L'Alsace de ce matin consacre un dossier sur l'évolution de la fréquentation du réseau Soléa.
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Les dernières tendances de la fréquentation sur le réseau Soléa
Soléa a présenté hier sa dernière étude sur la fréquentation des transports en commun de l’agglo. Conclusion : une légère hausse et des nouveautés plutôt bien acceptées.
Quand on a pour vocation de transporter toute une agglomération, la moindre des choses est de savoir bouger. Et de ce côté-là, Soléa ne fait pas les choses à moitié : depuis l’arrivée du tramway, en 2006, les modifications se sont succédé.
« On a eu une extension de la ligne 1 de tramway, l’élargissement du périmètre de transport urbain à huit communes, l’arrivée du tram-train et la création de la ligne 3, puis, en septembre dernier, la création du service de transport à la demande Filéa, résume Denis Rambaud, vice-président de Mulhouse Alsace agglomération (M2A) en charge des transports. On est maintenant en possession de toute la palette d’outils qu’une agglomération peut avoir et il était intéressant de voir où l’on en était. »
Pour en avoir le cœur net, une étude d’envergure a été lancée fin 2011. Pendant deux semaines, des agents ont compté méthodiquement les passagers qui montaient et descendaient de tous les bus circulant en semaine et sur un échantillon de rames de tram. Au moins deux par bus, six par tram… « En tout, 50 à 60 personnes ont été mobilisées », compte Valérie Triboulet, directrice commerciale et marketing de Soléa. « C’est le prix à payer pour justifier les investissements faits par la collectivité et, le cas échéant, les réorienter », estime Philippe Chervy, le directeur général.
Les chiffres finaux, dévoilés hier, sont effectivement riches en enseignements. Parce qu’ils donnent une idée de la fréquentation globale, d’abord : en semaine, les estimations parlent de 108 000 à 110 000 voyages quotidiens, soit nettement plus que 2010, qui avait été une année difficile, et très légèrement mieux que 2009, où ce nombre tournait autour de 107 000. Parce qu’ils permettent d’évaluer l’impact des changements, ensuite. Si l’on en croit l’analyse de la direction de Soléa, les derniers en date ont été plutôt fructueux, du nouveau cadencement de trois lignes de bus à la mise en service de la ligne 3 de tramway (lire ci-dessous).
Argument économique
Bref, l’étude semble aller dans le bon sens. Ce qui n’empêche pas Denis Rambaud de poursuivre sa croisade pour le développement des transports en commun, avec des arguments de plus en plus d’actualité. « En période de crise, où chacun doit faire attention à son budget, la mobilité ne se jouera pas juste sur une réflexion sur le développement durable, mais aussi sur un argument économique, estime-t-il. Avec l’augmentation du prix de l’essence, le coût du transport individuel est devenu un élément très important. Toutes études confondues, on estime le coût total au kilomètre – qui ne se résume pas à celui de l’essence – à environ 8 à 10 centimes en transport public. En individuel, on est plutôt entre 20 et 25 centimes. C’est du simple au triple ! »
Oui c'est vrai que le réseau Soléa a beaucoup bougé ces dernières années. Si on pouvait relancer les extensions de tram et de tram-train et racheter des bus car le parc vieillit, ce serait vraiment bien.
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Plus de bus = plus de passagers
Malgré la montée en puissance du tram, le bus reste un maillon essentiel du réseau Soléa : fin 2011, il représentait encore plus de 45 % des voyages, notamment grâce aux trois principales lignes : la 10, la 11 et la 16. « Un voyage en bus sur deux passe par ces lignes », souligne Valérie Triboulet.
L’autre enseignement de cette étude est que les nouveaux cadencements mis en œuvre sur trois trajets ont porté leurs fruits, à commencer par celui de la ligne 10, qui rallie la gare de Mulhouse à Illzach en passant par DMC, la Cité administrative, la Cité de l’auto ou encore le quartier Lefebvre.
« Il n’y a plus de chute de la fréquence en heures creuses, on l’a cadencée à 10 minutes toute la journée, explique Valérie Triboulet. Les gens vont directement à l’arrêt, ils n’ont plus besoin de regarder la fiche horaire. » Résultat : 8500 montées par jour, soit une augmentation de 16 % et la palme de la ligne la plus fréquentée du réseau.
