait permis de faire avancer très vite le dossier côté bâlois, l’administration française avait retardé le développement du projet sur le sol français.
Désormais, si le chantier est lancé côté suisse grâce à un partenariat entre Novartis et le canton, le dossier va passer en phase active sur le sol français. Pour le président du conseil général Charles Buttner, « c’est un projet qui permettra de réaliser le chaînon manquant des voies cyclables entre Nantes et Budapest et entre l’Italie et la Mer du Nord. Il se chiffre à 1,850 M€, avec des fonds européens FEDER (707 000 €), du conseil général (463 000 €), de la Ville de Huningue (125 000 €), de la Comcom des Trois Frontières (119 000 €), et une participation suisse (436 000 €) ».
http://www.dna.fr/edition-de-saint-loui ... rend-forme