Des riverains se mobilisent contre l'extension

Avant même d'être présentée officiellement, la proposition d'extension de la place des Halles suscite une levée de boucliers chez des riverains qui dénoncent un projet de « bétonisation » sur une place « déjà saturée » en logements, voitures et circulation. Véritables sources de pollution à côté du petit square.

« Non à la bétonisation du seul espace encore dégagé qui reste sur la place ; oui au cadre de vie ; oui à l'extension du square des Halles ; oui au déménagement de la gare routière ». Les premiers tracts distribués hier par les membres d'un collectif qui vient de se créer « contre l'extension du centre commercial Place des Halles » font mouche.

« Respirer pas étouffer »

Car la cause que plaident ces riverains de la gare routière dans le voisinage -dans un premier temps est facile à comprendre : « Nous voulons respirer, pas étouffer ! », martèle le collectif, qui veut faire entendre sa petite musique dans le projet qui leur a été présenté récemment. Et qui, pour le coup, n'est vraiment pas à leur goût.

« C'est un projet de bétonisation gigantesque, sur trois niveaux, avec des bâtiments de plus de 17m de haut, au-dessus de la gare routière », s'insurge-t-on. Et ce, ajoute le syndicat des copropriétaires de l'immeuble Le Consul, « sur une place déjà saturée en matière immobilière, de circulation routière et de réservoir à voitures ». Le collectif dénonce, qui plus est, le projet de « gare routière enfermée et confinée sous les bâtiments avec extracteurs des gaz d'échappements face au square où jouent nos enfants ».

« Auto saisine du CoQ à venir ? »

Le conseil de quartier (CoQ) a été contacté pour se saisir du dossier : « Officiellement, nous n'avons pas été informés par la Ville. Nous mettrons le sujet à l'ordre du jour de la prochaine réunion plénière, le 10 mai prochain, pour voir si nous nous auto saisissons du dossier », indique Alain Teinturier, porte-parole du CoQ. Qui a, pour sa part, « immédiatement adhéré au collectif en tant que voisin ».

Il voit déjà « deux problèmes » à cette extension : « D'abord visuel parce que cet espace libre va être transformé en bâti avec plus de 15 m de haut. Et il y a aussi le confinement des autocars dans ce rez-de-chaussée fermé : le nouveau système d'extraction va rejeter du chaud dans le secteur, ce qui va augmenter la température .»

« Pas contre une rénovation »

Et le porte-parole du CoQ de s'interroger : « Je ne vois aucun point positif à ce projet d'extension, le complexe des Halles n'est-il pas suffisamment vaste ? » Avant de conclure : « Je rejoins les gens du collectif sur l'étrangeté de construire des surfaces de vente. Densifier pour construire du logement, c'est louable, mais des surfaces commerciales à cet endroit ne fait que servir l'intérêt commercial. »

Demande directe de soutien au maire

Pour autant, les membres du tout jeune collectif « contre l'extension du centre commercial Place des Halles » , ne sont pas contre... tout. En effet, sa « rénovation », comme celle « des parkings, avec un traitement environnemental des façades » , trouvent grâce à leurs yeux.

Car, appuie encore le syndicat, « la sociologie du quartier a beaucoup changé, il y a de plus en plus de jeunes couples avec des petits enfants, et deux grands groupes scolaires fréquentent le petit square de la place des Halles, qui déborde, et qui représente le seul espace vert du secteur ». Le petit collectif qui mobilise à tour de bras (renseignements peuvent être obtenus après inscription sur l'adresse e-mail : avenir.quartierhalles@gmail.com), avec une pétition en ligne, ainsi qu'avec une page Facebook « collectif contre l'extension du centre commercial Place des Halles », semble déterminé à amener le maire à se prononcer directement sur la question : « soutien des profits (commerciaux), ou soutien du cadre de vie », via le site internet de la Ville (www.strasbourg.eu) en cliquant sur les liens des réunions de mi-mandat.

Sur internet, mais aussi lors de la réunion publique lundi prochain à 19h à la Cité de la musique et de la danse, place Dauphine (place de l'Étoile). Ils auront un « code couleur » : ils seront vêtus de noir.

Philippe Dossmann
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/49 ... -extension

« Pas encore au stade du projet »

Voici l'une des esquisses de la proposition (qui n'a pas valeur de projet) soumise à la demi-douzaine de syndics de copropriété par l'association syndicale du centre Halles qui gère les parties communes du complexe immobiliers des Halles.

La direction du centre commercial des Halles -groupe Hammerson- n'a pas souhaité répondre hier à nos sollicitations, au sujet du projet d'extension (dont nous avons pu nous procurer une copie) qui est déjà décrié avant même d'être officiellement présenté. Du côté des politiques, la question embarrasse.

