Les DNA du jour nous livrent quelque chose d'assez imposant...
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Le sud en quête de futur
Le carrefour du Baggersee est appelé à devenir le centre du futur « cœur de ville » entre Strasbourg et Illkirch-Graffenstaden, mais un carrefour remodelé avec des infrastructures réaménagées et peut-être même un téléphérique comme nouveau moyen de transports en commun ! L’idée a été lancée par l’urbaniste chargé d’imaginer le futur, mais il n’est pas sûr du tout que l’utopie se transforme en projet et le rêve en réalité.
Le projet de l’urbaniste Alexandre Bouton prévoit un téléphérique pour enjamber l’Ill entre Ostwald et le Bagersee. (Document remis)
Au début des années 90, Strasbourg a été innovante en faisant passer le tram -un tram futuriste pour l’époque- dans le cœur historique de la ville.
La CUS sera peut-être de nouveau innovante dans les années 2 025 en construisant une ligne de téléphérique comme mode de transports en commun, notamment pour traverser l’Ill entre Ostwald et le Baggersee.
C’est en tout cas l’une des idées développées par un urbaniste, Alexandre Bouton, d’Urban Act à Paris. Il l’a soumise à l’atelier de projet qui planche sur l’aménagement des Fronts d’Illkirch. Personne n’a encore poussé de hauts cris, mais on est sceptique.
Impact écologique faible
Maire d’Illkirch-Graffenstaden et président de la CUS, Jacques Bigot, tempère les ardeurs utopistes. « C’est bien que l’urbaniste propose cela, mais il faut voir si c’est à l’échelle des besoins de cet endroit. Les télécabines pourraient transporter 3 000 personnes à l’heure. »
Téléphérique ou « télécabines » sont de plus en plus utilisés dans le monde, non seulement pour se hisser au sommet des montagnes, mais aussi comme mode de transport : Barcelone en a un, Djakarta aussi, et plus près de nous, Coblence, où des télécabines font traverser le Rhin en quelques minutes.
Jacques Bigot nous remet encore une fois les pieds sur terre : « La vraie difficulté, c’est qu’un téléphérique induit une rupture de charge entre les modes de transports. Il faut aussi étudier le coût réel de l’opération »
On risque de perdre en temps de correspondances entre le tram et la télécabine ce qu’on gagne à survoler les embouteillages.
Mais, le président de la CUS évoque quand même un côté positif de ce moyen de déplacement inhabituel : « Il a peu d’impact sur la nature ». Or, la Ville d’Illkirch tient à préserver les zones de nature en lisière de la forêt du Neuhof et autour de l’étang du Baggersee. L’impact écologique d’un téléphérique serait moindre que celui d’une voirie ou d’une nouvelle ligne de tram.
En fait, la CUS s’interroge sur la meilleure manière de relier les quartiers sud de Strasbourg par une sorte de rocade : ligne de bus, tram ?
Des chances réduites
En rêvant, on pourrait imaginer une ligne de téléphérique partant de la zone de la Vigie (où se trouve la gare d’Illkirch -sur le territoire de la commune de Geispolsheim), allant vers le carrefour Baggersee après un arrêt éventuellement à Ostwald, puis continuant vers le Neuhof (allée Reuss) et vers le Port du Rhin.
les passagers du téléphérique pourraient y mettre leurs vélos ou encore des chariots pour faire leurs courses puisqu’on est dans une zone commerciale !
On nage en pleine utopie. Raisonnablement, il y a 20 % de chances pour qu’un jour on aille vers un tel équipement. Mais, la réflexion est ouverte.
Frédéric Maillot, directeur de projets à l’urbanisme et l’aménagement du territoire à la CUS, a utilisé une formule très imagée, l’autre soir lors de l’atelier de projets réuni à l’Illiade.
«On va lui taper dessus pour voir si ça tient»
« Ce projet -il ne parlait pas seulement de l’idée du téléphérique, mais de tout ce que l’urbaniste a imaginé- on va maintenant le passer au crible sur tous les plans, techniques et financiers. On va lui taper dessus pour voir si ça tient. » Et si ça tient ?
C’est que l’aménagement des Fronts d’Illkirch a pour ambition de transformer complètement le secteur tel que nous le connaissons actuellement.
« C’est un no man’s land, mais c’est un environnement naturel extrêmement riche », dit Jacques Bigot. Il faut à la fois le préserver et urbaniser le secteur. Mettre de la ville dans la nature et garder la nature en ville !
Les idées de transformation du carrefour constituent « une rupture totale avec ce qui existe actuellement ». Mais, ce sera un « urbanisme participatif avec des partenaires à mobiliser ».
Quant à l’urbaniste, Alexandre Bouton, il voit plusieurs avantages à son idée de télécabine, mais il y voit aussi « un signal fort tourné vers l’avenir. »
Roger Wiltz
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/53 ... e-de-futur
Ce n'est pas fini...
