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[Débat] Fusion des départements et région en Alsace
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Auteur:  arnaud68 [ dimanche 17 février 2013 00:59 ]
Sujet du message:  Re: [Débat] Fusion des départements et région en Alsace

J'imagine les régions Midi-Pyrénées et Rhône Alpes faire la même chose ! :mrgreen:

Auteur:  arnaud68 [ dimanche 17 février 2013 19:15 ]
Sujet du message:  Re: [Débat] Fusion des départements et région en Alsace

Citation:
La fédération socialiste du Haut-Rhin fera campagne pour le « oui » au référendum du 7 avril. 54,39 % des 124 militants réunis hier à Colmar en ont décidé ainsi.

À la question « La fédération PS du Haut-Rhin doit-elle se positionner pour ou contre la fusion soumise à référendum le 7 avril ? », les 124 militants réunis toute la matinée d’hier en convention à Colmar ont répondu par l’affirmative. Mais le score, plutôt serré, ne masque pas les divisions sur le sujet et un certain scepticisme chez les socialistes haut-rhinois : 62 pour (54,39 %), 52 contre (45,61 %), neuf abstentions et un nul. Autant dire que les abstentionnistes auraient pratiquement pu faire basculer le vote. Quant à la participation (124 militants sur 640 à jour de cotisation, soit 19,38 %), elle augure mal du succès du référendum au printemps.

Antoine Homé, qui a défendu le « oui » lors des débats, après avoir prôné l’abstention lors des deux congrès, se dit conscient de ces réserves.

« Je partage beaucoup des critiques de ceux qui ont voté contre. Aujourd’hui, nous nous sommes prononcés pour la fusion, mais pas pour le projet de l’UMP. Notre oui est un oui de gauche, exigeant, critique et revendicatif », assure le chef de file des socialistes au conseil régional, qui promet d’être « dans la contre-proposition » en lien avec les écologistes : « Si le projet passe le 7 avril, nous travaillerons avec la majorité parlementaire de gauche pour améliorer ce projet qui ressemble à une usine à gaz ».

« Si on avait voté contre, en cas de succès au référendum, on était hors-jeu », abonde Luc Lichtlé, le trésorier de la fédération, pour qui le PS du Haut-Rhin a réussi « un exercice périlleux » : « Il s’agissait de dépasser les positions individuelles pour définir une position collective ».

Du côté des contre, Catherine Hoffarth, l’ancienne secrétaire fédérale, a raison de rappeler que le oui n’a « pas rassemblé 25 % des inscrits », le seuil qu’il faudra franchir lors du référendum du 7 avril. Quant à la Colmarienne Victorine Valentin, elle prend le contre-pied d’Antoine Homé, dénonçant la « question piège » posée aux militants et calquée sur celle du référendum : « La vraie question, ce n’est pas de savoir si on est pour la fusion, mais si on est contre le projet de la droite. En répondant « oui mais » ou « non mais », on nous enferme dans deux plans B ».

La conseillère régionale critique notamment la « précipitation » de la Majorité alsacienne et une « tentative de peser sur les parlementaires pour obtenir des dérogations locales » : « Notre projet devrait s’inscrire dans l’acte III de la décentralisation et non exiger qu’il s’adapte à nous. Le pire, c’est que ce projet réintroduit le conseiller territorial abrogé par la gauche, à la demande de la droite alsacienne. Ce n’est pas cohérent ».

le 17/02/2013 à 05:00 par Clément Tonnot

Auteur:  arnaud68 [ dimanche 24 février 2013 22:27 ]
Sujet du message:  Re: [Débat] Fusion des départements et région en Alsace

Sur l'Alsace.fr aujourd'hui:
Citation:
Avez-vous arrêté votre position sur le conseil d’Alsace ?

J’ai déjà eu l’occasion, y compris dans vos colonnes, de dire que j’ai toujours été favorable aux principes de simplification et de clarification, donc à une réforme institutionnelle visant à faire un conseil à partir des trois conseils existants. Tout ce qui permet de lutter contre le mille-feuille est une bonne chose.

Il y a un « mais » ?

