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[Place du château] Le renouveau de cette place d'hypercentre http://forums.tc-alsace.eu:80/viewtopic.php?t=224 |
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Auteur: | Kevin Benoit [ vendredi 30 septembre 2011 10:43 ] |
Sujet du message: | [Place du château] Le renouveau de cette place d'hypercentre |
Tiens, on avait pas de sujet là dessus. Le projet sera dévoilé aujourd'hui, après plus d'un an d'attente ( ), j'espère qu'il sera à la hauteur ! Citation: Piétonne, centrale et bientôt relookée
Depuis février 2010, la voiture en est exclue. La place du Château, qui donne sur la façade sud de la cathédrale, va continuer sa mue par un réaménagement complet. Aujourd’hui, le projet du groupement de professionnels lauréat du concours sera officiellement dévoilé. La place du Château aura alors un programme d’aménagement digne de ce centre historique dès l’Argentoratum romaine. On y mettra en valeur l’écrin patrimonial qui l’entoure, palais, musées et cathédrale. « Sur les 6 800 m², on a l’ambition de créer un lieu accueillant, qui pourra recevoir un certain nombre d’animations paisibles, dans le respect de l’environnement », rappelle l’adjoint en charge du centre-ville Robert Herrmann. Les seuls autres détails disponibles à ce jour, sont les contraintes posées par l’architecte des bâtiments de France. Le résultat final sera une surprise La déclivité de la place sera maintenue, les espaces verts (hors arbres) seront exclus. Le 7 mars, un jury s’est prononcé pour un groupement composé de la paysagiste Catherine Linder, de l’éclairagiste Yann Kersale Aik, de l’entreprise du designer et graphiste Ruedi Baur et du bureau d’études Lollier Ingénierie. Pour mémoire, Catherine Linder a redessiné récemment le parc Schulmeister, Ruedi Baur est l’auteur de la signalétique de la médiathèque Malraux, Lollier Ingénierie est partie prenante dans le réaménagement de la place d’Austerlitz. « Nous étions 15 sur 17 membres du jury à nous prononcer pour ce projet, assez sobre », nous indique l’historien Bernard Vogler. « Mais depuis, il a été remodelé », ajoute Jean-Paul Lingelser, également membre de ce jury au nom des Amis de la cathédrale. La partie éclairage et le mobilier urbain auraient notamment fait l’objet de nouvelles propositions. Et le résultat final sera une surprise y compris pour nos deux interlocuteurs. Jean-Paul Lingelser et son association sont notamment curieux de savoir si leur suggestion, « une mise en valeur des artisans et/ou responsables de l’Œuvre Notre-Dame », a été retenue. Ils auraient bien vu une évocation, pourquoi pas sous forme de statue, de Johann Knauth, un des architectes en charge de la cathédrale entre 1903 et 1919. « Sous sa direction, des travaux considérables ont été entrepris pour consolider le pilier nord du narthex, qui menaçait de s’effondrer... » Dépôt de matériaux et baraquements au XI e siècle Pour ce qui concerne la place à proprement parler, elle est entrée dans les annales par la petite porte. En 1015, lorsqu’on pose la première pierre de la cathédrale romane qui va précéder la construction de l’édifice actuel, l’espace n’est ni plus ni moins qu’un espace de dépôt de matériaux avec des baraquements et ateliers pour les corps de métier qui s’activent là. Le château (palais des Rohan, en l’occurrence) n’apparaît qu’au moment du rattachement de Strasbourg à la couronne de France. Armand Gaston de Rohan, qui hérite du siège épiscopal de Strasbourg en 1704, veut avoir « son Louvre ». Ce dernier sera achevé en 1742, sur des terrains achetés en bordure de l’Ill. On notera que l’aménagement programmé, détonne beaucoup par rapport aux marchés de produits fermiers présents dès le XIVe siècle. Et même aux échoppes de marchands accolées directement à la cathédrale, qui devaient procurer une fameuse ambiance. En témoigne encore la galerie Goetz (1772), ajout à la cathédrale d’origine en style néogothique, pour abriter lesdites échoppes de manière pérenne. Une sorte de galerie commerciale avant l’heure, qui n’a cependant plus cette fonction depuis 1848. MSK http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/57 ... t-relookee |
Auteur: | Kevin Benoit [ samedi 01 octobre 2011 09:12 ] |
Sujet du message: | Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce |
