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 Sujet du message: Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce
MessagePublié: samedi 15 octobre 2011 07:26 
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Et la quasi-totalité du corps enseignant du lycée fustel s'oppose au projet.
Citation:
Fustel : des profs à réaction

L’aménagement de la place du Château continue d’alimenter le débat. C’est au tour du personnel du lycée Fustel-de-Coulanges de demander la suspension du projet dans une lettre ouverte signée par 93 personnes, dont 77 professeurs.

L’aménagement de la place du Château ne s’annonce pas comme un long fleuve tranquille.

Trop minérale ou pas, sa rénovation suscite déjà pas mal de réactions en majorité négatives.

Un projet dont l’esprit et l’esthétique ont déjà été malmenés à l’occasion de la réunion publique du 30 septembre, avant que l’historien Georges Bischoff ne prenne le relais dans les colonnes des DNA pour fustiger « l’indigence de la réalisation », craignant même que cet aménagement ne contribue « à la disgrâce de la cathédrale ».
« Nous sommes aussi des acteurs de cette place »

Cette fois, c’est au tour d’une majorité de professeurs du lycée Fustel-de -Coulanges de s’émouvoir. Surprise, pour ne pas dire sidérée, par ce qu’elle entend lors de la réunion publique qui rassemble quelque 150 personnes, Dominique Collé, professeur de lettres, prend la plume et rédige une lettre ouverte qu’elle soumet par mail à ses collègues.

Et la réaction ne se fait pas attendre. « Dès le lendemain, j’avais déjà enregistré une cinquantaine de signatures. La mobilisation a été spontanée », dit-elle. Après plusieurs moutures, le document final (lire ci-dessous) sera approuvé par 93 personnes travaillant à Fustel, dont 77 enseignants du lycée et des classes préparatoires sur un effectif de 104 professeurs. Les seize autres signataires étant issus de l’administration, de la vie scolaire, de l’équipe technique et du médical.

« Nous sommes aussi des acteurs de cette place, intervient Daniel Reboul, professeur d’histoire-géographie en classe préparatoire. Nous avons voulu faire partager un ressenti, une inquiétude même chez certains collègues. Il s’agit d’une démarche citoyenne, sans aucune arrière-pensée syndicale ou politique. »

Les principaux griefs concernent l’absence de concertation avec « une communauté humaine de 1 200 personnes travaillant juste en face », mais également la décision d’abattre des arbres plus que centenaires.

Outre un âge vénérable, ils font office de sentinelles : pare-soleil, coupe-vent, mais aussi garde-fou écologique à la prolifération touristique, puisque les portes et les fenêtres de Fustel se trouvent en lisière des animations déjà existantes, alors que s’en profilent déjà d’autres.

« On évoque des animations, dites paisibles. Mais quelle en sera la nature ? », s’inquiète Daniel Reboul en s’interrogeant sur d’éventuelles nuisances sonores. Des spectacles de rue seraient notamment envisagés. Jugée lisse, minéralisée, sans personnalité, la future place du Château risque-t-elle de ne devenir qu’un « espace découvert et dévégétalisé », simple lieu de transit effaçant ainsi sa vocation esthétique et conviviale ?

Les 93 signataires de cette lettre ouverte qui sera déposée en mairie « par courtoisie » ne sont pas loin de le penser, et surtout de le redouter.

En tant qu’ancien élève de classe préparatoire (hypokhâgne) au Lycée Fustel-de -Coulanges, Roland Ries peut difficilement botter en touche.

Patrick Schwertz
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/58 ... a-reaction
Citation:
La lettre ouverte des 93 signataires

Voici de très larges extraits de cette lettre ouverte soutenue par les 93 signataires du lycée Fustel-de-Coulanges.

« Nous avons d’abord été surpris par l’absence d’information et de concertation à notre adresse pour nous impliquer collectivement, en amont du projet, et prendre la mesure de l’usage quotidien qui est fait de la place devenue un espace de détente paisible et de rencontre pour les élèves et les étudiants depuis février 2010 […].

Nous sommes également heurtés par la décision d’abattre des arbres plus que centenaires sacrifiés sur l’autel de considérations esthétiques manifestement discutées et qui sous-tend l’éviction des habitués de la place, qu’ils soient élèves, passants (parfois âgés) ou touristes au sens stendhalien […].

Nous rejoignons en cela un ensemble de critiques déjà formulées sur ce projet et nous nous interrogeons sur sa cohérence esthétique en particulier le choix de dalles de gneiss qui, par leur taille, leur aspect, leur couleur grise vont jurer avec le grès rose de la cathédrale.