J’ai deux critiques. La première concerne le fond. La simplification affichée aboutit à un résultat compliqué, peut-être même hybride. Certes, elle aboutit à un conseil unique, avec la distinction de l’exécutif et du délibératif dans deux villes distinctes. Mais la réforme crée un deuxième niveau, indéfini, pour maintenir les spécificités haut-rhinoise et bas-rhinoise. Enfin, il existe un troisième niveau, avec des structures territoriales dont on ne sait pas à quoi elles correspondent exactement. Comme simplification, on fait mieux !

Et la seconde critique ?

Comme maire de Strasbourg, je ne peux pas accepter que le siège complet ne soit pas à Strasbourg, mais partagé entre Strasbourg et Colmar. Je comprends qu’il faille trouver un équilibre entre les trois agglomérations et occuper les bâtiments existants. Mais je demande que le véritable siège, avec l’exécutif, soit à Strasbourg, et je ne suis pas du tout rassuré.

Vous auriez accepté que l’assemblée siège à Colmar ?

J’avais proposé d’en discuter.

Le dialogue avec les porteurs du projet est-il bloqué ?

L’annonce, par le président de la République, d’un statut spécial d’eurométrople pour Strasbourg, qui conforte son identité européenne et sa place sur le territoire alsacien et en France, modifie la donne. À Lyon, Gérard Collomb fait, en accord avec le conseil général, une métropole qui va s’étendre sur une partie importante du département du Rhône, avec 1 million d’habitants.

Une piste intéressante ?

Je ne sais pas si on ira dans ce sens. À partir de cette possibilité, il faudra ouvrir des négociations sur la répartition des compétences, soit avec le Département, soit avec le conseil unique si la fusion se fait. On pourra y intégrer la question du siège. Cette annonce change la donne. Charles Buttner [président du conseil général du Haut-Rhin] avait dit : Ils vont avoir l’eurométropole, donc ils ne font plus partie de la région ! Ce n’est pas mon point de vue, mais il y aura des négociations.

Dans la dernière version du projet de loi, l’eurométropole de Strasbourg se résume en quelques lignes. On raconte que François Hollande a rajouté l’annonce dans son discours, au dernier moment…

On me prête un grand pouvoir d’influence sur le président de la République ! Il est vrai que je lui en ai beaucoup parlé. C’était dans son discours. Je verrai prochainement la ministre Marylise Lebranchu pour discuter du contenu de l’eurométropole.

Cela modifiera-t-il vos relations avec Mulhouse ?

C’est une coopération entre nos deux agglomérations. Je suis très heureux, au-delà de nos appartenances politiques, de la manière dont nous travaillons ensemble au sein du pôle métropolitain. Avec Jean-Marie Bockel qui est un ami, et avec Jean Rottner, des liens de confiance se sont créés. Il y a longtemps eu une compétition entre les deux viles. Elle est dépassée. D’ailleurs Mulhouse n’a jamais réclamé une partie du siège…

Plus de discussion possible avec Philippe Richert, avant le 7 avril ?

Nous lui avons écrit avec Jacques Bigot [président de la Communauté urbaine de Stras-bourg]. Il dit qu’il n’a plus rien à dire… La campagne va se dérouler. On verra bien comment les Alsaciens réagiront. Je ne serai pas le chef de file de ceux qui votent non, mais pas non plus le jusqu’au-boutiste du oui. Je ne sais pas quelle sera ma position définitive. Mais je suis en désaccord sur l’idée qu’il s’agit d’un événement historique exceptionnel. Je ne considère pas que le référendum institutionnel est l’alpha et l’oméga des politiques publiques. Les problèmes comme l’emploi et le pouvoir d’achat sont aujourd’hui plus importants pour les Alsaciens…

Parlons de vous… Votre décision est prise pour les municipales ?

Je prendrai ma décision en juin, lorsque j’aurai tous les éléments. Il y a notamment l’évolution du cumul des mandats. C’est une bonne chose. Empêcher les sénateurs d’avoir un mandat exécutif local est une erreur. De plus, on ne change pas la règle à six mois de l’échéance.