J'étais vraiment content de ce qui a été proposé pour la place d'Austerlitz. Mais là, je tombe de très haut. C'est vraiment fade et sans valeur... Citation: Un grand plateau aux perspectives dégagées
L’équipe lauréate du concours pour le réaménagement de la place du Château a opté pour un découpage savant de l’espace, qui propose, au résultat, des cheminements subtils et harmonieux. Deux arbres (de très grande taille) et quatre mâts lumineux discrets sont les seuls éléments de verticalité. (Document remis – Groupement Linder Paysage / Integral Ruedi Baur / Lollier Ingénierie / Aik Yann Kersalé) « Il fallait valoriser ici l’accès à cinq des dix musées de Strasbourg (*) et mettre en valeur un ensemble patrimonial exceptionnel », résumait le maire de Strasbourg, Roland Ries, lors de la présentation du projet, hier après-midi. « Nous proposons donc une place assez minérale : cette dernière sera accueillante et conviviale mais également empreinte d’une certaine sobriété ». Et de conclure: « Les monuments présents ici se suffisent à eux-mêmes et même l’apport d’œuvres d’art sur la place ne paraissait pas nécessaire ». Le principe étant posé, Catherine Linder, au nom du groupement qui a mis en musique cette proposition, est revenue sur ses grandes lignes. Conçue comme un vaste plateau de pierre naturelle (des dalles de gneiss, essentiellement), la place offre un rectangle parfait, dans le sens où il répond, dans ses proportions, au nombre d’or. « Tracés régulateurs » Une série de diagonales traverse cet espace et réinterprète, en grès beige, les tracés savants des bâtisseurs de la cathédrale. Où géométrie et symboles se rejoignent : une des diagonales ainsi dessinée fait le lien entre le chœur de l’édifice et la cour attenante à la loge des tailleurs de pierre, sur le site de l’actuel musée de l’Œuvre Notre-Dame. Un vaste socle en grès bigarré traversera la place longitudinalement et comprendra les blocs aux formes géométriques, qui feront office de bancs. Ces derniers seront orientés diversement vers chacune des merveilles bordant le site. Le même socle sera support de signalétique, au sens large du terme, puisque les textes qui y seront gravés parleront aussi de l’histoire des monuments évoqués. Un troisième traitement minéral, au sud de la place, dessinera un liseré en galets éclatés (pour obtenir une surface plate) du côté des musées. Exit le petit train En nocturne, la mise en lumière choisie sera très douce. Elle émanera de quatre grands mâts effilés et aériens, inspirés par les tourelles qui entourent la flèche de la cathédrale. Même discrétion pour la fontaine sèche (jets d’eau à fleur de sol et sans bassin) qui agrémentera, en saison, une des lignes de composition de la place. Le grand plateau est prévu pour accueillir des spectacles de rue ponctuels ainsi que le marché de Noël. En revanche, le train touristique et sa guérite font l’objet d’une étude pour un itinéraire de déviation au long cours. MSK http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/57 ... s-degagees Citation: Une place jugée trop minérale
Quelque 150 personnes ont rallié hier soir la salle du Synode au palais Rohan pour la présentation publique de ce projet. « Cette place, il ne faut pas la rater. Elle est emblématique », estimait Roland Ries en amorçant la réunion aux côtés de Robert Herrmann. Après la présentation détaillée, diaporama à l’appui, les questions et remarques ont été nombreuses. Elles ont démarré avec des commentaires élogieux pour finir par des opinions « scandalisées » de certains intervenants. «Une place pas faite pour les humains» Le public s’est inquiété des fouilles archéologiques, des objets enfouis par Raymond Waydelich, il y a quelques années, du nombre d’arceaux pour les bicyclettes et de la pierre utilisée pour assurer le socle de la place qui restera inclinée. Les fouilles ne seront pas profondes, il y aura 40 arceaux. Le revêtement en gneiss avec des aspérités devrait éviter les dangers de glissade. Le terrain devenait justement glissant et les premiers commentaires comparant la future place du Château à la place Kléber « aussi ennuyeuse » ont été marqués par des applaudissements. Des intervenants ont estimé la future place « trop minérale » avec la suppression des arbres, au profit de deux nouveaux. « Une place pas faite pour les humains », estimait une dame, une