Les DNA font leur gros dossier du jour sur le sujet. Dommage les photos fournies sont minuscules et de mauvaise qualité. Pas cool pour se faire une idée.
Les trois tours Malraux, c’est un projet confié à Icade et donc privé. Mais dès qu’on parle de « tours » dans le quartier Malraux, Roland Ries n’est jamais très loin. Résultat : impossible de dire qui décide vraiment.
« Pas de commentaires, le concours n’est pas terminé ». Pour ce qui est de connaître les avis des uns et des autres sur les différents projets, les violons d’Icade et de la Ville sont bien accordés.
C’est sur une autre question, d’apparence plus simple, que le flou arrive : qui fera le choix final ? Icade ou Roland Ries ?
Officiellement, la Ville « ne fait pas partie du jury décisionnaire » et attend donc qu’Icade prenne sa décision.
Sauf que du côté d’Icade, on renvoie toute question vers le service communication de la Ville, en invoquant « des consignes très strictes » reçues récemment. « C’est un concours privé, mais c’est un peu le projet du maire », un dossier « extrêmement sensible », un « projet politisé et médiatisé », justifie un responsable.
La Sers a sélectionné Icade, face à Bouygues, pour porter le projet en décembre 2010. Souvenez-vous, c’est l’épisode de « la tour Malraux » de 100 mètres de haut, rebaptisée « la tour Ries »…
Au vu des réactions strasbourgeoises, la copie a été revue, l’urbaniste Christian Devillers a imaginé trois tours de 50 mètres, une « porte » plutôt qu’un « signal ».
Au passage, Icade sort plutôt gagnant du débat, puisque d’une tour de 100 mètres, le promoteur passe à 3 fois 50 mètres et gagne donc en surface.
En tout cas, pour le maire, désormais, ces tours resteront les « tours Ries ». Pour le pire ou pour le meilleur...
« On veut une ligne directrice »
Le concours architectural est lancé, en février dernier, dans la péniche de la Sers. Roland Ries, qui préside la séance, invite les architectes à entendre son appel : « On veut une ligne directrice. L’imagination est au pouvoir et pas seulement sur l’apparence des bâtiments mais aussi sur les usages et notamment en termes de transports doux. » Le directeur d’Icade s’inquiétant plus de la « faisabilité économique » du projet.
Le jury du 6 juillet était également présidé par le maire, qui a passé toute la journée à auditionner les cinq candidats.
Présentation du projet repoussée
Et maintenant ? Une « communication » est évidemment prévue quand le choix final sera pris, officiellement par Icade, donc, et « probablement dans le dernier trimestre 2012 ».
Il fut question, avant l’été, de dévoiler le projet choisi à l’ouverture de la foire européenne. Mais puisqu’aucun projet présenté le 6 juillet ne remplissait complètement le cahier des charges, il a fallu repousser.
Chez Icade, on explique attendre les consignes de la Ville, tout en évoquant une possible « consultation » des Strasbourgeois, mais après que le choix ait été fait…
http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg ... les-etages
Des consignes très précises
Le projet est constitué de trois immeubles, de 50 mètres de hauteur maximum, hébergeant des surfaces commerciales (2 000m 2), des bureaux et une crèche de 40 berceaux, un hôtel 3 étoiles de 4 500m 2, 150 logements haut de gamme et 30 logements sociaux. Dans les « règles » à respecter également, les recommandations de l’architecte urbaniste Christian Devillers : des « portes s’ouvrant sur le jardin portuaire du Danube […] et la Forêt-Noire dans le lointain » et un projet « agrafe » entre le quartier Malraux et le futur éco-quartier Danube. Reste le critère N° 1 pour le promoteur Icade : la faisabilité économique, en rapport avec le contexte strasbourgeois. Même s’il s’agit d’un projet « haut de gamme », pas de « tours à la Dubaï », avait plaisanté le directeur d’Icade lors du lancement du concours.
http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg ... s-precises
Presqu’île Malraux Projet des tours Icade Un, deux, trois, il faut faire un choix
En exclusivité, de gauche à droite, les projets des cabinets Sauerbruch Hutton, MVRDV et Anne Demians. (-)
Le concours d’architecture lancé par Icade, avec la Ville et la Sers, pour les trois tours « signal » de la presqu’île Malraux arrive à son terme. Trois cabinets, sur les cinq auditionnés, restent en lice. La sélection devrait être faite dans les prochaines semaines. Nous nous sommes procuré le fruit des délibérations du jury.