On parle de sondage à Strasbourg…

Mon sondage, c’est dans la rue, les gens qui m’arrêtent pour me dire : « On compte sur vous. » Mais c’est subjectif, car ne viennent vers vous que ceux qui vous apprécient…

La compétition à droite vous intéresse ?

Il y a les candidats qui se placent pour être en bonne position sur la liste et ceux qui vont jusqu’au bout. Je ne sais pas si François Loos [président de l’UDI] et Jean-Emmanuel Robert [UMP] iront jusqu’au bout. Je ne sais pas non plus ce que fera Robert Grossmann. Je pense que Fabienne Keller veut aller jusqu’au bout. Mais le maire de Drancy, M. Lagarde [soutien de François Loos, NDLR], a bien dit qu’aucun maire de grande ville battu n’a réussi à se faire réélire. Nous avions effectué la même vérification avant les municipales. Mais ce n’est pas parce que cela n’existe pas que cela ne peut pas arriver.

Si Strasbourg vote oui au référendum, le prendrez-vous comme un désaveu ?

Pas du tout, parce que je n’appellerai pas à voter non. Et je ne me laisserai pas enfermer dans un corner.

le 24/02/2013 à 05:00 par Propos recueillis par Yolande Baldeweck
Je suis d'accord avec lui sur ce qu'il pense de la réforme du mille-feuille administratif. Par contre, il confirme parfaitement son statut de cumulard. Pour bien faire son travail, peut être devrait-il lâcher quelques unes de ses fonctions. Je ne sais même pas comment on peut participer à autant de choses à la fois...

Auteur:  flamel [ lundi 25 février 2013 00:08 ]
Sujet du message:  Re: [Débat] Fusion des départements et région en Alsace

Citation:
Charles Buttner [président du conseil général du Haut-Rhin] avait dit : Ils vont avoir l’eurométropole, donc ils ne font plus partie de la région !
Les limites du département du Rhône seront modifiées pour tenir compte de la création de la métropole de Lyon (Art L. 3612-1 du projet). La métropole exercera sur son territoire les compétences du département. Mais en tant que département, la métropole de Lyon fera toujours partie de la région Rhône-Alpes. Pour la métropole Aix-Marseille-Provence, le fonctionnement sera différent. Qu’en sera-t-il à Strasbourg ?

Auteur:  RoccatArvo [ lundi 25 février 2013 15:00 ]
Sujet du message:  Re: [Débat] Fusion des départements et région en Alsace

Citation:
Citation:
Charles Buttner [président du conseil général du Haut-Rhin] avait dit : Ils vont avoir l’eurométropole, donc ils ne font plus partie de la région !
Les limites du département du Rhône seront modifiées pour tenir compte de la création de la métropole de Lyon (Art L. 3612-1 du projet). La métropole exercera sur son territoire les compétences du département. Mais en tant que département, la métropole de Lyon fera toujours partie de la région Rhône-Alpes. Pour la métropole Aix-Marseille-Provence, le fonctionnement sera différent. Qu’en sera-t-il à Strasbourg ?
Séparer le Grand Lyon du département du Rhône, c'est une décision prise par Gérard Collomb et Michel Mercier sans demander l'avis des citoyens. C'est plus ou moins un arrangement électoral : le Grand Lyon vote plutôt à gauche et le reste du département du Rhône vote plutôt à droite, donc même si le département du Rhône sera moins important, ça arrange Collomb et Mercier. Par contre, ça ne présente pas que des avantages : le Grand Lyon va récupérer la gestion de la ligne Rhônexpress pour laquelle le Conseil général du Rhône s'est engagé à verser une subvention d'équilibre à l'exploitant (Vinci) si le succès commercial n'était pas au rendez-vous. Et comme les tarifs de Rhônexpress sont trop élevés, ça n'attire pas assez de clients, donc c'est pas un bon point pour le Grand Lyon. De plus, le Musée des Confluences risque de coûter très cher même une fois terminé. Le Grand Lyon risque aussi de récupérer des emprunts toxiques du Conseil général du Rhône.

La décision de Gérard Collomb et de Michel Mercier a été prise sans aucune concertation avait la population du département du Rhône. Cette décision est une insulte à la démocratie locale.