autre suggérant une végétation horizontale. Les questions ont pointé la circulation qui restera en marge du marché des producteurs. Une réflexion est en cours pour trouver un autre site de stationnement des véhicules. Autre souci : la cohabitation difficile avec les cyclistes. Une participante s’est émue de l’éclairage « comme pour un match de foot » par les quatre mâts. Les arêtes des structures en pierre, offrant des places assises, devraient être adoucies. Parmi les suggestions du public : l’idée de baptiser l’un des arbres au nom de la liberté, d’envisager un monument en mémoire des constructeurs de la cathédrale. L’emplacement de la patinoire, lors du marché de Noël, pourrait être revu en le couplant ailleurs avec le Village des enfants, tout comme le stationnement du petit train avec la suppression de son édicule pour les tickets. Les animations devront exclure tout concert bruyant pour garder « le caractère apaisé » de la place. Un apaisement qui n’a pas marqué la fin de la réunion, avec la critique récurrente d’un espace trop minéral. Robert Herrmann a rappelé que « la concertation est un art difficile. » Face à une intervention d’une dame appartenant au personnel du lycée Fustel, estimant ne pas avoir été interrogée, il a indiqué que la concertation autour du projet a été longue et qu’elle nécessitait aussi « une petite mobilisation des citoyens. » Le public a pu continuer les discussions autour des cinq panneaux, implantés sur la place. Des panneaux qui résument les grands axes du projet. D.E. Wirtz-Habermeyer http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/57 ... p-minerale |
Auteur: | Fool [ samedi 01 octobre 2011 10:49 ] |
Sujet du message: | Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce |
Effectivement on ne peut qu'être dubitatif devant un tel projet, ce n'est pas tant qu'il soit vraiment moche, ou de mauvaise qualité, par exemple l'espèce de ligne de blocs de pierre est plutôt intérêssante, mais il manque beaucoup de vie, il n'y a rien à voir, et le constat est sans appel : on a vraiment l'impression d'avoir droit à une deuxième place Kléber; comme tu dis autant la place d'Austerlitz sera vraiment réussie, autant ce projet parait froid, et ne va pas donner aux gens envie d'y rester. La plus grosse erreur est surement celle d'enlever pratiquement tous les arbres, deux ne suffiront pas à apporter un peu de nature sur cette place. Et au contraire, sur cette place une statue aurait peut-être été la bienvenue. Autant de temps pour arriver à ce résultat moyen, je suis vraiment plus que circonspect... Fool P.S. En tout cas je sais sur quelle place j'irais si je veux aller voir des amis... |
Auteur: | Jarvis [ samedi 01 octobre 2011 12:01 ] |
Sujet du message: | Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce |
Il y a une chose qu'il ne faut pas oublier sur cette place: la Cathédrale ! En effet la place prise en elle-même est vide, mais c'est parce qu'elle est déjà de toutes façons écrasée par la présence du monument qu'est la cathédrale, et que tout autre ajout de fioriture rendrait la zone surchargée et ferait oublier la présence de la cathédrale. Je pense justement que c'était l'effet de l'ancienne place et que les gens réagissent en fonction de cette vieille habitude: quand on arrivait place du Chateau, on voyait les voitures, c'était moche, on voyait les arbres, et puis les rares qui avaient la curiosité de lever la tête pouvaient entre apercevoir la silhouette de la cathédrale entre les branchages. Avec ce nouveau dispositif, la place de chateau ne se parcourra plus le nez au sol à la recherche d'une place de parking, mais la tête en l'air pour admirer la cathédrale. Nous avons nos réactions d'anciens strasbourgeois qui ne prennent plus la peine de regarder la cathédrale tellement elle fait partie de notre quotidien, mais je suis sur que vous aurez remarqué qu'en arrivait par la rue des Hallebardes, notre regard se porte naturellement sur la cathédrale et même les plus blasés des Strasbourgeois lèvent instinctivement la tête pour suivre la verticalité de la cathédrale, alors qu'en arrivant par la place du chateau, on la traversait vite fait pour arriver place de la cathédrale sans même avoir jetté un coup d'oeil à la grosse masse de pierre sur notre droite. Avec le nouvel aménagement, la cathédrale aura enfin un vrai parvi. Un monument de cette hauteur nécessite du recul pour pouvoir être apprécié, et malheureusement la place de la cathédrale est trop étroite pour ça. Ce n'est pas pour rien que les gens s'éloignent et que toutes les photos de la cathédrale sont prises depuis la place Gutenberg ou la rue Mercière: se sont elles qui jouent le rôle de parvis. Maintenant la place du chateau participera à cette valorisation de la cathédrale et je prends le pari avec vous que quand elle sera terminée, si le projet aboutit, vous la traverserez en levant la tête. |
