Sans passer sous silence les difficultés du tram-train au démarrage, le président de la M2A a annoncé hier que quelque 8000 voyages par jour étaient déjà comptabilisés sur la ligne (en incluant la partie TER Thann-Kruth), pour un objectif de 10 000.
Quatre petits mois après la mise en service du tram-train (c’était le 11 décembre 2010), « c’est évidemment beaucoup trop tôt pour faire un bilan, mais on peut donner des impressions » , dit-il. C’est ce qu’a fait hier matin Jean-Marie Bockel, le président de la M2A, devant une assemblée venue d’un peu toute la France : les membres de la commission grandes villes de TransCité — le réseau des élus en charge des transports dans les collectivités locales travaillant avec l’opérateur Transdev — qui tenaient cette année leur rencontre annuelle à Mulhouse.« Un certain nombre de problèmes étaient prévisibles et prévus, on savait qu’il y aurait des ajustements. Mais très franchement, je ne pensais pas que ce serait aussi difficile et compliqué », a confié en ouverture Jean-Marie Bockel, lors de cette rencontre à laquelle participait Jérôme Gallot, le directeur général de Veolia Transdev. Dans les difficultés « anticipées », le président de la M2A a placé celles liées au phasage, autrement dit à la décision de ne réaliser dans un premier temps que le tronçon Mulhouse-Thann du tram-train, alors que le projet initial prévoyait que le tram-train aille jusqu’à Kruth. Des mesures palliatives ont été mises en place, « mais ça n’en restait pas moins une difficulté objective avant l’ouverture de la ligne », dit l’élu.Moins anticipés en revanche, n’a pas caché Jean-Marie Bockel : les pépins techniques hivernaux (principalement à la jonction entre le réseau électrique du tram et celui de la SNCF), les difficultés à faire travailler ensemble Soléa et la SNCF ( «On savait que ce serait un choc culturel, mais pas à ce point-là »), ou encore le problème du gibier en forêt (déjà huit collisions avec des sangliers et trois avec des biches).

Les initiateurs du tram-train ne s’attendaient pas non plus à l’ampleur des mécontentements suscités, qu’ils soient liés « aux horaires, aux changements d’habitudes, à des aspects plus techniques, aux nouvelles stations, aux conséquences sur le trafic automobile… », a reconnu Jean-Marie Bockel. En tentant de relativiser : « Ces questions-là ont été amplifiées par un certain nombre d’associations d’usagers extrêmement peu représentatives et minoritaires », estime-t-il. La presse serait (évidemment…) co-responsable du phénomène ( «Les médias adorent les trains qui n’arrivent pas à l’heure »). Sans parler du climat d’avant-élections cantonales dans la vallée, peu propices à la sérénité des débats sur le tram-train, ajoute Jean-Marie Bockel, en évoquant au passage la défaite de François Tacquard, le conseiller sortant de Saint-Amarin, « victime expiatoire d’une campagne assez populiste et démagogique », dit-il.

« Tout ceci a créé un climat un peu négatif autour du tram-train » , euphémise JMB. Qui n’en positive pas moins, sur le mode « peu importe qu’on parle de moi en mal ou en bien du moment qu’on parle de moi » : « Ces polémiques […] ont placé le tram-train au centre de beaucoup de conversations […] et finalement, la cause du renforcement de la plurimodalité des transports, qui est notre préoccupation au quotidien, a été plus servie que desservie » , juge-t-il.Mais surtout, « malgré toutes ces difficultés, la clientèle, les usagers ont été au rendez-vous. On est dans les clous au niveau des objectifs, on est même mieux », a souligné hier le président de la M2A, en dévoilant un premier chiffre de fréquentation (lire ci-contre) et en évoquant « toutes les personnes pour qui ce tram-train constitue un progrès […] Elles ont voté pour le tram-train avec leurs pieds ! ».Les difficultés ? De nombreuses « critiques constructives » ont été prises en compte, « un certain nombre de ratés ont été corrigés, de vrais ajustements ont été faits et la discussion se poursuit avec la Région, qui finance » , dit Jean-Marie Bockel. Les cantonales passées, l’élu « trouve qu’il y a de moins en moins de crispations ». Et en conclusion, il fait cet appel du pied : « J’espère que le succès du tram-train amènera la Région à aller le plus vite possible jusqu’au bout du projet ». Alors à quand le tram-train jusqu’à Kruth ?
Jean Paul Domb

Intéressant de voir aussi le nombre de gens qui passe le PN alors que le feu rouge clignote déjà et la sonnerie retentit. A ce niveau c'est grave. Les gens conduisent vraiment de plus en plus mal.

Un prix pour le tram-train Mulhouse-Thann

La SNCF et l’association Les plus beaux détours de France signent, aujourd’hui
à Paris, le renouvellement de leur convention de partenariat. Deux prix seront
remis à cette occasion. Si la ville de Nogent-le-Rotrou se verra remettre le prix
du « partenariat le plus actif », le prix du « transport public au service des
territoires » revient à la ligne tram-train de Mulhouse-Thann.

Avec cette nouvelle convention, SNCF et l’association, qui publie un guide du
même nom, fêtent cette année le 10 e anniversaire de leur partenariat au profit
du développement touristique, économique et culturel des territoires. Ce partenariat
permet à SNCF de renforcer ses liens avec les acteurs du développement touristique :
villes, conseils généraux, conseils régionaux, offices de tourisme.

Le tram-train Mulhouse-Vallée de la Thur a été retenu parce qu’il « offre un cadre
magnifique » et « est la principale porte d’accès aux crêtes vosgiennes, offrant
divers loisirs, comme des itinéraires de randonnée ainsi que des stations de ski. »
Il permet aussi de « rapprocher toute une vallée du nœud de communication offert
par l’agglomération de Mulhouse. »

Le prix sera remis par Frédéric Lefebvre, secrétaire d’État chargé du tourisme, en
présence de Jean-Marie Bockel, président de la M2A, Antoine Herth, député du Bas-Rhin,
vice-président chargé des Transports à la Région, Charles Buttner, président du conseil
général du Haut-Rhin et Jean-Pierre Baeumler, maire de Thann.



L'Alsace du mercredi 11 mai

Il semble que les riverains du réseau tram se plaignent du bruit du Tram-Train, surtout en UM, qui serait beaucoup plus dérangeant que celui du Citadis.