Nous nous inquiétons de surcroît de l’intention formulée publiquement d’ouvrir la place à des « animations paisibles ». Sept salles de cours donnent sur la place. Dès le printemps, il y fait chaud et s’impose la nécessité d’ouvrir les fenêtres.

A-t-on pensé aux élèves qui y travaillent et aux professeurs qui enseigneront dans le bruit ?

Pourquoi prévoir et concéder un espace supplémentaire à une terrasse (la ville en regorge) où des consommateurs profiteront de la vue de la place, confortablement protégés sous un parasol à la belle saison ? L’ensemble des signataires travaillant au lycée Fustel-de-Coulanges demande solennellement la suspension du projet, l’engagement de ne pas attenter aux arbres, de la laisser en l’état en raison de la gravité des enjeux pour cette place qui constitue le cadre de vie d’un millier d’usagers au quotidien. »
http://www.dna.fr/fr/strasbourg/info/58 ... ignataires


   
 Sujet du message: Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce
MessagePublié: samedi 22 octobre 2011 08:11 
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Eh bien finalement, le projet sera revu...
Citation:
Strasbourg Place du Château Le projet remis à plat
Devant la levée de boucliers, l’aménagement de la place du Château présenté le 30 septembre sera amendé, a annoncé hier Roland Ries. « Pas de passage en force », mais des ajustements « importants ». Une chose est aujourd’hui sûre : il y aura des arbres supplémentaires.

Une volée de bois vert avec une future place trop minérale, pas assez d’arbres, une concertation qui a montré ses limites. N’en jetez plus… L’aménagement de la place du Château a fait l’unanimité contre lui : dix platanes aujourd’hui (lire ci-dessous), deux arbres demain dans le projet actuel… Depuis trois semaines, historiens, riverains, simples citoyens, tous amoureux de leur ville, ont dit leur déception, « parfois avec virulence et férocité », comme l’admet Roland Ries. Dalle après dalle, arbre après arbre, mât lumineux après fontaine sèche, tout a été épluché avant d’être « démoli ».

Rares sont ceux qui ont été convaincus par la proposition du groupement conduit par Catherine Linder Paysage (paysagiste). Et pourtant de l’avis du jury du concours, le projet de ce groupement répondait le mieux au cahier des charges, car il prenait en compte les dimensions à la fois patrimoniale, historique et urbaine du site. Au terme d’un processus d’un an rassemblant particuliers, associations, professionnels et services de la Ville, sous l’autorité de Robert Herrmann, premier adjoint. « Une année de discussions sur ce que l’on peut faire et sur ce que l’on ne peut pas faire… ».

Patatras… La présentation publique du projet le 30 septembre a jeté définitivement un froid. Déclenchant une salve d’attaques.

Flairant le danger, Roland Ries est sorti du bois, hier. « Aucune décision n’est prise, a-t-il corrigé. J’écoute ce que les gens disent. J’ai déjà fait la même chose pour le palais des fêtes. L’arbitre final, c’est le maire. Et après lui, c’est le conseil municipal. »

Raison de plus pour tout mettre à plat : « Le projet doit évoluer dans le cadre du processus de dialogue engagé ». Oui, mais alors, comment concilier des intérêts contradictoires ? Entre les tenants du « pas d’arbres du tout », les partisans du « plus de nature en ville » et les tenants du statu quo, Robert Herrmann aura fort à faire au cours des prochaines semaines. Autant dire un numéro d’équilibriste.

Pour la suite du projet, précise Pierre Laplane, directeur des services de la Ville, « ce qui sera mieux pris en compte pour ce projet qui sera amendé, ce sont les différents usages de la place qu’il faut combiner : le lieu de vie avec le parvis du lycée, ainsi que l’ombre des arbres en été. C’est une place pour tous et pas seulement une vitrine pour les touristes. »

Machine arrière toute ? Évidemment que non, tranche le maire de Strasbourg. « Je revendique haut et fort la méthode, car il n’y en a pas d’autre possible. »

Il est bien placé pour le savoir : l’efficacité de la concertation qu’il a érigée en modèle ne tient pas seulement aux bonnes intentions, elle dépend d’abord de l’adhésion qu’elle rencontre.

A la recherche du point d’équilibre « sans rabioter le projet »

Pas question pour autant de tout effacer d’un trait de plume. « Laisser la place du Château en l’état n’est pas raisonable, depuis qu’elle est piétonne. Il y a eu un concours public et Madame Linder l’a remporté. La procédure a été respectée scrupuleusement. A nous de trouver le point d’équilibre sans rabioter le projet », avertit Roland Ries.