Auteur: | Lionel Heiwy [ samedi 01 octobre 2011 16:29 ] |
Sujet du message: | Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce |
Je te rejoins complètement. Vous pouvez être sur que dans les années à venir, on trouvera sur Google Earth de plus en plus de photos de la cathédrale depuis cette place. Surtout si les fontaines sèches sont réussies. C'est vrai que ça évoque la place Kleber, l'ancienne en tout cas, mais ce n'est pas le même contexte. Est ce que ça veut dire pour autant qu'on ne pouvait pas envisager de mettre quelques lignes d'herbes et plantes grasses ? Pas sur. Le mobilier est bien présent, et permettra de trouver de quoi s'assoir. La fontaine joue un rôle très important pour dynamiser la place et surtout la rafraichir quand il fera très chaud. Ce genre de fontaine remplace le besoin d'ombre. Je sais juste qu'un des projets prévoyait de faire une fontaine, dont le ruissellement descendait la rue du chateau pour se jeter plus bas dans l'Ill et c'est vraiment le seul élément que je regrette vraiment. Quand on se balade dans Freiburg et qu'il y a des ruisseaux partout, je trouve ça vraiment exceptionnel. Mais si à freiburg ça à un sens, à Strasbourg ça aurait été plus anecdotique... |
Auteur: | Kevin Benoit [ samedi 01 octobre 2011 17:07 ] |
Sujet du message: | Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce |
Ce qui manque principalement selon moi, c'est des arbres. J'aurais été bien plus emballé si une rangée d'arbres refermait la place du côté du Rohan. |
Auteur: | Kevin Benoit [ mardi 04 octobre 2011 06:26 ] |
Sujet du message: | Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce |
Et les réactions sont mitigées toute part. Citation: Pour une option «plus raisonnable»
Historien, Georges Bischoff craint que le projet d’aménagement de la place du Château, qui part « de bons sentiments », mais dont « l’habillage esthétique lui paraît très décevant », ne contribue à « la disgrâce d’une cathédrale ». « La réunion publique organisée au Palais Rohan vendredi soir a permis de mesurer les enjeux de la rénovation de la place du Château. Comme l’a souligné M. Ries, c’est une opération « à ne pas rater », et c’est d’autant plus vrai que les autres places de prestige du site historique strasbourgeois – à l’exception de la place Broglie — l’ont été, du fait de leur configuration propre (la place Kléber, hélas) aussi bien que de leur aménagement. La place Kléber et la place de la Gare sont minéralisées à l’extrême : la « pierre naturelle » dont elles sont faites constitue en elle-même un scandale, quand on connait les conditions d’extraction des carrières chinoises – c’est à la fois de l’esclavage et du pillage, qu’on ne saurait tolérer dans la capitale européenne des Droits de l’Homme — et le bilan carbone occasionné par leur transport. Ces deux places ont dû être rénovées à maintes reprises, faute d’avoir, à l’origine, convenablement pensé les projets. On ose espérer que le funeste scénario ne se reproduira pas ici, les dégâts risquant d’être astronomiques pour un coût, lui aussi, astronomique : Strasbourg serait la risée du monde entier. La réhabilitation d’une place qui sert d’écrin à la « huitième merveille du Monde » (abbé Grégoire, 1794) est à l’ordre du jour depuis la suppression de l’affreux parking qui s’y trouvait. Depuis 2010, les Strasbourgeois et leurs visiteurs ont pris conscience du caractère exceptionnel de cet espace de contemplation et de la qualité architecturale unique de son environnement. La présentation du projet actuel se situe nettement en deçà de ce qu’on est en droit d’espérer. Parti pris « hygiéniste » En effet, le résultat final de ce que sa conceptrice appelle un « socle » pourrait bien être la dalle supérieure d’un parking souterrain ou une esplanade de centre