Donc la réunion de hier a duré environ 2 heures. Pendant les vingt premières minutes, le projet a été (re)présenté au public présent par des représentants de l'EuroAirport, Réseau Ferré de France et de la Région Alsace.
Suite à cette présentation, la place a été laissée à la discussion pendant près de 1h30.
En plus des chefs de projet des trois institutions, un garant de la concertation (François Leblond, qui se trouve être le président de la Commission du débat public sur les transports du Grand Paris) et le directeur adjoint de l'EuroAirport (Vincent Devauchelle, présent seulement pour les questions qui ne traitent pas directement du raccordement ferroviaire, et sa présence s'est très vite justifiée) étaient également là pour répondre aux questions. On notera également la présence du vice-président de la Région chargé des transports (Antoine Herth) et du maire de Saint-Louis (Jean-Marie Zoellé).
Les premières questions du public ont concerné le coût (220 millions, c'est trop cher en temps de crise : "nos impôts vont passer pour ce projet mais on ne fait rien pour les petits villages" / "Pourquoi prendre la solution la plus chère et ne pas plutôt prolonger le tram 3 ?"), les nuisances sonores (la gare va créer une augmentation des vols, donc augmentation du bruit), ou encore l'impact sur les riverains (deux habitations apparemment menacées car sur ou près du tracé).
Puis certains ont évoqué une perte de compétitivité que risque de subir l'EuroAirport : soit de par une liaison directe en train entre l'EAP et Kloten (les Bâlois et autres habitants du secteur iront donc plus facilement à Kloten), ou soit, avec humour, de par l'emprise des voies ferrés qui va supprimer certains parkings de l'aéroport, "qui représente pourtant un jackpot pour l'EuroAirport. C'est dommage de perdre cette machine à sous !" (du fait que le prix des parkings à l'EAP est relativement cher).
A côté de ces questions uniquement relatives à l'aéroport, il y a aussi eu des questions uniquement relatives au liaisons en train sur la ligne Mulhouse-Bâle. La fermeture de la gare de Saint-Louis-la-Chaussée a été déplorée par certains, mais le représentant de la Région a mis en avant que la plupart des voyageurs de cette gare allaient vers Bâle. Un report sera donc nécessaire vers la gare de Saint-Louis (avec la ligne 604, qui n'a pas été évoquée), ou dans une moindre vers la nouvelle gare, ou la gare de l'EuroAirport. "Un trajet à effectuer en voiture bien entendu" ont fait remarquer ces gens.
A également été évoqué le manque de fiabilité sur la ligne (souvent des retards pour les frontaliers). "La ligne est surchargée, on prévoit un triplement de la voie entre Sierentz et Habsheim, mais ça ne se fait toujours pas". De plus, la déviation de la ligne et la création de cette nouvelle gare vont rallonger le temps de parcours pour les frontaliers. Le représentant de la Région a alors avancé comme argument que le TER 200 sera remplacé par un matériel plus moderne d'ici là, permettant des accélérations et freinages plus rapides (voir aussi le sujet sur le futur du TER Alsace).
Pour ces questions purement ferroviaires, il a été demandé de parler de ce sujet lors du Comité Local d'Animation de Ligne (CLAL) qui aura lieu dans moins d'un mois (le 4 juin pour la ligne Mulhouse-Bâle).
Pour les liaisons avec l'Allemagne toute proche, il est nécessaire d'aller à la gare CFF de Bâle où les trains allemands devraient désormais avoir leur terminus (et non plus à la gare badoise de Bâle). Les S-Bahn entre l'EAP et Bâle ayant une fréquence de 10 minutes en heure de pointe, "ça ne devrait pas poser trop de problèmes".
Pour revenir sur le sujet du raccordement ferroviaire, des questions intéressantes ont été posées. Une personne a demandé si les trains de marchandises allaient aussi desservir l'aéroport (et la zone de fret), mais la réponse a été négative. Deux autres personnes ont demandé si le TGV allait desservir la gare. Là, la réponse n'était pas très claire. C'est apparemment possible, mais ce n'est pas ce qui est prévu (alors qu'en 2010, les élus s'enthousiasmaient d'une desserte par le TGV), surtout que Bâle serait contre la création d'une halte TGV supplémentaire entre Bâle et Mulhouse. La deuxième personne (un habitant de Bâle) a été même plus précise et a demandé si la gare aura des quais longs pour accueillir des TGV en UM. Le représentant de RFF a indiqué que ce n'est pas prévu pour l'instant, mais des terrains seront gardés au cas où l'on veuille accueillir des TGV (les quais seront donc allongés à ce moment là).
Enfin, des questions internes à Saint-Louis ont été posés comme la création d'un grand parking pour tous les Sundgauviens à la gare. Il faut dire qu'avant décembre 2010, le parking de la gare ne représentait qu'une dizaine de places côté est. En décembre 2010, un nouveau parking de 200 places a été créé côté ouest... mais s'est retrouvé bondé 10 jours à peine après son inauguration (les voitures sont obligées de stationner à des endroits parfois dangereux).
En fin de débat, une contre-proposition totalement farfelue a même proposé de supprimer les deux gares ludoviciennes (donc la gare [centrale] de Saint-Louis également), d'y mettre à la place un grand parking, de renforcer la navette entre l'aéroport et la gare de Saint-Louis (qui ne serait donc ici qu'un parking) et de mettre le tram jusqu'à la gare puis jusqu'à Blotzheim.
Le maire de Saint-Louis (qui était côté public) a tenu à prendre la parole pendant 5 minutes avant la fin. Il a manifesté certaines inquiétudes concernant le projet. En effet, les emprises ferroviaires risquent de couper en deux la zone du Technoport (où la municipalité prévoit de mettre un golf géant ou un centre commercial géant, on ne sait plus trop).
Il veut conserver le caractère multimodal de la gare de Saint-Louis, mais ne veut pas accueillir tous les Sundgauviens. Un parking à silos est prévu depuis des années, mais prend du retard, apparemment parce que RFF ne veut pas vendre ses terrains (le représentant de l'entreprise a dû apprécier la critique).
Pour lui, l'une des priorités est de faire sauter le bouchon de poids-lourds sur l'A35 juste avant la frontière suisse.
Voilà voilà pour ce compte-rendu (pas très bref, je m'en excuse) 
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