Désolé, « je ne suis pas compétente sur le secteur », s'excuse Marie-Dominique Dreyssé, nouvelle conseillère générale (Europe Écologie -Les Verts), qui indique que « la limite de [s] on canton s'arrête, rue du Marais-Vert, à l'arrière des Halles ».

« Pas signé de permis »

Du côté de la municipalité, son collègue Alain Jund (Les Verts), n'a « pas suivi l'aménagement de cette place » pour l'instant. Car, explique-t-il, le dossier finira fatalement par passer sur son bureau d'adjoint à l'urbanisme. Or, dit-il, à l'heure actuelle, « je n'ai pas vu de permis de construire sur ce site-là et je n'ai encore moins signé de permis ». Dont acte.

L'adjoint au maire, côté Gare, Jean-Jacques Gsell, fait savoir qu'il n'est qu'en secteur « limitrophe » : « Le canton a été découpé n'importe comment, ça s'arrête rue des Halles ». Soit.

« Rien n'oblige à lier l'extension et la gare routière »

Et le projet ? « Je ne l'ai pas vu mais je me suis toujours battu pour que cette gare routière -qui ne satisfait qu'une certaine clientèle- ne soit plus à cet endroit, ce n'est pas digne d'une ville comme Strasbourg. » Reste que « rien n'oblige », selon lui, « à lier l'extension du centre commercial au problème de la gare routière ».

Pour en savoir un peu plus, en l'absence d'interlocuteur, du côté du centre commercial de la place des Halles, il faut chercher du côté de l'adjoint de quartier du centre qui n'est autre que Robert Herrmann, premier adjoint : « A ce jour, le groupe Hammerson nous a fait une proposition d'extension, explique-t-il, elle n'a pas fait l'objet d'une validation. Elle entre dans le cadre du renforcement de l'offre commerciale au centre-ville, comme par exemple aussi le projet de rénovation du Printemps. »

« La mobilisation des riverains sera un des éléments »

Et de poursuivre : « Il est normal que la ville accueille les propositions. Nous n'en sommes pas encore au stade du projet, le permis de construire n'étant pas déposé, nous sommes largement avant », précise l'élu, en indiquant cependant que « la mobilisation des riverains sera un des éléments du dossier ».

Ph.D.
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/49 ... -du-projet

Houlala désolé Kevin mais pardon ça ne me parait qu'un doux beau rêve, franchement, à moins que les riverains fassent un caca nerveux géantissime, leur extension moche de la gare routière en surface va se faire, c'est des projets galères à la base, déjà mal parti quoi finalement dans ces cas là quand je lis des trucs comme ça j'ai juste envie de me casser quelques heures dans les gravières du rhin, juste histoire de souffler et de penser à rien....pour me dire que certains endroits sont pas mal sans rien...

après ton idée de gare souterraine sans être un grand fan de l'idée, me semble la plus logique, les mecs ils galèrent depuis un bout de temps avec leur gare routière minable( il faut bien le dire) pour stras, et en fait une gare souterraine serait la meilleure solution pour rester dans le centre donc emplacement stratégique et sans comme tu le dis causer de nuisance...

L'avenir du secteur des Halles « en stand-by »

Urbanisme Face aux craintes des riverains, la mairie a décidé de monter un atelier de projets

Une pause pour dégonfler la polémique. Depuis le printemps, des riverains s'opposent à une possible extension du centre commercial de la Place des Halles. Hier, son propriétaire, le groupe Hammerson, n'était pas en capacité de répondre à nos questions. D'après sa porte-parole, ses « réflexions ne seraient pas abouties ». Il désirerait pourtant ériger des bâtiments au-dessus de l'actuelle gare routière du Réseau 67. Cette dernière serait dès lors fermée, ce qui posera la question du confinement des gaz d'échappement, soulèvent des voisins. Constitués en collectif, ils clament leur opposition « à une bétonnisation » du quartier. L'association des habitants du secteur va jusqu'à réclamer « la suppression de la gare routière ». « On ne peut que s'opposer à l'extension, alors que depuis 25 ans on nous promet un espace vert à cet endroit », estime Alain Teinturier, porte-parole du conseil de quartier.

Une réflexion urbaine
« Nous avons eu des discussions avec Hammerson, explique Robert Herrmann, l'adjoint (PS) du quartier. Mais rien n'a été décidé, aucun permis de construire n'a été déposé. Pour apaiser les choses, nous allons mettre en stand-by tous les projets dans ce secteur très complexe. » Ainsi, la délibération concernant la modification de son plan d'occupation des sols a été retirée de l'ordre du jour des conseils municipal et communautaire de la semaine prochaine. « Nous allons lancer un appel à concurrence pour qu'un urbaniste mène une réflexion sur l'ensemble du secteur », comprendre du boulevard Wilson jusqu'au Printemps, dit Robert Herrmann. « Nous constituerons aussi, à la rentrée, un atelier de projets avec des représentants de toutes les parties du dossier, dont les riverains, poursuit l'élu. Ses travaux de réflexion s'étaleront sur un an. » D'ici là, promet-il, aucune décision ne sera prise.

