La révolution est en marche

Le Vélhop prend le bus

Hier matin, les clients du marché hebdomadaire de Schiltigheim ont découvert avec stupeur un attroupement devant un bus et des deux-roues verts. Il s’agissait, à l’occasion du premier anniversaire du Vélhop, de lancer l’agence mobile destinée à faire sa promotion itinérante.

Lancé en septembre 2010 dans la Communauté urbaine de Strasbourg, le service de vélos partagés Vélhop fêtait hier son premier anniversaire à Schiltigheim.

Plus de 1 500 vélos sont désormais disponibles dans trois boutiques Vélhop, au centre de Strasbourg (porte de l’Hôpital), à la gare de Strasbourg et sur le campus (boulevard de la Victoire). Deux boutiques ouvriront sous peu, l’une à Koenigshoffen (route des Romains), l’autre à Schiltigheim (rue Saint-Charles).
300 000 journées de location ont été comptabilisées fin août

À ces boutiques s’ajoutent neuf stations automatiques, accolées aux boutiques du centre et de la gare à Strasbourg, dans des véloparcs ou en station tramway (Rotonde, campus d’Illkirch, Hoenheim gare, Hohwart), dans des parkings Parcus (Austerlitz, Broglie) et une station place Arnold.

D’autres stations sont programmées sur l’espace public à Strasbourg (deux au quartier Gare, Université et Roberstau), à l’Esplanade et trois à Schiltigheim a-t-on appris hier (CMCO, mairie, campus). À terme, elles devraient être au nombre d’une quinzaine, voire d’une vingtaine.

De quoi réjouir le maire de Schiltigheim Raphaël Nisand et les cyclistes acharnés de son équipe. L’adjoint Guy Marcot a précisé que les agents de la ville de Schiltigheim bénéficient d’un « a bonnement annuel pour un euro par mois, comme ceux de la CUS ». « On invite les entreprises à faire un effort similaire » s’est empressé de rajouter le conseiller communautaire Denis Maurer. Quant à l’adjointe Danielle Dambach, elle approuve l’obligation faite à l’utilisateur du Vélhop de rapporter le deux-roues à l’endroit où il l’a emprunté car « cela responsabilise » et évite les dégradations.

L’extension du Vélhop en dehors du centre de Strasbourg est une de ses raisons d’être. Contrairement au Vélib’ parisien, ce n’est pas l’instrument d’une coûteuse promotion pour le vélo. Les habitants de la Cus sont en pointe en la matière, du moins au niveau français.

Le Vélhop doit s’adapter aux attentes locales, ont expliqué hier le maire de Strasbourg Roland Ries et Alain Jund, conseiller communautaire en charge du vélo. Parmi les réalités locales, le fait que les propriétaires de vélos sont légion.

Et ça marche, ou plutôt ça roule, à en juger par ce premier bilan annuel : environ 300 000 journées de location ont été comptabilisées fin août soit une augmentation de 64 % par rapport à l’ancien système. Près de 30 % des locations se sont faites par le biais des stations automatiques ; 87 % des utilisateurs sont des clients occasionnels et 13 % des abonnés.

Pas de triomphalisme pour autant. « Nous en sommes encore à la phase de découverte » a précisé Roland Ries. « Cette expérimentation est amendable, qui fait du neuf prend des risques ».

Parmi les vecteurs du Vélhop, le bus itinérant constituera un élément intéressant. Il permettra de tester l’opportunité d’installer une boutique ou une station automatique dans l’un ou l’autre secteur. Il sera présent dans les manifestations importantes, la foire européenne par exemple ou lorsque « le Racing jouera à haut niveau ».

Mais le bus se rendra aussi dans les entreprises qui en feront la demande, histoire d’aider leurs dirigeants à développer leurs plans de déplacement.

Sophie Weber
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/57 ... end-le-bus

Le Vélhop va monter d'un braquet

«C'est bien, ils fournissent même un cadenas », plaisante Radouane, très affairé à attacher son Vélhop à l'arrière des Galeries Lafayette. Après des locations occasionnelles, le vendeur de 23 ans vient de contracter un abonnement mensuel au service de vélos partagés. « Acheter un vélo, je n'en voyais pas l'utilité, dit-il. Comme il fait beau, j'utilise un Vélhop, mais dès que le froid va ressortir, ça va me freiner. Avec ce système, au moins je n'aurai pas à garder pour rien un vélo tout l'hiver. C'est plus pratique. » Un argument, parmi d'autres, qui semble avoir fait mouche chez les Strasbourgeois et les touristes. Depuis le lancement du Vélhop, il y a tout juste un an, le 23 septembre 2010, « nous sommes à plus de 300 000 journées de location, se réjouit le maire (PS) Roland Ries. C'est 64 % de plus qu'avec l'ancien système de location de la ville [Vélocation]. »

Une boutique mobile

Disponibles dans trois boutiques animées par des agents, les Vélhop le sont aussi dans neuf stations munies de bornes automatiques, comme place Arnold. « Malgré leur nombre encore limité, ces stations concentrent 30 % des locations, précise Roland Ries. Leur développement est en cours. » Quatre nouvelles vont voir le jour cet automne, près de la gare, boulevard de la Victoire et à la station de tram de la Robertsau. D'autres sont prévues à plus long terme, notamment sur le campus de l'Esplanade. Du côté des boutiques, une est annoncée route des Romains, pour début 2012. « Nous allons signer un bail pour en ouvrir une près de notre hôtel de ville », précise Raphaël Nisand, le maire (PS) de Schiltigheim.
« Une des spécificités du Vélhop est qu'il ne va pas se cantonner dans le centre-ville. Il se développe dans toute la communauté urbaine », pointe Alain Jund, l'adjoint (Vert) aux déplacements. Pour ce faire, un bus spécialement aménagé va sillonner l'agglo afin de proposer des locations aux habitants et aux entreprises. « Cette boutique mobile va également permettre de savoir là où sont les besoins, estime Roland Ries. Et donc de voir, ainsi, s'il existe un potentiel pour y implanter une boutique fixe. »
Philippe Wendling

La question que je me pose, c'est pourquoi la ville a voulu faire son propre système et donc en supporter tout les coûts quand bien d'autres villes ont opté pour les systèmes one way éprouvés de JCDecaux ou Clear Channel en les associant aux contrats de mobiliers urbains.