commercial de luxe, bien loin du lieu de convivialité rêvé (et suggéré par les parasols). La faute en revient à un parti pris « hygiéniste » qui consiste à traiter une surface comme un blindage opaque, en privilégiant des matériaux durs, lisses et des tons froids. Le gneiss impose une grisaille plate et uniforme, dans un contexte où l’architecture propose l’infinie variété des formes, des teintes, du grain, de l’éclat, de la patine et de l’usure. Le contraste est brutal, grossier. A Toulouse, l’autre « ville rose », le pavement de granit noir (chinois) de la rue Alsace-Lorraine a été, unanimement, dénoncé comme une agression esthétique. La simulation publiée dans les DNA du 1 er octobre, qui correspond à ce qui a été montré la veille (en se gardant de toute comparaison, et de toute alternative, comme si tout était décidé), est, sur ce point, éloquente. On se croirait à la cathédrale de Cologne, elle aussi affublée d’un « socle » aussi laid que l’édifice chargé d’histoire est grandiose. Le parti pris est contre-productif : Nancy a fait cette erreur sur la place Stanislas jusqu’à sa restauration en 2002, Aix en Provence l’a faite sur le cours Mirabeau, avec la bénédiction des Monuments historiques, qui n’ont pas anticipé le contresens. Il y a d’autres solutions, plus économiques : à défaut d’un sol sablé, qu’on affirme inadapté à la topographie, on peut imaginer des pavés (la cour du Palais Rohan en est un modèle, la Grand Rue, un exemple admirable) ou des enrobés simulant la terre battue, parfaitement compatibles avec un quadrillage ou des tracés de grès. On peut rappeler, à ce propos, que Strasbourg est née de la terre et de l’eau, avec des matériaux vivants : longtemps, la ville a été faite de brique et de tuiles de couleur ocre et de galets, qui font partie du paysage urbain d’une manière plus subtile que de grandes dalles grises et funèbres. Si le projet actuel offre l’avantage de dégager la vue – les arbres sont, en effet, facultatifs, et l’idée d’en valoriser deux n’a rien de choquant -, force est de reconnaître qu’il ne brille pas par sa légèreté : les blocs de grès rose censés marquer la limite du « cœur de place » et baliser la « galerie des musées » font davantage penser à des obstacles antichars qu’à des bancs. A force de vouloir éviter le kitsch des lampadaires 1900, des bancs publics à l’ancienne et des bacs à géraniums, on tombe dans l’excès inverse d’un bling bling soft et sans esprit. Compte tenu de l’incivisme ambiant, ces blocs vont-ils servir de tables de pique-nique, que les agents municipaux auront l’immense plaisir de débarrasser (on n’a pas prévu de poubelles sur cette place, ce qui se comprend pour des raisons esthétiques, mais n’est guère compatible avec les habitudes de nos concitoyens) ? La rhétorique du nombre d’or avancée à propos des diagonales par les concepteurs de la place est une douce mystification, dans la foulée du fameux « rayon vert ». Elle repose sur un contresens qui consiste à confondre la géométrie plane et la géométrie dans l’espace, et enfonce des portes largement ouvertes. Le sens des proportions relève de l’harmonie des lignes et des volumes, de la sensibilité spontanée, et non d’un prétendu décryptage. Erwin se retourne dans sa tombe. «Masquer le manque d’esprit et l’indigence de la réalisation» Un tel discours, qui sert d’argumentaire commercial, n’est que de la poudre aux yeux, un supplément d’âme de pacotille qui a pour principal objectif de masquer le manque d’esprit et l’indigence de la réalisation. Ne parlons pas des « antennes » d’éclairage pauvrement inspirées par la flèche : on a vu pire ailleurs (Chalon sur Saône) mais on peut imaginer mieux. Il n’est pas trop tard, je l’espère du moins, pour revenir à une option plus raisonnable et plus modeste, de sorte qu’on ne dépense pas inutilement l’argent du contribuable à vouloir créer quelque chose qui sera pire que le statut actuel. C’est à ce prix que les Strasbourgeois pourront se réapproprier un espace devenu accueillant, l’aimer et le faire aimer. » http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/57 ... aisonnable |
Auteur: | Kevin Benoit [ mercredi 05 octobre 2011 16:52 ] |
Sujet du message: | Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce |
L'absence d'arbres semble attrister pas mal de monde. Citation: Place du Château minérale ?