Sur la ligne 16, allant des Coteaux au centre d’Illzach, un bus passe aussi toutes les 10 minutes, mais l’augmentation de la fréquentation est plus modeste (5 %) en raison du déménagement du collège Jules-Verne, qui n’est plus sur le tracé.
« A contrario, il y a une nouvelle dynamique sur le secteur ouest et sur le secteur Franklin, qui a progressé de 10 à 25 % », observe Valérie Triboulet. L’arrêt Canal couvert devrait d’ailleurs être réaménagé pour faire face à ce nouvel afflux de voyageurs.
Enfin, la ligne 23, qui va du Pôle 430 à Lutterbach en passant par la station de tram Rattachement, avait vu sa fréquence passer de 23 minutes en heure creuse à 15 minutes maximum.
L’étude montre qu’elle n’a pas tardé à en récolter les fruits : la fréquentation a augmenté de 10 à 15 %, voire 30 % sur certains tronçons. Et ce n’est pas fini. « C’est une ligne sur laquelle on sent un potentiel de développement à deux titres, confie Denis Rambaud. L’accès des clients aux commerces du Pôle 430, mais surtout le transport des salariés. »
C'est là que l'on voit que lorsqu'il y a de la volonté, on y arrive. Plus d'offre = plus de voyageurs. La ligne 10 à sa création transportait moitié moins de voyageurs par rapport à aujourd'hui. Cette ligne est un véritable succès. Elle a été véritablement bien pensée au niveau du trajet et elle est très utile. Désormais, la ligne 11 n'est plus la première ligne de bus du réseau. La ligne 23 est aussi une ligne très pratique qui relie le Pôle 430 au tram et au tram-train à Lutterbach pour tous les habitants du nord de l'agglo. Ca ne m'étonne pas qu'elle marche aussi bien. Espérons que dans les prochaines années on puisse encore renforcer l'offre sur certaines lignes notamment les lignes 15, 18 et 22.
L'arrêt Canal Couvert va être réaménagé et sans doute mis aux normes d'accessibilité. Tant mieux, car les trottoirs ne sont pas larges et cet arrêt est fortement utilisé par les lycéens du Lavoisier et les personnes allant au marché. En direction de Brustlein / Coteaux, le trottoir étroit face à un commerce est toujours bondé. Un réaménagement ne fera pas de mal. Si en plus ils pouvaient remettre un SIV comme il y a quelques années ce serait bien.
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Parkings relais
Après un petit coup de fatigue, les parkings relais, qui permettent de se garer en périphérie mulhousienne et de poursuivre son trajet en tram pour 2 € par voiture, ont connu un rebond de 2,6 %. Le dispositif, baptisé « P + R », est utilisé environ 120 000 fois par an, avec une moyenne de 300 à 400 véhicules par jour et des pointes à 800, durant les soldes par exemple.
Après l’extension du parking Université il y a deux ans, une réflexion a été lancée pour rendre plus lisible celui du Kinepolis, qui n’est pas encore utilisé à plein régime. « On voudrait vraiment que ce soit une entrée de ville pour le nord de l’agglomération », explique Denis Rambaud.
900 abonnés Filéa
Le dispositif de transport à la demande Filéa, qui remplace les lignes de bus régulières aux arrêts trop peu fréquentés en heures creuses, fait aussi son bonhomme de chemin. Moins d’un an après son lancement, il compte environ 900 abonnés, dont une bonne moitié dans les communes de Baldersheim et Battenheim.
Là par contre, les élus payent l'étrange politique qu'ils mènent depuis quelques années. D'un côté, on baisse le coût du stationnement payant sur les grands parkings à un tarif très bas. Puis, pire encore notamment à Nouveau Bassin, on rajoute des panneaux rouges bien visibles pour indiquer aux voitures la direction du centre-ville ! Alors qu'on ferait mieux de les arrêter à Nouveau Bassin au P+R. De toute manière, je pense que ce P+R est trop proche du centre-ville (l'avenue Schuman mène directement au parking souterrain de la Porte Jeune). La M2A devrait lancer des études pour réaliser des P+R à Rattachement, à Châtaignier et au musée de l'Auto, pour le coup bien plus éloignés du centre-ville. Content d'avoir des nouvelles de Filéa. On en parle pas beaucoup. Ça ne m'étonne pas beaucoup que Baldersheim et Battenheim utilisent beaucoup ce service vu la faiblesse de la ligne 24 !
