La ligne A doit être prolongée au Sud vers le coeur d'Illkirch-graffenstaden. Cette extension sera d'une longueur de 1,85 km, le tout pour un montant de 24,5 millions d'euros.

La mise en service est prévue pour 2014/2015 (avec un début des travaux courant 2013).

Extension du tram :le débat continue
Il ne s'agissait pas de voter pour ou contre l'extension de la ligne de tram A vers le centre d'Illkirch-Graffenstaden, mais de prendre acte du bilan de la concertation et de demander à la CUS de continuer les études. Cependant, l'opposition ne l'entendait pas de cette oreille et l'on recommença le débat...

Réquisitoire de l'opposition, défense par la majorité : le tram a occupé une large place au conseil municipal, jeudi soir à l'Illiade.

Jean-Claude Haller, chef de file de l'opposition, attaque bille en tête : « Votre projet de prolonger le tram vers le centre-ville d'Illkirch-Graffenstaden pose de nombreuses questions et cristallise les interrogations voire l'opposition de nombre de nos concitoyens ».

Jean-Claude Haller demande un référendum

Jean-Claude Haller dresse un véritable réquisitoire contre le projet de la CUS -et de la municipalité- présidées par Jacques Bigot.

En résumé, il reproche au maire « d'imposer » « son » projet, alors que, selon lui, un tiers des avis recueillis au cours de la concertation sont favorables au prolongement vers le centre-ville, un tiers opposé et un tiers favorable à un prolongement vers le secteur Libermann. Il assure que le stationnement, déjà difficile sera encore réduit et donc encore plus compliqué. Un peu plus tard, son coéquipier Olivier Maetz reprendra ces arguments.

Jean-Claude Haller doute par ailleurs que le tram attire étudiants et clients vers le centre d'Illkirch et qu'au contraire, il permettra aux gens d'aller plus facilement faire leurs courses au centre-ville -de Strasbourg !

Enfin, le problème du bruit se posera car « le tram grince », malgré tous les progrès techniques et « il y a trois virages à angle droit ». Et surtout, il faudrait desservir Libermann, quartier plus peuplé, et préserver le centre-ville, ses commerces et ses places de parking.

Jean-Claude Haller demande en conclusion que pour un projet de cette importance (43,8 millions d'euros), l'on interroge les Illkirchois par référendum : « Les habitants doivent avoir la parole ».

Pour la majorité, c'est d'abord Élisabeth Durrmann qui répond. La conseillère municipale, qui habite le quartier Schweitzer, estime que le tram au centre-ville favorisera le développement du commerce, des services et de la culture dans la cité.

La décision argumentée d’un groupe

Élisabeth Durrmann estime qu'une « desserte souple » des quartiers par des navettes de bus permettra de satisfaire aux besoins des habitants du secteur Libermann.

Baptiste Heintz-Macias assure qu'il y a une « demande du public étudiant » pour un moyen de transport rapide vers le centre d'Illkirch.

Emmanuel Bachmann voit « une vraie cohérence » dans le tracé vers le centre-ville.

Bernard Luttmann, adjoint au maire, fait remarquer à M. Haller que la décision de faire venir le tram au centre-ville est « une position commune » de la municipalité et des conseillers de la majorité. Ce n'est pas « la décision d'un homme seul » mais « la décision argumentée d'un groupe ».

Jacques Bigot défend la concertation qui a eu lieu, rappelant la réunion publique qui avait rassemblé près de 600 personnes, le 3 novembre 2010 à l'Illiade.

Il assure que le projet n'étant pas définitif, les Illkirchois auront encore « l'occasion de s'exprimer » notamment s'il doit y avoir enquête publique.

Le maire élude la question du référendum en rappelant que « nous sommes ici 35 représentants élus du peuple » et donc parfaitement légitimes pour prendre une décision alors que M. Haller faisait référence aux avis écrits de 99 personnes.

Le maire assure que le cabinet d'études avait pour mission d'examiner différentes variantes pour l'extension de la ligne et qu'il ne s'était nullement contenté d'étudier le trajet vers le centre-ville.

Il estime que la CUS doit continuer de faire avancer le dossier même si cela « gêne ou perturbe quelques intérêts individuels ».

Enfin, le maire reproche à Jean-Claude Haller et à ses amis d'être opposés au tram, ce que ce dernier conteste : « Je ne peux vous laisser dire que nous sommes contre le tram ». Jacques Bigot rappelle que du temps du maire André Durr, les amis de M. Haller avaient refusé que le tram aille plus loin que « Baggersee ».

Au moment du vote, les cinq de l'opposition refusent d'entériner le bilan de la concertation et la poursuite des études. Mais, les 30 de la majorité étant favorables, le tram poursuivra son chemin à Illkirch-Graffenstaden.

Roger Wiltz