À peine esquissée, la nouvelle configuration de la place du Château, à côté de la cathédrale, suscite le débat. La controverse esthétique fait rage autour de la « minéralité » supposée du nouvel aménagement. Faut-il privilégier le côté fonctionnel au détriment de l’aspect naturel ? Quid de la verdure et de l’ombre rafraîchissante ? Éléments de réponse dans notre dossier, à la lumière des autres places de la ville Les bancs à l’ombre des grands arbres sont occupés. Des étudiantes prennent le frais, hier après-midi, en finissant leur sandwich sur la place du Château. Côté Cathédrale, les bancs au soleil ont, semble-t-il, moins la cote, en ces ultimes jours de grand beau temps. De cet été indien qui s’achève. Les cinq panneaux positionnés, du côté du bâtiment de La Poste, attirent l’attention des passants. Nombreux sont ceux qui jettent un œil sur l’aspect que devrait prendre cette place, ex-improbable parking à l’hypercentre, que se sont approprié, depuis février 2010, les riverains et les touristes de passage -pour y souffler un instant. Premières levées de boucliers On voit sur ces esquisses de la place, le projet d’aménagement « sobre », fruit de plus d’une année de travaux préliminaires d’un jury d’une quinzaine de spécialistes paysagistes, éclairagistes, urbanistes et historien, qui ont opté pour des lignes claires pour mettre en valeur le patrimoine bâti -et dont les espaces verts sont exclus à l’exception de l’un ou l’autre arbre. Un projet dont l’esprit et l’esthétique ont été âprement discutés dès sa présentation, vendredi dernier au palais des Rohan, devant 150 personnes (DNA de samedi). C’est ensuite Anne Schumann, élue d’opposition du groupe UMP-Nouveau-Centre-Indépendants, qui s’est émue de « la capacité de la majorité municipale à ne pas tenir compte des erreurs du passé ». Considérant notamment que la transformation programmée de la place du Château en un espace minéral lui semblait « ahurissante » -faisant le rapprochement avec le « ratage » présumé de « l’aménagement de la place Kléber en 1994 par Catherine Trautmann et Roland Ries ». Hier, c’est l’historien Georges Bischoff, qui a signé une tribune dans nos colonnes, dans laquelle il ne cachait pas sa déception sur l’ « habillage esthétique très décevant » de cette place lovée à l’ombre de la Cathédrale -même si la minéralité du lieu en elle-même ne semblait pas heurter sa sensibilité. À l’issue d’un long argumentaire, à l’allure de réquisitoire contre l’esprit -ou plutôt « le manque d’esprit et l’indigence de la réalisation »-, l’historien est allé jusqu’à véhiculer l’idée qu’il craignait que cet aménagement ne contribue « à la disgrâce de la cathédrale ». Rien de moins. Disparition annoncée d’un « havre de fraîcheur en ville » Aménagement « poudre aux yeux » ou « pacotille » ? Les personnes interrogées devant les panneaux se sont émues aussi de la tournure du projet. Corinne, une commerçante du quai des Bateliers, considère que le projet est « beau en soi sur le papier », quoique très « minéral » au niveau du « contenu » : « Il ne donne pas envie de s’y installer », conclut-elle. François est professeur de géographie au lycée Fustel-de-Coulanges. Ce projet, il suit son évolution avec ses élèves : « Intellectuellement, il est beau et bien pensé car il met bien les bâtiments en valeur ». En revanche, poursuit-il, « il n’invite pas à s’arrêter un instant sur la place ». L’absence d’arbres -et donc d’ombre potentielle- constitue, selon l’enseignant, un de ses défauts majeurs. Car c’est aujourd’hui l’ « un des rares havres de fraîcheur » , qui a « la forme d’un cloître avec un cercle d’arbres », dans le secteur déjà on ne peut plus minéral autour de la cathédrale -et que « se sont approprié avec un vrai bonheur autant les lycéens, les gens du quartier, mais aussi les touristes pour se rafraîchir un instant ». Marie, maman de deux jeunes enfants, « ne comprend pas comment on peut se priver de l’ombre naturelle des arbres de ce site qui permettrait de s’installer en famille pour profiter de l’atmosphère du lieu ». Tout cela, selon elle, « pour en faire une seconde place Kléber ». Philippe Dossmann http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/58 ... u-minerale |