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Lutterbach, Dornach : l’arrivée du tramway change la donne
Les responsables de Soléa le reconnaissent de bonne grâce : le lancement du tram-train Thann-Mulhouse et de son tronçon urbain, la ligne de tramway n° 3, n’a pas été de tout repos. Entre les pannes liées au gel et les « rencontres » impromptues avec du gibier, « les usagers ont souffert ».
Depuis, des adaptations techniques ont été trouvées, des aménagements ont été effectués et la régularité a considérablement progressé. La simple pose de réflecteurs a par exemple suffi à dissuader sangliers et chevreuils de s’aventurer sur les voies.
Parallèlement, la ligne a commencé à entrer dans les habitudes. Résultat : des chiffres en forte hausse. Avec 2200 voyages quotidiens dans le tram-train entre Mulhouse et Lutterbach, plus de 3000 dans le tramway « jaune » sur le même tronçon, la fréquentation de la ligne 3 a augmenté de 40 % par rapport aux relevés effectués durant la période de mise en route, en janvier 2011. Un nombre auquel il faut encore ajouter les quelque 2100 voyageurs qui effectuent un trajet mixte entre les tronçons urbain et extra-urbain…
Il y a quelques semaines, Jean-Marie Bockel, président de l’agglo, avait qualifié cette fréquentation de « jackpot total » ( L’Alsace du 28 février). Et pour Valérie Triboulet, ce n’est encore qu’un début. « Nous n’en sommes qu’à la première étape de croissance, c’est évident. Logiquement, dans deux ans, on aura 2000 voyages en plus. »
Les bus adaptés
En entrant dans le détail, l’étude met en évidence qu’un dixième des passagers monte ou descend à Lutterbach (lire ci-dessous) et surtout qu’un tiers bien tassé utilise la ligne pour aller au centre-ville de Mulhouse. « C’est une bonne nouvelle, parce que si tout le monde était descendu à la gare, on aurait pu se demander pourquoi on avait fait le tram-train… », observe Philippe Chervy.
Cet axe structurant change évidemment le paysage en profondeur, à commencer par la fréquentation des transports en commun à Lutterbach (lire encadré ci-contre) et à Dornach, pôles multimodaux par excellence. Dans ce quartier, le nombre de voyageurs sur le réseau Soléa, qui était de 500 à 600 environ, a bondi de 40 %, frôlant désormais les 900, trams-trains, tramways jaunes et bus confondus.
Pour éviter les risques de doublons, certaines lignes de bus ont dû être entièrement restructurées, à commencer par la 17, qui serpente désormais entre la gare de Lutterbach et le campus de l’Illberg. Si elle a effectivement pâti de la concurrence avec la ligne 3, son maintien se justifie par la desserte de Lutterbach-centre et de la Cotonnade sur sa moitié nord, et celle de Dornach, des Coteaux et de l’université de l’autre côté.
De la même façon, le bus n° 20, passe par Dornach et la gare de Mulhouse, deux arrêts désormais desservis directement par la ligne 3, mais elle n’a pas souffert de sa mise en service. Il est resté important pour la desserte de la Mer rouge et a même bénéficié d’un « effet tram ». « On a une augmentation de plus de 40 % aux arrêts situés à la Mer rouge, constate Valérie Triboulet. C’est vraiment une dynamique avec la station Dornach-gare. »
Les chiffres de fréquentation du tram 3 et du tram-train montrent qu'il était parfaitement justifié de les réaliser. Comme quoi, le passage au centre-ville n'était pas dénué d'intérêt. Je serai curieux d'avoir les chiffres de fréquentation des lignes 17 et 20. La ligne 17 a dû bien souffrir avec l'arrivée du tram 3 et du tram-train. Pour la Mer Rouge, c'est vrai qu'elle est bien mieux reliée qu'avant.