Paris - Mulhouse avec un seul arrêt intermédiaire (Strasbourg, Dijon ou Belfort-Montbéliard TGV) :
Cette situation correspond aux Lyria.
Via Rhin-Rhône : 2h40
Via Est : 1h50 pour Paris - Strasbourg + 40 min pour Strasbourg - Mulhouse + 5 min d'arrêt à Strasbourg = 2h35
Très court avantage pour la LGV Est. Sauf que Lyria a toujours souhaité regrouper ses services à Paris Lyon. Etant donné que 5 min sont plutôt négligeables pour un tel temps de parcours, je suis prêt à parier que Lyria ne sera pas intéressé par la LGV Est phase 2.
AVANTAGE FINAL : LGV RHIN-RHÔNE de très peu (avantage net avec Rhin-Rhône 2)
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Paris - Mulhouse "domestique", avec plusieurs arrêts intermédiaires
Via Rhin-Rhône, avec arrêts à Dijon, Besançon Franche-Comté TGV et Belfort-Montbéliard TGV : 2h57, avec un sillon construit pour le matériel le moins performant (PSE) mais exploité en Duplex ; possibilité de passer à 2h55 avec un sillon Duplex
Via Est, avec arrêts à Strasbourg et Colmar : Paris - Strasbourg 1h50 + 5 min d'arrêt à Strasbourg + Strasbourg - Colmar - Mulhouse : 48 min = 2h43
Un tracé via Strasbourg permettrait un gain de 12 min (mais de 5 min seulement si l'on ajoute un arrêt à Sélestat, qui est actuellement marqué par un AR Paris - Colmar).
Cependant, deux impératifs se posent :
- maintien de la desserte de Colmar, depuis Paris Est
- maintien de la desserte de Belfort-Montbéliard TGV, depuis Paris Lyon
Si on supprime tous les Paris - Mulhouse domestiques via Dijon, la desserte de Belfort-Montbéliard TGV sera réduite à 3 AR Lyria. En compensation, on peut imaginer reporter à B-M TGV l'arrêt intermédiaire des 3 autres Lyria, mais Dijon perdrait alors 3 AR avec Paris. Si on arrête les Lyria à B-M TGV ET à Dijon, leur temps de parcours deviendra moins attractif par rapport à ce que l'on pourrait faire via Strasbourg. Autre paramètre à prendre en compte : le détournement par Strasbourg des Paris - Mulhouse domestiques serait un véritable carnage pour les liaisons entre l'Alsace, la Franche-Comté et la Bourgogne puisque 5 AR entre Mulhouse (ainsi que Strasbourg grâce à une correspondance avec les TER200) et Besançon puis Dijon seraient supprimés !
Autre élément à prendre en compte : la gare de B-M TGV ne peut pas être utilisée comme un terminus depuis Paris (pas de positions de garage) : les TGV devraient de toute façon obligatoirement continuer jusqu'à Mulhouse.
Au final, trois scenarii réalistes sont à considérer pour les Paris - Mulhouse domestiques :
Scénario 1 : Situation actuelle : desserte de Mulhouse se faisant intégralement via Rhin-Rhône et Dijon et terminus à Colmar pour les liaisons du TGV Est.
- Avantages : desserte de Mulhouse toujours basée uniquement à Paris Lyon (plus lisible et plus pratique), pas de dégradation de la desserte entre l'Alsace, la Franche-Comté et la Bourgogne.
- Inconvénient : temps de parcours inchangé (toujours 2h55 pour les "caboteurs" alors qu'on pourrait gagner une dizaine de minutes en passant par Strasbourg)
Scénario 2 : Double desserte TGV de Mulhouse : on garde les 5 AR Paris Lyon - Mulhouse domestiques (en réduisant leur capacité : US PSE au lieu de Duplex) et on prolonge à Mulhouse les 4 AR Paris Est - Colmar. On veille bien sûr à faire en sorte que les horaires ne se chevauchent pas (exemple de situation à éviter : un TGV en provenance de Paris Est arrive à Mulhouse à 14h10 et un autre en provenance de Paris Lyon à 14h19)
- Avantages : desserte Paris - Mulhouse pléthorique (15 AR !) et Mulhouse profiterait du petit gain de temps induit par Est 2, relations Alsace - Franche-Comté - Bourgogne maintenues.
- Inconvénient : offre peu lisible : la majorité des trains arrive toujours à Paris Lyon (11 AR) mais 4 autres ont Paris Est pour destination
Scénario 3 : La desserte domestique de Paris - Mulhouse se fait uniquement via Strasbourg. Belfort-Montbéliard TGV devient terminus commercial des relations nationales en provenance de Paris Lyon, mais les rames continuent jusqu'à Mulhouse à vide pour se garer. Comme précisé en début de message, je considère acquis le fait que les Lyria restent sur Rhin-Rhône (vu le faible gain induit par leur passage via Strasbourg et les contraintes d'exploitation pour Lyria qui en découleraient, cette hypothèse me semble très réaliste).
- Avantages : gain de temps d'une dizaine de minutes
- Inconvénients : relations Alsace - Franche-Comté - Bourgogne sabordées, offre peu lisible (deux gares parisiennes tête de ligne pour la desserte TGV de Mulhouse)
Quel scénario vous semble le plus probable pour les Paris - Mulhouse domestiques ? Personnellement, je penche largement en faveur du scénario 1 car la phase 2 de la LGV Est n'apporterait finalement pas grand chose pour Mulhouse. Une desserte TGV depuis deux gares différentes (Paris Lyon et Paris Est) serait peu lisible (*). Quoi qu'il en soit, des relations Paris Lyon - Mulhouse devront être conservées pour maintenir le niveau de desserte de Belfort-Montbéliard TGV ainsi que les liaisons entre l'Alsace, la Franche-Comté et la Bourgogne.
Bilan pour les Paris - Mulhouse domestiques :
AVANTAGE TEMPS DE PARCOURS : LGV EST
AVANTAGE AMENAGEMENT DU TERRITOIRE : LGV RHIN-RHÔNE
AVANTAGE FINAL : MATCH NUL
(*) Je sais bien qu'à partir de 2016, Mulhouse sera quoi qu'il en soit à nouveau desservie depuis Paris Est par les 2 AR Intercités via Troyes de prévus. Cependant, étant donné qu'il s'agit de deux offres différentes (IC et TGV), cette desserte depuis deux gares parisiennes tête de ligne ne pose pas de problèmes et se fait déjà très bien pour Toulouse, Lyon, Tours... S'il s'agirait de la seule desserte TGV qui était scindée en deux, la donne serait différente...