Auteur:  flamel [ mardi 26 février 2013 13:08 ]
Sujet du message:  Re: [Débat] Fusion des départements et région en Alsace

Citation:
Et comme les tarifs de Rhônexpress sont trop élevés, ça n'attire pas assez de clients, donc c'est pas un bon point pour le Grand Lyon.
Le Ouigo Marne-la-Vallée - Lyon arrive à Saint-Exupéry. Cela va faire des clients pour Rhône-Express (émoticône au choix).

D'autres répartitions des charges sont le corollaire de la création des métropoles. Je ne suis pas sûr que tous les concernés en sont conscients.

J'arrête le hors-sujet.

Auteur:  Jojo [ mercredi 27 février 2013 13:12 ]
Sujet du message:  Re: [Débat] Fusion des départements et région en Alsace

Citation:
Citation:
Et comme les tarifs de Rhônexpress sont trop élevés, ça n'attire pas assez de clients, donc c'est pas un bon point pour le Grand Lyon.
Le Ouigo Marne-la-Vallée - Lyon arrive à Saint-Exupéry. Cela va faire des clients pour Rhône-Express (émoticône au choix).
Si c'est pour payer le Rhônexpress aussi cher que le Ouigo, tu peux oublier. :lol:

Auteur:  arnaud68 [ samedi 02 mars 2013 22:59 ]
Sujet du message:  Re: [Débat] Fusion des départements et région en Alsace

Sur l'Alsace.fr:
Citation:
J-36 Ce que les trois collectivités font et ce que pourrait faire le conseil d’Alsace

Si le conseil d’Alsace voit le jour, après le référendum du 7 avril, les compétences de la Région et des deux Départements seront versées au pot commun. Avec d’autres en prime.

Le paysage institutionnel français est mouvant. Même sans le projet de conseil unique, le conseil régional et les conseils généraux verraient leurs champs d’action évoluer dans les mois à venir. À travers l’Acte 3 de la décentralisation, des compétences supplémentaires iront aux collectivités territoriales. Si le conseil d’Alsace voit le jour, elles lui seront automatiquement attribuées.

Mais surtout, et c’est le coeur du débat, la nouvelle collectivité héritera des compétences exercées actuellement par les trois collectivités. Les plus importantes, en terme de budget, sont bien sûr l’action sociale pour les Départements et, dans une moindre mesure, l’économie, les routes, les collèges, les transports scolaires. La Région, elle, s’occupe en priorité des TER, des lycées, de la formation continue et de l’enseignement supérieur, mais aussi du développement économique et de l’innovation.

Un travail à la fois de titan et de fourmi

Dans notre schéma, nous n’avons retenu que les actions les plus marquantes. Mais il suffit de feuilleter les budgets 2013 des trois collectivités pour voir qu’elles mènent des politiques dans d’autres domaines, qui parfois se chevauchent. Sans oublier les financements croisés, sans lesquels certains investissements importants n’auraient pas pu aboutir par le passé. Pour les deux TGV, même les Villes ont été mises à contribution…

Les trois présidents espèrent obtenir des compétences additionnelles qui, à l’exception de l’enseignement bilingue, ne devraient pas entraîner de coût supplémentaire. Même s’il faudra une solide équipe de juristes pour gérer un service d’adaptation réglementaire. Les Alsaciens souhaitent aussi obtenir un droit d’initiative pour moderniser le droit local alsacien-mosellan et des marges de manœuvre pour conclure des accords avec les voisins suisses et allemands. Ces nouveaux champs d’action seront soumis, le cas échéant, au vote du Parlement, dans le cadre du projet de loi, discuté après le référendum. On reste bien dans le cadre de la République.

Si le oui l’emporte, la fusion ne sera pas immédiate. Le conseil d’Alsace ne verra le jour qu’après les élections cantonales et régionales de 2015. C’est dire que les trois collectivités auront deux ans pour accorder leurs violons. Un travail à la fois de titan et de fourmi. Car il s’agira de construire des politiques publiques communes, en examinant les convergences chapitre par chapitre. Avec pour obligation impérieuse de proposer un service au moins aussi performant, sinon plus, qu’actuellement.

