Un autre article de l'Alsace d'aujourd'hui
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Social Soléa : une grève en forme de « coup de semonce »
D’après la direction de l’entreprise, le nombre de grévistes a atteint hier matin 11 % du personnel (soit 23 à 25 % des seuls chauffeurs). Photo Dom Poirier
La grève déclenchée hier matin au sein de Soléa a peu perturbé le trafic, un service minimum ayant pu être mis en place efficacement. Le mouvement est néanmoins reconduit ce mardi.
Ainsi que le syndicat Unsa l’avait annoncé en fin de semaine dernière ( L’Alsace du 4 septembre), un mouvement de grève a débuté hier matin au sein de la société Soléa, qui exploite le réseau de transports en commun de l’agglomération mulhousienne (bus et trams).
D’après la direction de l’entreprise, le nombre de grévistes a atteint 11 % du personnel à 8 h du matin (soit 23 à 25 % des seuls chauffeurs) – un niveau resté stable tout au long de la journée, toujours d’après la direction. Afin d’atténuer autant que possible les désagréments causés aux voyageurs en ce jour de rentrée, Soléa a mis en place hier un « Plan de transport adapté », calqué sur le rythme des vacances scolaires, tout en privilégiant les lignes les plus fréquentées. Il en ira encore ainsi ce mardi, avec un tram toutes les dix minutes en moyenne, contre cinq à six minutes habituellement.
Principaux motifs avancés par le syndicat Unsa, à l’origine de ce « coup de semonce » (et auquel se sont joints la CNT et la CFTC) : les problèmes de rythme de travail, ainsi que « le malaise social » qui aurait cours au sein de l’entreprise.
« Si la direction ne nous entend pas, une autre grève, plus dure et plus longue, est à prévoir d’ici deux mois, assène à ce propos le délégué syndical de l’Unsa, Hakim Sekia. Il s’agit de revoir les conditions de roulement ! Les chauffeurs cumulent 80 jours de récupération en moyenne, sans jamais pouvoir en poser une ! Et même si je veux voir un médecin, il faut que je fasse un mot, comme un môme de CM2 ! Et puis sur certaines lignes de bus, Soléa a de plus en plus recours à des "affrétés" — des chauffeurs venus d’autres entreprises privées… »
Réponse, hier après-midi, du directeur général de Soléa Philippe Chervy (qui est venu se rendre compte par lui-même de la situation à la Porte Jeune) : « Le motif avancé pour cette grève porte sur des points qui sont déjà en cours de négociation depuis le printemps… Alors si le thème des revendications, c’est "Avançons dans les négociations", moi, ça me va parfaitement. Il faut que ces discussions avancent. L’objectif, c’est d’aboutir à une signature avant la fin de l’année. Pour l’instant, on vit sur un accord qui a déjà plusieurs années… Et on peut sûrement faire mieux ! »
Le nombre de grévistes annoncé pour ce mardi est en baisse sensible, mais un service réduit, à peu près identique à celui d’hier, reste prévu. Le retour à la normale, lui, ne doit intervenir que demain mercredi.