Philippe Wendling
http://www.20minutes.fr/article/746231/ ... n-stand-by

Un an de réflexions

En réunion publique ce jeudi soir, la municipalité a proposé aux acteurs du quartier des Halles un atelier de projet. Une soixantaine de personnes y « coproduiront » du concret avec des contraintes, pour l’avenir du secteur.
La place des Halles, un centre commercial de 1979, qui mérite a minima un relooking. (Photo DNA — Christian Lutz-Sorg)

Evidemment, parmi les soixante personnes dans la salle, ce jeudi soir au CIARUS, un certain nombre se sont demandés si on ne noyait pas le poisson. Repenser le secteur des Halles dans sa globalité et sa complexité, n’était-ce pas oublier les intérêts de la Ville à laisser s’étendre le centre commercial ? « Hammerson [le groupe propriétaire des Halles, ndlr] vous a fait des promesses, non ? », a tenté quelqu’un dans la discussion.

« On n’est pas masos »

Mais concerter n’est pas forcément s’écraser. « Je n’ai pas l’habitude, avec mon groupe au conseil municipal, de travailler avec des enveloppes qu’on me glisserait, mais avec des idées », a répliqué Robert Herrmann. Et encore : « On n’est pas masos : se taper une année de réunions pour une décision qu’on aurait déjà prise serait assez crétin de notre part ».

Du franc-parler, il y en a de tous les côtés. Par exemple chez cet homme agressé récemment par deux adolescents, qui ne trouve pas le square en face de la gare routière si bucolique. Par exemple, cette dame qui allait à l’école dans l’ancienne gare ferroviaire, à l’époque où la cour de la synagogue abritait les récréations : « Il n’est pas nécessaire d’étendre à l’infini ce centre commercial, en revanche il est urgent d’en exclure cette gare routière et ses nuisances. »

Applaudissements nourris, notamment parmi les membres du collectif créé en avril pour contrer les visées expansives d’Hammerson. N’empêche: les blocages sur les terrains de la gare basse, qui pourraient faire un site à ladite gare routière, sont réels. Et la multimodalité de la gare actuelle de Strasbourg ne se mire que du côté de la place.

Sans entrer précisément dans tous les aspects du sujet Halles, Robert Herrmann et son collègue Jean-Jacques Gsell, mitoyen sur le secteur, ont voulu montrer dans un premier temps qu’il est complexe et doit prendre en compte au moins quatre dimensions.

L’aspect commercial, avec le centre mais aussi les boutiques alentour dans le quartier, n’est pas seulement purement mercantile. Mais aussi pourvoyeur d’emplois.

La question des transports et des déplacements est celle de la gare routière, mais aussi d’une entrée au centre-ville pour les voitures, par la rue de Sébastopol. Le tramway et des lignes de bus y côtoient aussi une forte circulation des piétons et des cycles, ainsi que des parkings en ouvrage.
Mettre en valeur la mémoire du lieu

Parmi les soixante personnes qui seront retenues pour l’atelier de projets (*), on devrait trouver un nombre important d’habitants. Puisqu’ils font largement vibrer le cœur du quartier et sont aux premières loges pour l’expertise d’usage.

Enfin, on ne saurait aborder le lieu et sa mise en valeur sans évoquer sa mémoire. L’ancienne synagogue est bien sûr concernée. Mais aussi les anciennes halles qui ont donné son appellation au centre ou encore les immeubles classés des 6 quai Kléber ou 4 quai de Paris.

Outre les élus, associations, institutionnels et le groupe Hammerson, un urbaniste sera mandaté pour suivre l’atelier et apporter son éclairage.

Même si les premières réunions n’ont lieu qu’à l’automne prochain, il sera encore et à nouveau possible d’aborder la question le 2 juillet, à l’occasion de la visite du maire Roland Ries dans le secteur.

MSK

(*) Pour participer à l’atelier de projets, il faut être disponible au moins une fois par mois d’octobre 2011 à juillet 2012. Et rédiger un petit courrier de motivation à la ville par mel à projetsurbains@strasbourg.eu ou par courrier à Ville et CUS, Service des projets urbains, 1 parc de l’Etoile, 67076 Strasbourg cedex. Ce avant le 4 juillet prochain.
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/53 ... reflexions