« Nous devrons être meilleurs qu’avant »

Le maillage du territoire devra être harmonisé : les services de proximité sont organisés différemment dans les deux départements. Le Bas-Rhin et la Région ont des bâtiments dédiés pour leurs services dans certains territoires. Le Haut-Rhin a décentralisé ses services sociaux. Mutuali-ser ce qui peut l’être devrait permettre de réaliser des économies. Mais des gains pourront aussi être générés dans les passations de marchés, l’informatique, le parc automobile, la communication…

« En 2015, lorsque nous tournerons la clé, nous devrons être meilleurs qu’avant » , assure-t-on dans les collectivités. Avec une pression supplémentaire : maintenir la qualité du service public d’ici là. Un défi à relever par les élus et l’administration. Pendant les travaux, la vente continue.

DÉJÀ PARU 1. Les enjeux du référendum (22 février).

le 02/03/2013 à 05:05 par Textes : Yolande Baldeweck
Citation:
Transports : une « carte orange » régionale en Alsace, enfin ?

En Ile-de-France, la Carte Orange a été remplacée par le Forfait Navigo. Le principe d’une carte orange régionale reste le même : circuler, avec un même titre de transports, sur les lignes TER, les bus interurbains, les trams et bus urbains. Le sujet revient chaque année dans les assemblées…

Avec le conseil d’Alsace, un premier pas pourrait être franchi rapidement. Car une seule autorité organisatrice des transports au niveau régional gérerait, et les TER – la Région qui met 233 M€ dans le ferroviaire – et les bus interurbains – actuellement sous l’autorité des Départements. Un accord devrait être plus facile à trouver aussi avec les agglomérations, alors que la négociation a toujours achoppé jusque-là.

L’autre question en suspens est le fameux « pass », qui est réclamé par les opérateurs du tourisme. Offert aux clients des hébergements en Forêt-Noire, il permet d’utiliser tous les transports publics durant le séjour. Les deux Départements alsaciens vont mettre en place, en juin et en janvier, la taxe de séjour qui ne s’appliquera que dans les communes qui l’ont votée. À suivre…

Par ailleurs, une seule stratégie serait mise en place au niveau des transports routiers, y compris pour les marchés. Enfin, il devrait y avoir une meilleure adéquation entre les TER et les transports scolaires. Dans le Bas-Rhin, certains collégiens prennent déjà le train.

Auteur:  arnaud68 [ lundi 04 mars 2013 23:09 ]
Sujet du message:  Re: [Débat] Fusion des départements et région en Alsace

Sur l'Alsace.fr
Citation:
« Un message fort à la France et à l’Europe »

Maire de Rixheim, vice-président délégué de la M2A (Mulhouse Alsace agglomération), Olivier Becht, qui a participé aux négociations pour le conseil unique, estime urgent de revenir à l’essentiel. À savoir le projet pour l’Alsace.

Comment expliquez-vous qu’un projet qui faisait consensus ne déclenche pas l’enthousiasme ?

Pendant tout le temps où les élus ont construit l’architecture de la nouvelle collectivité, on a énormément parlé d’institutionnel. Les enjeux principaux ont été brouillés par les difficultés de dialogue entre les trois présidents. Or l’essentiel n’est pas là. Même si la question institutionnelle va dans le sens de l’histoire, car on supprime une strate et on regroupe les compétences. Cela a du sens. Mais l’enjeu principal est de savoir ce que va devenir l’Alsace dans le prochain quart de siècle. On a eu la chance, pendant quarante ans, de vivre au cœur de l’Europe. Depuis dix ans, avec la mondialisation et l’élargissement de l’Europe vers l’Est, l’Alsace a décroché de manière assez violente.

« Nous pouvons devenir la Silicon Valley de l’Europe »

Par rapport à l’Allemagne et à la Suisse ?

