Je pense que le manque de communication a dû beaucoup jouer. Certes, on a été prévenu un peu partout en Alsace. Mais les médias alsaciens sont peu regardés par rapport aux médias nationaux (du moins, par les jeunes). Or ces derniers n'en parlent que depuis hier, 20h (du moins [encore], l'intensité avec laquelle on en parle).
Si ce référendum avait eu lieu en même temps dans chaque région de France, les médias nationaux en auraient parlé et la participation aurait été nettement meilleure.

Ensuite, je suis assez critique envers ce seuil de 25% de oui sur les inscrits. Pourquoi prendre en compte l'abstention ? Démocratiquement, c'est bien, certes. Mais personnellement, je pense que vu que le droit de vote est aussi un devoir, il devrait être normal de prendre les voix de tout le monde... qui est allé voté (comme pour des élections "normales").

Les médias locaux ont fait pris partie pour le "oui". La ligne éditoriale des DNA semblait clairement pour le "oui". Et France 3 Alsace a diffusé pas mal de reportages sur l'Allemagne et la Suisse pour vanter les mérites de la fusion. Mais France 3 Alsace a quand même montré quelques reportages parlant du fonctionnement bordélique de la CTA.
Pas faux. Si ce référendum avait eu lieu en 2014 pendant la période des municipales, la participation aurait été plus élevée. Mais pour une grosse réforme de l'organisation territoriale, il faut que ça vienne de l'État. Si chaque région décide de fonctionner différemment, le pays serait beaucoup plus compliqué à gérer. Et comme le dit la Constitution, "la France est une et indivisible".
L'abstention n'apparaît pas dans les résultats officiels.

Quelques réflexions concernant le Haut-Rhin:
Comment expliquez que "le" sondage donne 75% à un mois du scrutin pour le oui, alors qu'au final c'est juste 45%. C'est quand même assez rare, un changement d'opinion si brutal en quelques semaines. Moi je trouve la presse légère (le journal l'Alsace en l'occurrence). Personne n'ayant rien trouver à redire à la rédaction (service politique en particulier), alors que les journalistes devaient sentir autour d'eux l'ambiance dominante des (é)lecteurs...
Je n'ai pas trop compris le sociologisme électoral simpliste: classes populaires haut-rhinoise contre classes aisées bas-rhinoise. La vallée de Ste Marie-aux-Mines pauvre a voté oui, le riche Sundgau (sauf la proche banlieue de Bâle) non, l'ouvrière Mulhouse est restée mitigée (50-50) alors que la bourgeoise Colmar disait non etc...
Pour finir, pour moi, le non du 68, au-delà des petites politicaillerie voir du poids de l'histoire, est la conclusion logique d'une mauvaise campagne floue dans l'explication et trop verticale dans sa conception pour les citoyens...
La subvention régionale accordée aux clubs de foot alsaciens étant, bien que ridicule financièrement, symptomatique d'un manque de clairvoyance politique "présidentielle": 200 000 eur. pour Colmar le meilleur club alsacien (3ème division). 600 000 eur. pour le RC Strasbourg devenu RCS Alsace, 45 000 eur. pour le FC Mulhouse et enfin 25000 pour Sarre-Union (tout trois clubs de 4ème division...).

Peut-être que le sondage ne concernait que les membres du Conseil régional.
La campagne du référendum était floue, ça c'est clair.

Une participation plus élevée n’aurait pas entrainé automatiquement une augmentation du oui. On peut noter que la participation était plus élevée dans le Haut-Rhin que dans le Bas-Rhin. On peut aussi penser qu'une partie des électeurs a joué de la règle des 25% de oui et a estimé que l'abstention aurait le même résultat qu'un vote négatif.
Concernant la règle des 25%, elle découle de la loi du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales. Elle est tout à fait compréhensible pour une décision importante comme la fusion de collectivités territoriales.
On peut rappeler comme autre exemple que pour la réforme de la Constitution par le Congrès, une majorité des 3/5 est requise. Et sur un autre plan, dans une copropriété, des règles de majorité particulières existent pour certains travaux.

La loi du 16 décembre 2010, parlons-en. Personnellement, je pense que cette loi, c'est la porte ouverte à n'importe quel projet de fusion ou de dissolution de collectivités.

C'est le but, et tant mieux.

Je ne suis pas d'accord. Cette loi permet la fusion de collectivités départementales et régionales. Avec cette loi, on risque de se retrouver avec un pays ou certaines régions fonctionneraient différemment.

Perso, je trouverais ça bien S'inspirer sur le "modèle allemand" qui m'a l'air pas trop mal (et donc avoir UNE SEULE ville qui dirige la Région).
Mais bon, ça nécessiterait une réforme de la Constitution (vu que cela amènerait vers une France fédérale).

Sinon, je viens de trouver cette carte de Radio France. C'est assez saisissant de voir que, rien qu'avec les résultats, on pourrait reproduire le Haut-Rhin et le Bas-Rhin.

Il suffit simplement de ne pas faire les choses n'importe comment. Fusionner l'Alsace et la Lorraine serait une bêtise évidemment, mais l'échelon des départements est décrié depuis des décennies...

Pourquoi rien ne change rapidement ? Tout simplement parce qu'une simplification implique moins de postes d'élus... donc forcément, les élus ne veulent pas voir leurs postes disparaitre.