Auteur: | Kevin Benoit [ jeudi 06 octobre 2011 08:43 ] |
Sujet du message: | Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce |
Et ça n'en finit pas ! Une page par jour ! Citation: Courrier des lecteurs
Place du Château : « scandaleux » De Thierry Ley, professeur d’histoire, habitant d’Illkirch-Graffenstaden : « Le projet de réaménagement de la place du Château est scandaleux et doit être en l’état rejeté avec la plus forte opposition possible. Il semblerait que la leçon des réaménagements précédemment menés, que ce soit celui de la place Kléber ou celui de la place de la Gare, n’ait pas été retenue. Ces aménagements qui se veulent à la pointe de l’air du temps et qui sont fondés sur une minéralisation à outrance du sol suscitent encore maintenant des controverses, à tel point que ces espaces sont régulièrement retoilettés, en gros au rythme de chaque alternance municipale. Notre système de financement de la chose publique court à la banqueroute et il serait bienvenu d’envoyer à nos concitoyens des signes de bonne gestion des deniers publics en montrant que le temps des dépenses faciles et inconsidérées est terminé. Mais le scandale le plus irrémédiable est patrimonial et symbolique. L’actuelle place du Château (fort judicieusement débarrassée de ses voitures) est un écrin précieux pour la cathédrale. Au Moyen Âge les cathédrales étaient enchâssées dans le tissu urbain et les édifices venaient jusqu’à se coller à elles ; leur élancement devant surgir de cette masse pour pointer vers le ciel. Une cathédrale, vécue à hauteur d’Homme, cela se découvre, presque par hasard et doit vous sauter au visage ; tous les sens sont sollicités pour susciter l’émotion face à cette puissance surgie au gré d’un cheminement. Jusqu’à présent la cathédrale strasbourgeoise est restée dans cet état d’esprit, à la différence de Notre-Dame de Paris dont l’immense parvis dégagé sous Haussmann a fait perdre à l’édifice une part de son âme. À la différence également d’un certain nombre de cathédrales allemandes dont le pourtour a été rasé par des bombardements. Les arbres actuels de la place du Château, avec leur physionomie contrastée au fil des saisons participent de cette philosophie et aussi, osons le dire, de la poésie du lieu. Il est donc inenvisageable pour tout Strasbourgeois et esthète qui se respecte de céder face aux délires de ces cabinets d’architecte commandités par des élus souhaitant marquer leur temps. Les deux parties sont responsables ; les élus d’avoir seulement imaginé arriver à une telle solution et les architectes d’avoir voulu faire plaisir au client et d’avoir foncé à fond dans un délire sans âme à grands coups d’infographie et de belles idées délirantes : idée du nombre d’or, lampadaires rappelant les pinacles de la flèche, bancs orientés pour varier les angles de vue, etc. Apparemment on attrape encore les mouches avec du vinaigre. Nous ne devons pas céder à cette espèce de Disneylandisation du paysage, à ce besoin d’anticiper des photos ‘‘réussies’’ (parce qu’enfin dégagées de tout obstacle visuel) par les touristes qui n’en demandent pas tant. Sachons être du XXI e siècle, ne cédons pas à toutes les sirènes de la nostalgie, mais si nous voulons vivre en prétextant un respect du patrimoine, sachons également le respecter. » La pierre et… les vivants De Arnaud Lehmann, de Strasbourg : « Le projet de réaménagement de la place du Château a été dévoilé. Quelle surprise de découvrir un lieu minéralisé, dépouillé de toute végétation. Non, que dis-je, le projet nous fait l’aumône de deux arbres ! Encore nous fait-on grâce de l’implantation de spécimens d’une « certaine envergure », pas dit que deux bonsaïs feraient une grande différence sur ces dimensions. Nous avons aujourd’hui besoin d’espaces qui invitent à la rencontre. On