Pas seulement. Alors que notre taux de chômage était proche de celui de nos voisins, il est aujourd’hui de plus du double. Mais nous avons décroché aussi par rapport aux autres régions françaises. Nous sommes sur une pente descendante plutôt qu’ascendante. Nos concitoyens s’en rendent comptent. Il y a les fermetures d’entreprises, nous avons perdu 400 emplois à Rixheim, 1 500 intérimaires chez Peugeot, deux fois Florange. Beaucoup de jeunes talents partent à Paris, à Londres, au Canada, avec le sentiment que c’est mieux ailleurs. En Alsace, on vit sur les lauriers du passé, alors que nous sommes entraînés dans une compétition des territoires européenne et mondiale.

Votre proposition ?

Soit on se donne les moyens de retrouver notre place, et on peut y arriver, soit on s’installe durablement sur la pente du déclin. Nous pouvons devenir la Silicon Valley de l’Europe, mais nous pouvons aussi devenir une région sinistrée.

En quoi cet enjeu est-il lié à la réforme institutionnelle ?

Le conseil unique est un signal. Il signifie que nous, Alsaciens, avons repris notre destin en main. Nous nous donnons les moyens pour être plus performants et pour innover. En regroupant les énergies, on est plus fort. Et les transferts de compétences peuvent être un vrai levier pour le dynamisme économique.

Un exemple de transfert ?

En matière de coopération transfrontalière. Si on accroît notre pouvoir de négocier avec les Allemands et les Suisses, sans passer par Paris, nous pourrons nous raccrocher à leur dynamisme, en créant par exemple Rheinport, avec Bâle, Weil et Mulhouse-Rhin. On deviendrait le 2e port fluvial d’Europe. Ce serait une carte de visite extraordinaire ! En matière d’emplois aussi, alors que dans le Bade-Wurtemberg 15 000 entreprises seront sans repreneur dans les dix ans à venir, il sera plus facile de se parler, de connaître les emplois disponibles et les formations à mettre en place pour y accéder. Mais, contrairement à ce que prétendent certains, le droit du travail restera inscrit dans le cadre national.

On parle de compétences en matière de bilinguisme…

Des jacobins y voient des relents d’autonomisme. C’est une réalité locale. Pour travailler avec nos voisins, il faut parler allemand. Et cette pratique a baissé de manière dramatique. Il faut d’autres méthodes, plus d’heures, plus d’oral. C’est impératif pour l’allemand, mais aussi pour l’anglais. Nous devons former des jeunes parfaitement trilingues, la collectivité unique peut le réussir. Elle pourra aussi porter, de manière plus efficace, un fonds d’investissements pour les PME-PMI, à l’image d’Alsace Croissance, mais avec des moyens démultipliés. La collectivité unique sera aussi mieux à même de lancer un débat sur l’autosuffisance énergétique – chiche ? –, de mettre en place un grand plan numérique qui ne laisse de côté ni les vallées, ni les zones rurales…

On joue notre survie. Ce n’est pas la question de savoir où sera le siège, ni qui sera le président de l’exécutif ou celui de l’assemblée. Tout cela est accessoire. Le schéma est simple : de trois collectivités, on en fera une seule, avec un directeur et un budget. On fera forcément des économies. On se donne les outils. Pour le reste, il y aura des élections en 2015 qui permettront aux Alsaciens de choisir leur majorité.

« Si le non l’emporte, on aura l’image d’une Alsace sclérosée »

Serez-vous candidat ?

Je n’ai jamais travaillé en vue de me présenter à une élection. Si j’ai proposé de servir de médiateur entre Philipe Richert, Charles Buttner et Guy-Dominique Kennel, à un moment où tout paraissait bloqué, c’est parce que je croyais en ce projet. J’aime cette région et j’ai fait le choix d’y rester à ma sortie de l’Ena. Ce territoire mérite qu’on se batte pour lui… En 2014, j’espère être réélu maire de Rixheim, et je suis aussi suppléant d’Arlette Grosskost.

L’exemple de la M2A ne plaide pas pour la fusion…

En 2009, la M2A a été créée à partir de trois communautés de communes, élues en 2008. L’année prochaine, le nombre d’élus sera divisé par deux, celui des vice-présidents par cinq. Les communes n’ont rien perdu, mais l’agglomération a été gagnante. C’est la même chose avec le conseil d’Alsace. Aucun territoire ne sera perdant. Mais c’est l’Alsace qui gagne.