Le 6 juillet dernier, les cinq cabinets en lice pour le concours international d’architecture ont présenté leur projet pour les tours « signal » de la presqu’île Malraux. Dans le jury, les responsables du promoteur Icade, de la Sers, des élus — Roland Ries, Alain Jund, Philippe Bies et Michèle Seiler —, des représentants des conseils de quartier de Neudorf et de Bourse-Esplanade-Krutenau.
Chacune des cinq équipes a eu une heure pour présenter son projet. Au terme de cette journée, trois dossiers ont été retenus, les deux rejetés ne satisfaisant personne.
Les critiques sont très détaillées et concernent aussi bien les différentes fonctionnalités (logements, crèche, hôtel, bureaux, commerces), que l’aspect développement durable, le parti architectural ou le programme technique.
Projet Sauerbruch Hutton
Les bâtiments, aux formes « douces et fluides » ont leurs façades recouvertes, dans les étages, de carreaux « de céramique mate » de différents verts (côté « extérieur ») et de rouges, oranges et roses pour les façades « intérieures ». Les fenêtres sont en léger relief et « de proportion et de taille variable » pour « rythmer » la surface. Les rez-de-chaussée (commerces) sont totalement vitrés.
Le traitement poussé des espaces extérieurs (vagues de graminées, pavés de béton sablé, magnolias, etc.) est souligné, ainsi que le respect des consignes de Christian Devillers : « Un quartier signal visible de loin [et qui dialogue] avec les éléments urbains environnants comme la tour Seegmuller et la médiathèque Malraux ».
Seuls moins sur ce projet, des locaux manquants à la crèche et des soucis d’accessibilité du parking. Le projet obtient le seul « Bien » du concours pour les différentes fonctionnalités… Avec une mention spéciale pour l’hôtel, qui gagne une terrasse de restauration.
Projet MVRDV
Les Néerlandais se distinguent avec des bâtiments à façade végétalisée : pas de paroi de plantes, mais une solution « low-tech » avec des « pots suspendus » facilement accessibles par une coursive. Outre son originalité, cette façade est un plus pour la note « développement durable »… mais les risques (entretien, durabilité) font douter le jury.
Le cabinet a choisi aussi de s’écarter des recommandations de Christian Devillers : la tour du milieu est rapprochée du bassin, et les façades végétales des trois tours donnent sur une « place » intérieure surélevée. Mais la « ligne de fuite » vers la Forêt-Noire est gardée.
Dans les « plus » du projet : beaucoup de logements traversants, un parking souterrain de 206 places très accessible.
Côté « moins », des chambres d’hôtel avec des vis-à-vis très proches, des doutes sur la luminosité des façades végétales… Le parti-pris de s’éloigner des recommandations est noté comme un « dysfonctionnement » : « Morceau de ville tourné sur lui-même », le projet ferait, note le jury, « effet de barrage » vers Danube.
Projet Anne Demians
L’architecte française a choisi le noir pour homogénéiser les trois tours et « affiner » leurs silhouettes. Mais sous l’armature, des panneaux de couleur donneront aux tours des aspects changeants selon le point de vue. En rez-de-chaussée, les commerces ont été traités en « transparence » pour que le regard continue vers Danube… Une architecture « contemporaine mais la plus discrète possible pour mettre en valeur les perspectives. » Les espaces extérieurs sont « très minéraux », en référence au port, mais s’agrémentent d’un tapis végétal ras et d’arbres rappelant la Forêt-Noire.
Le jury a noté en « moins » quelques problèmes sur la place du vélo (stationnement manquant, plan de circulation, etc.), des locaux manquants dans la crèche, et a aussi émis des doutes quant à l’articulation avec le quartier : « Il n’y a pas de recherche d’une liaison et d’une fluidité avec Malraux et Danube. »
Des atouts et des défauts dans les trois projets
Côté coûts, aucun des trois présentés n’est « conforme à l’enveloppe », notamment le projet MVRDV.
Les trois projets présentent donc chacun des atouts et des défauts… et des parti-pris assez différents pour qu’il soit malaisé de les comparer.
Il a été demandé aux équipes des cabinets MVRDV, Anne Demians et Sauerbruch Hutton de « préciser » leurs copies sur différents points de détail. Chacun sera de nouveau auditionné dans les prochaines semaines, pour une décision attendue à la fin du mois. Aujourd’hui, explique le responsable pour Icade du projet, « bien malin celui qui pourrait dire qu’il va l’emporter ». La décision finale reviendra au promoteur… et au maire.
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