Ils n'ont vraiment aucun argument pour répéter la même chose en continu.
Koenigshoffen Les forces en présence avant la 1 ere réunion publique Le tram sur pneus attendu au tournant
Roland Ries s’apprête à dévoiler son projet de nouvelle ligne de tram sur pneus, celui-là entre Vendenheim, Strasbourg et Wolfisheim. À Koenigshoffen, où celui sur fer a été longtemps espéré, le maire sera attendu au tournant par les associations et les opposants politiques, lors de cette première réunion publique. Dans le fief d’Armand Jung.
Le cœur du projet de création de la nouvelle ligne de tram sur pneus va battre à Koenigshoffen, vendredi soir. Roland Ries y donnera le coup d’envoi officiel de la concertation publique, qui va durer un mois, d’un projet présenté à partir d’aujourd’hui simultanément dans 13 mairies ou salles communales de la Cus, concernées par le trajet de ce nouveau mode de transport en commun.
Deux options au centre-ville
Cette réunion publique sera l’occasion pour les habitants de Koenigshoffen, et au-delà, de lui dire, ainsi qu’à ses promoteurs, tout le bien, ou le mal, qu’ils pensent de ce mode de transports de masse, appelé à désengorger le quart nord ouest de l’agglomération strasbourgeoise, de Vendenheim à Eckbolsheim. Deux options tiennent la corde aujourd’hui : l’une d’entre elles prévoit d’effectuer une boucle complète autour de l’îlot du centre commercial des Halles, à la convergence des modes de transports : bus de gare routière, tram sur fer, voiture particulière et donc tram sur pneu. L’autre option faisant l’impasse sur la boucle, en restant sur les boulevards sans passer par la case place des Halles.
Le fer contre le pneu
Autre point d’achoppement prévisible, qui a déjà fait couler de l’encre dans la Cus : le choix du tram sur pneus au détriment du tram sur fer.
Censé être moins gourmand en espace et capable de réguler des flux plus importants que des bus, Ries et Bigot, les deux têtes de l’exécutif communautaire y voient aussi un moyen de régler, dans des délais raisonnables, le problème de l’étroitesse du passage du pont SNCF, au bout du boulevard de Nancy, sur lequel la municipalité précédente avait buté en son temps pour faire venir le tram à Koenigshoffen.
Immanquablement, Roland Ries devra répondre aussi à son coût supposé plus élevé, aux dires notamment de Pierre Ozenne, vice-président d’Ecocité. Le récent candidat EELV aux cantonales dans le secteur, qui va jusqu’à contester le coût d’investissement, considère que « les coûts d’exploitation avec un tram sur pneus vont exploser, notamment par l’usure prématurée des chaussées (ornières) et la consommation d’énergie plus importante », sans parler de sa « vulnérabilité en cas de neige ».
Dans une tribune récente, Anne Schumann et Jean-Emmanuel Robert ont fait part de leurs doutes, sensiblement similaires sur le coût et la fiabilité du système de tram sur pneus pour les « 16 000 habitants » du faubourg, qui avoisineront les 18 000 selon leur calcul, avec l’urbanisation à venir : « 770 nouveaux logements programmés soient plus de 2 000 habitants supplémentaires ». D’où leur appel : « Koenigshoffen mérite mieux ».
Le directeur de la CTS parle d’une « guerre des religions »
Même son de cloche chez Joseph Chucri, président de l’association pour la préservation de l’environnement (APEK) qui ne veut pas d’un « tram au rabais, fait dans l’urgence » et qui « oublie totalement la moitié haute de la route des Romains avec ses habitants et ses commerces », ainsi que « le futur point d’attrait du quartier (le parc naturel urbain) en raison de « la bifurcation de la rue de l’Engelbreit ».
La réponse de la garde rapprochée de Ries et Bigot, ne s’est pas fait attendre. Outre le directeur de la CTS qui parle de « guerre de religions », considérant le poids de « lobbies qui ont intérêt à ce qu’on ne fasse que du ferroviaire », Jean-Philippe Lally estime que le coût sera moindre, que la technologie sur pneus est maîtrisée par la CTS et que le circuit autour des Halles sera somme toute sans aucune difficulté technique. C’est ensuite Philippe Bies, l’adjoint au logement, qui est allé au front sur le dossier, en sortant les expertises de la collectivité sur le gabarit du tram sur pneus, qui « induit des économies d’investissement de l’ordre de 30 % par rapport au tram sur fer et il n’est pas plus cher en exploitation. À titre d’exemple, le coût d’une rame de tram sur fer identique aux derniers matériels mis en service sur le réseau de Strasbourg est de 3,5 millions d’euros contre 2,4 millions euros pour un tram sur pneus ».
Le conseiller général et adjoint de quartier appelle quant à lui « à la confrontation des idées » et « à l’unité autour de ce projet qui s’inscrit idéalement dans la route des Romains », car « le tram sur fer obligerait à casser les trottoirs et à mettre la rue en sens unique », ce que « personne ne peut souhaiter ».
Car pour Eric Elkouby, « il ne faut pas faire deux fois la même erreur qu’à Neudorf où le cœur du quartier n’est pas desservi ».
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