Et si le non l’emporte ?

Autant le oui sera un message fort à la France et à l’Europe, autant le non serait catastrophique dans la compétition des territoires. Ce serait l’image d’une Alsace sclérosée, ankylosée par ses querelles entre le Haut-rhin et le Bas-Rhin, qui n’aurait rien compris aux enjeux, au moment où la compétition se joue avec des régions en Chine et au Brésil. Il n’y aura pas de seconde chance… au tirage !

le 03/03/2013 à 05:00 par Propos recueillis par Yolande Baldeweck
Un autre partisan du "oui" mais pas franchement avec les mêmes idées derrière la tête:
Citation:
Alsace d’abord : pour un « oui franc et massif, sans restriction »

Alsace d’abord fera campagne pour le oui au référendum du 7 avril sur la fusion des trois collectivités alsaciennes.

« Unis face à Paris » , clame le parti régionaliste sur une affiche tirée à 5 000 exemplaires, flanquée d’un pouce levé. Les collages ont commencé à Colmar et Alsace d’abord concentrera ses réunions sur le Haut-Rhin « où les 25 % des inscrits seront les plus difficiles à obtenir » , estime Jacques Cordonnier, le président du mouvement.

« Alsace d’abord s’adresse à tous ceux qui s’apprêtent à aller à la pêche, et ils sont nombreux », détaille l’ancien conseiller régional, qui trouve la majorité alsacienne « très optimiste » et craint « un vote sanction contre les trois présidents de collectivités ».
« Devenir crédible » face aux voisins

« Il ne faut pas se tromper de vote » , martèle Jacques Cordonnier, pour qui Alsace d’abord a « toujours porté ce projet depuis sa création en 1989 ». Certes, le projet actuel n’est pas exempt de reproche à ses yeux : « Une usine à gaz, jusqu’au nom de collectivité territoriale d’Alsace. Difficile de faire plus technocratique… »

C’est malgré tout « mieux que rien » , se console Jacques Cordonnier, qui milite pour « un oui franc et massif, sans aucune réserve ». Tout tient dans le slogan, volontairement polémique : « L’Alsace sera beaucoup plus forte face à Paris pour obtenir des transferts de compétences et de ressources. Et les attaques qui se multiplient contre le droit local sont autant d’arguments en faveur du oui. »

Pour le président d’Alsace d’abord, il s’agit aussi de « devenir crédible » , face aux voisins suisses et allemands, et de faire des économies, « surtout dans l’efficacité des décisions prises ». Jacques Cordonnier prend enfin le contre-pied de ceux qui agitent le spectre du « centralisme strasbourgeois » : « Le meilleur contrepoids à Strasbourg, c’est justement le conseil d’Alsace ! »

En cas de victoire du oui le 7 avril, il déplore simplement « que les parlementaires alsaciens ne portent pas eux-mêmes une proposition de loi ». Et se plaît à rêver que les juristes du cru se saisissent du sujet.

le 03/03/2013 à 05:00 par Clément Tonnot

Auteur:  3locations [ lundi 04 mars 2013 23:45 ]
Sujet du message:  Re: [Débat] Fusion des départements et région en Alsace

Certes, l'Alsace a un peu décroché mais regardez ce graphique généré par mes soins à partir des données de l'INSEE et des statistiques du Bade Wurtemberg. En outre, il semble que c'est le bassin d'emploi de Mulhouse qui soit le plus malade avec nombre d'emplois étale depuis 5 ans.
Ce graphique donne l'évolution en indice du PIB depuis 1991 (dernières données en 2009) de différentes régions du Rhin Supérieur et quelques éléments de comparaison. Et bien l'Alsace fait mieux sur la période 1991-2009 que la région de Karlsruhe, Freibourg et surtout Stuttgart.
L'évolution du PIB est semblable à celui des autres régions du Rhin Supérieur mais commence à monter plus vite à partir de 2007. Serait-ce un premier effet du TGV-EST?
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