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Comme à la campagne
Le futur « morceau de ville » du Baggersee, au Sud de Strasbourg et entièrement situé sur le ban de la commune d’Ilkirch-Graffenstaden, sera vert ou ne sera pas !
Les bords du canal deviendraient lieu de loisirs. (Document remis -Urban Act/Alexandre Bouton)
Rien n’est décidé, tout est ouvert pour l’aménagement de ce secteur. Mais quelques principes ont été posés par l’atelier de projet animé par Jacques Bigot, maire d’Illkirch-Graffenstaden et président de la CUS.
D’abord, conserver le côté « hors la ville » et rester dans le végétal. Ce serait un peu la campagne à la ville. Comme dit l’urbaniste, Alexandre Bouton : « Il faudrait que l’on puisse trouver ici un cadre de vie tel qu’on le chercherait à 50 km de Strasbourg. »
Cela se traduit ainsi : relier la forêt du Neuhof et l’étang du Baggersee aux berges du canal et au-delà, à l’Ill et à l’Ostwinkel par une « prairie urbaine ».
Les actuels champs de maïs, propriété de la CUS qui les loue à des agriculteurs, seraient partiellement transformés en cultures maraîchères et îlots de verdure.
Les berges du canal seraient aménagées en zone de loisirs. De l’autre côté de cette « coulée verte », l’accès à l’étang du Baggersee serait rendu plus pratique et ses berges plus attrayantes.
Autre problème à résoudre dans ce secteur : le carrefour où se croisent l’axe nord sud Strasbourg-Illkirch et l’axe Ouest-Est, qui mène de l’autoroute à la zone commerciale et au parc d’innovation d’Illkirch, le P2i.
Surélever l’avenue Alfred-Kastler
Il passe là 40 000 véhicules par jour. C’est saturé. Il s’agirait donc de surélever la liaison Ouest-Est (l’avenue Alfred-Kastler) au-delà du carrefour, jusqu’à un point à préciser, pour laisser passer le tram et les bus en dessous. La circulation serait facilitée sur l’avenue Alfred-Kastler, axe de l’urbanisation future et transformée en « boulevard urbain » autour duquel s’articuleraient les ensembles résidentiels.
Combien de logements sur cette zone ? On n’en a pas encore d’idée très précise. Cela peut aller de 650 à plus de mille, voire plus trois mille.
Tout dépend des aménagements et du coût de l’opération. Jacques Bigot ne veut pas d’une surdensité de population.
Déplacer la station de tram et le parking relais
Dans ces conditions, il paraît nécessaire de déplacer la station de tram Baggersee et, peut-être, de réunir le parking relais (P + R) et celui du centre commercial Auchan.
En effet, l’actuel P + R est sous-utilisé. Les gens vont souvent garer leur voiture sur le parking du centre commercial avant de prendre le tram. D’où l’idée de créer un lien plus direct en P + R et parking commercial. À discuter avec Auchan. Le futur P + R serait en « silo ». Les surfaces ainsi dégagées deviendraient zones constructibles.
Cela signifie aussi une réorientation du centre commercial actuellement ouvert sur le parking. À terme, d’ici quinze à vingt ans, il serait déplacé vers l’axe Alfred-Kastler et ouvert aussi sur l’étang du Baggersee et deviendrait donc le lieu de vie central.
Reste le problème de la liaison entre Ostwald et le Baggersee. Il existe à Ostwald une forte opposition à une liaison routière ouverte à tous véhicules. Mais, est-il justifié de construire cher une passerelle pour faire passer des vélos et des piétons ? Quant à envisager un pont pour le tram…
Il y a encore beaucoup de questions à résoudre avant que l’on passe à une phase plus active.
« Tout cela, dit Jacques Bigot, e st à prendre avec des pincettes. On va faire vérifier toutes ces idées. »
Comment le projet va-t-il avancer ? Des études d’impact sur l’environnement, la faune et la flore devraient bientôt commencer. Elles vont durer au moins un an.
Un projet évolutif
À la suite de quoi, on se penchera sur la création d’un projet de ZAC (zone d’aménagement concerté). La ZAC ne verrait pas le jour avant la fin de l’année prochaine. Et de toute manière, l’aménagement des Fronts d’Illkirch se fera en concertation, dans une dynamique de redéfinition continuelle. Jacques Bigot rappelle que pour lui, la densité de population « ce n’est pas, on resserre, on resserre. Je suis attaché à quelque chose qui garde l’environnement exceptionnel de ce secteur et à la trame verte ».
RW
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/53 ... a-campagne
Le téléphérique dans le lot, je suis pas spécialement contre mais je ne vois pas pourquoi le mettre ici...
Pour le reste, je vous laisse commenter