nous parle d’harmonie, d’un principe de composition basé sur l’utilisation du nombre d’or, de lignes qui se croisent… Mais où est pris en compte l’être humain dans cet ensemble ? Sommes-nous une pièce rapportée, un élément polluant d’une surface rendue aux édifices l’enserrant ? Une rhétorique stylistique qui se pose au vu du résultat. On nous installe une zone à l’esprit minimaliste, dotée de quelques socles pour que le passant puisse s’asseoir et contempler nos monuments à l’ombre d’une défunte végétation. Notre cathédrale, « Prodige du gigantesque et du délicat » selon Victor Hugo, ne mérite-t-elle pas mieux que de voir s’étaler à ses pieds un espace froid, un lieu où l’homme n’est nullement invité à l’échange ? Nos places doivent retrouver un rôle d’agora, ne les abandonnons pas à une muséification stérile. Autre étonnement, certaines vues nous la montrent incluant une terrasse pour un café. Un petit bout de la zone rendu à la vie de tous les jours ! Petit hic, selon notre maire, ce type d’implantation ne peut se réaliser qu’au niveau du bâtiment de la poste et il n’y a pas de projet de ce type pour le moment… Case départ, retour à une plate-forme laissée aux seuls regards de nos monuments. Il est vrai que la municipalité n’est pas seule responsable de ce projet, l’architecte des Bâtiments de France impose un espace dégagé, soit. Mais il est le défenseur de la pierre, là où la municipalité se doit de se faire porte-parole des vivants. Le pouvoir politique doit se battre pour rendre aux Strasbourgeois ce qui appartient aux Strasbourgeois. » Des déceptions de place en place… De Jean-Georges Sieffert, de Strasbourg : « Mesdames et Messieurs les décisionnaires, urbanistes, paysagistes (?) et autres experts (?), que vous ont donc fait les Strasbourgeois pour que le réaménagement des (trop) rares places de la ville se traduise aussi souvent par un abattage de tout ou partie des arbres existants au profit de revêtements minéraux qui ne feront que le bonheur des herbes non désirées (je préfère cette dénomination à herbes folles ou mauvaises herbes) ? Pour la place du Marché à Neudorf, les habitants ont pu découvrir en juin le projet minéral 1 et le projet minéral 2 : on admire la diversité des possibilités ! La place du Château est actuellement bordée d’arbres sur ses quatre côtés : de ces pauvres malheureux, il ne restera bientôt presque plus rien sinon leur souvenir. Mais on nous a promis un beau revêtement minéral, et aussi le déplacement (où ?) de la station du petit train touristique : voilà qui va donner un sacré coup d’oxygène aux Strasbourgeois ! Devant ce désastre organisé, on se demande où sont passés les soi-disant « Verts » (« gris » serait sans doute une couleur plus appropriée) si prompts à combattre l’engouement et la liesse populaire ! » http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/58 ... hierry-Ley |
Auteur: | Kevin Benoit [ dimanche 09 octobre 2011 12:15 ] |
Sujet du message: | Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce |
J'aime bien celui-ci Citation: De Nicolas Pelaccia :
« Pourquoi s’étonner que la municipalité privilégie un aménagement minéral de cette place ? Pourquoi s’étonner qu’on abatte les quelques arbres qui font de l’ombre quand il y a du soleil ? Pourquoi s’étonner qu’on n’entende pas les Verts de la municipalité ? En effet, tout ça est cohérent avec le discours qui nous est asséné chaque fois qu’on s’émeut de l’abattage d’arbres, et même d’une forêt à l’entrée de la Robertsau. Que nous dit ce discours maintes fois lu dans DNA : « Ce n’est pas grave puisqu’on replante ailleurs. » La morale de ce énième aménagement de place est : « A Strasbourg, ce n’est pas grave de rater un aménagement de place puisqu’on recommencera. » En voici quelques exemples biens connus : place Kléber, place de la Gare, place de l’Étoile, bientôt feu place des Halles, etc. » http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/58 ... is-de-trav |
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