On est loin du consensus, mais l’arrivée du « bus à haut niveau de service » (BHNS) à Cronenbourg semble plutôt bien perçue, à condition de ne pas perturber certaines dessertes de bus « classique ».

La mise en service du BHNS, c’est presque pour demain. Plus précisément pour 2014, à l’issue de travaux de voirie (qui commenceront dès le début de l’année 2013), puis d’aménagement des onze stations.

Après une phase de concertation dont le bilan a été approuvé en conseil de CUS le 15 avril 2011, une enquête publique est en cours jusqu’au 3 novembre prochain (lire l’encadré). Celle-ci est dirigée par une commission d’enquête, présidée par Jean Annaheim, qui a décidé d’organiser deux réunions publiques.

La première s’est donc tenue jeudi soir, au centre socioculturel de Cronenbourg. En invités vedettes : le maire de Strasbourg, le directeur général de la CTS, le directeur de la mobilité et des transports à la CUS, ainsi que le chef de projet BHNS à la CUS. Ce dernier a présenté son dossier en tenant compte des dernières évolutions nées de la concertation.
Un bus de 120 places fonctionnant au gaz de ville, accessible aux personnes à mobilité réduite

Ainsi, le BHNS reliera la gare centrale à l’Espace européen de l’entreprise (E3), dont il s’agit d’assurer la desserte par transports en commun. Mais les habitants de Cronenbourg, les salariés du CNRS, les patients, visiteurs et salariés du futur hôpital psychiatrique de Cronenbourg (rue Langevin) et les étudiants du campus profiteront également de ce nouveau mode de déplacement : un bus de 120 places fonctionnant au gaz de ville, accessible aux personnes à mobilité réduite et en service toutes les 6 à 8 minutes (en moyenne), de 5 h du matin à minuit.

Un parking relais sera créé au terminus, près de la chambre de métiers : il pourrait intéresser les habitants du Kochersberg qui ne souhaitent pas s’engouffrer dans la circulation pour se rendre en ville ou à la gare.

Après la gare centrale, le BHNS empruntera le boulevard Wilson, le rond-point de la gare aux marchandises, la rue de Hochfelden, la rue Lavoisier (dans la cité de Cronenbourg), la route de Hausbergen puis l’avenue de l’Europe. Longueur totale du parcours : 5 kilomètres qui seront parcourus en 15 minutes, arrêts compris.

« C’est rapide, aura-t-on suffisamment de temps pour entrer et sortir du bus ? », a questionné une Cronenbourgeoise. « Le bus circulera à 80 % en site propre [dans un couloir], il sera prioritaire aux feux. Comme pour le tram, on validera les tickets au quai, sans les présenter au chauffeur, uniquement aux contrôleurs – s’ils passent. L’ouverture des portes sera automatique. Tout cela permet de gagner du temps par rapport aux bus classiques », a expliqué Laurent Hervé, chef de projet BHNS à la CUS.

Pour l’heure, le trajet du BHNS contourne le site du CNRS par la rue Becquerel. Des habitants de Cronenbourg ont interpellé le maire à ce propos. En effet, selon les études, la traversée du campus du CNRS permettrait au bus à haut niveau de service de gagner du temps, de mieux desservir le CNRS et 1 000 scolaire en plus. « Je souhaite qu’on puisse traverser le CNRS, mais on ne peut imposer nos vues à cette institution. Les dernières discussions avec elle sont un peu plus ouvertes », a observé Roland Ries.

Une remarque s’est faite très insistante durant la soirée. Elle concerne le trajet du bus 19, qui, tout comme la ligne 50 (mais plus marginalement) a été modifié en tenant compte du BHNS. « On ne peut pas supprimer tous les arrêts du 19 ! Comment les gens de la cité vont-ils pouvoir aller dans le vieux Cronenbourg ? Il ne faut pas oublier que nous n’avons plus de supermarché dans la cité ! », s’est exclamée une habitante. L’inquiétude semble avoir été entendue par l’adjoint de quartier Serge Oehler, qui a proposé « d’emmener la ligne 19 jusqu’à la place Arago ». À suivre.

Enfin, Pierre Ozenne (l’un des animateurs du Collectif pour le tram fer à Koenigshoffen et ancien candidat EELV aux cantonales) a estimé que le BHNS « allait créer la zizanie entre les boulevards et l’entrée de Cronenbourg ». « M. Ozenne a tendance à penser que le tram fer est la réponse universelle aux problèmes de transports […] nos perspectives sur ce trajet sont de 10 000 à 12 000 usagers par jour et le BHNS est adapté. On peut aussi faire du tram partout, mais je suis responsable des finances de la collectivité », a rétorqué le maire.

Le coût global du projet BHNS s’élève à 29,3 millions d’euros hors taxes, y compris le matériel roulant.
http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg ... 29F41EA4E6