Strasbourg — Kehl Tramway transfrontalier Le maire de Kehl défend son terminus « Rathaus »
Lors du conseil municipal conjoint entre les villes de Strasbourg et de Kehl, ce lundi, il a été question du tramway transfrontalier. Et plus spécifiquement, de son extension programmée vers le centre de la petite cité badoise.

on se souvient de l’énergie déployée par le maire de Kehl Günther Petry et son équipe juste avant Noël : il s’agissait alors d’obtenir un vote du conseil municipal en faveur d’un tramway franchissant le Rhin pour faire son terminus devant la gare de Kehl. Mais le maire de la cité badoise a toujours un tram… d’avance, et dès les réunions publiques, en 2011, il donnait son sentiment. « S’arrêter à la gare serait une erreur : on doit poursuivre rapidement vers le centre, au moins jusqu’à la mairie ».

Lors du conseil municipal conjoint entre les villes de Kehl et Strasbourg, ce lundi, l’occasion était donnée de dévoiler le tracé de cette éventuelle extension kehloise, tracé qui a fait l’objet d’un vote en conseil municipal kehlois le 28 mars.
Cadencement à 8 minutes

Rappelons que le tramway doit franchir le fleuve après une station « Port-du-Rhin » française, sur un nouveau pont à construire entre le pont SNCF et le pont de l’Europe. De là, il rejoindra la Strassburger Strasse (B 28) pour faire son arrêt devant la gare allemande. Jusque-là, le dispositif est prévu en deux voies centrales.

A partir de cette base, actée pour 2015 par les deux villes partenaires, la ville de Kehl verrait bien une poursuite du tracé sur la B 28 vers l’Est, puis une bifurcation dans la Grossherzog-Friedrich-Strasse, avec une station à l’angle de la Kinzigallee.

Dans la Grossherzog-Friedrich-Strasse, la voie de tram serait unique et centrale. Huit variantes ont été étudiées avant d’arriver à ce compromis : des techniciens kehlois ont expliqué lundi qu’il est impossible d’élargir la voie, et tout autant de dévier la circulation automobile dans ce secteur où la rue piétonne (Hauptstrasse) contraint déjà les possibilités. Reste qu’on arriverait néanmoins à obtenir un cadencement des trams à 8 minutes.

Le terminus de ce tronçon kehlois du tram se ferait ensuite devant la mairie. Où l’on précise (déjà) que cette option offre, « à plus long terme », la possibilité d’une extension vers le sud de l’agglomération…

Après cette présentation, l’opposition strasbourgeoise au conseil municipal s’est inquiétée, en la personne de Robert Grossmann, du financement d’une telle infrastructure, côté allemand.

Le premier magistrat de Kehl a rappelé qu’un contrat est signé avec la Ville de Strasbourg jusqu’à la gare. Les Allemands y prennent en charge la moitié du coût du pont (soit 14 M€) et environ 8 autres M€ pour l’infrastructure depuis le milieu du pont jusqu’en face de la gare. Le prolongement souhaité par la seule ville de Kehl serait également à sa seule charge. Un estimatif grossier a pu être produit lors des débats en conseil municipal côté allemand : soit entre 11,5 et 13,5 M€ supplémentaires pour atteindre le centre-ville.

« Si les autorités du Land et du Bund nous suivent dans la démarche transfrontalière, ils pourraient participer, côté allemand, à hauteur des deux tiers, voire des trois quarts du coût global », estime Günther Petry. « Mais tout cela dépendra de la procédure préalable d’évaluation en cours, à savoir une étude socio-économique réalisée actuellement par un bureau d’études et dont les résultats devraient être connus fin octobre ».

Si l’élu n’oublie pas la crise économique et les éventuelles restrictions qu’elle pourrait entraîner sur les investissements publics, il fonde un grand espoir sur un anniversaire qui tombe à pic en 2013. « Nous fêterons les 50 ans du traité de l’Elysée, signé entre Adenauer et de Gaulle ; j’ose imaginer que cela peut s’envisager comme un contexte favorable pour un soutien de la part de nos gouvernements respectifs ».
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