Quid des 10 arbres actuels de la place ? » Ils sont en fin de vie », diagnostique le docteur Ries qui se dit prêt à tout étudier : « On pourrait très bien imaginer de planter l’un ou l’autre arbre supplémentaire, comme c’est le cas à Paris devant le Palais royal… ». Et même d’autres essences d’arbres plus élancés.

Entre le souhaitable et le possible, il faudra trancher.
http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg ... mis-a-plat
Citation:
Dix arbres en petite forme
Des guirlandes que l’on ne devrait plus voir les années à venir si les maronniers venaient à être rasés.

Un diagnostic sur l’état de santé des marronniers de la place du Château est resté dans les placards. Or, dès 2009, ce rapport révèle que les arbres sont en mauvaise santé.

« Nous n’avons pas une politique d’abattage systématique des arbres en ville », répond Roland Ries à ses contradicteurs qui font mine d’assister, impuissants, à un massacre annoncé des arbres dans la ville, lorsqu’un nouveau projet est présenté.
La nature en ville en éliminant des arbres ?

Des Strasbourgeois qui ont du mal à comprendre la contradiction -et qui le signalent dans nos colonnes- de cette politique de renaturation en milieu urbain. D’autant qu’elle se traduit dans les projets présentés par… l’absence d’éléments de verdure et une minéralité excessive, selon eux.

Car outre la place du Château, des riverains s’étaient aussi mobilisés contre l’extension du centre Halles au détriment d’un éventuel projet d’aménagement de verdure dans un secteur déjà fortement contraint.

Le maire a semble-t-il entendu le message (lire ci-dessus). Et dit vouloir en tenir compte. Mais, prévient-il, « il ne s’agit pas non plus de mettre la ville à la campagne, nous n’allons pas planter une forêt sauvage ou mettre un jardin participatif à côté de la cathédrale, cela n’a pas de sens au niveau historique ». Ce que le sénateur-maire entend mettre en œuvre et ce qu’il croit « durable », au contraire, « c’est un projet urbain, avec des éléments de verdure en son sein ».
Qu’en est-il de ces dix arbres sur la place du Château ?

Selon un rapport d’expertise réalisé par le service des espaces verts en 2009, « la majorité des marronniers de cette place sont dépérissants : faible vigueur, production de petits bois mort périphérique, régression du houppier (ndlr : éléments aériens) et réitération traumatiques internes? A cela s’ajoute un affaiblissement général de ces arbres dû à l’action de la larve du papillon cameraria ohridella. »

Et ce n’est pas tout : ces arbres ont de « nombreuses » blessures à la base du tronc — « dues aux chocs répétés des voitures »- qui les affaiblissent. « Certaines blessures peuvent évoluer défavorablement (apparition de champignons lignivores) et impliquer des risques de rupture à terme. » De plus, « les marronniers anciennement réduits présentent des réitérations traumatiques s’insérant sur des points fragilisés (plaies de taille) ».
Verdict : « Avenir compromis » dès 2009 et « renouvellement de l’ensemble des arbres préconisé »

Au final, conclut le rapport sur l’état sanitaire de ces arbres, « les marronniers de cette place ont un avenir compromis. Ils nécessitent un suivi régulier de leur état général de la part du gestionnaire ». Et, ajoute-t-on déjà en 2009, « dans le cadre de travaux de réaménagement de la place, le renouvellement de l’ensemble des arbres est préconisé. »
http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg ... tite-forme


   
 Sujet du message: Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce
MessagePublié: dimanche 23 octobre 2011 00:11 

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Tu m'étonnes, c'était ça ou Ries pouvait dire adieu aux prochaines élections, aaah électorat quand tu nous tiens... :lol:


Dans le concret c'est une bonne chose, et finalement vu le tollé général, c'était presque prévisible, je dis presque, parce avec cette mairie on peut s'attendre à tout.


Fool ;)


   
 Sujet du message: Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce
MessagePublié: mardi 25 octobre 2011 07:21 
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Au moins, y'a des gens qui proposent des choses ! :)
Citation:
Strasbourg Conseil municipal « Un projet raisonnablement amendé »
Interpellé hier par l’opposition municipale, Roland Ries a promis la mise au point d’un projet d’aménagement de la place du Château à la fois « humain » et valorisant le site, un « point d’équilibre » étant à trouver.


Place du Château, l’opposition aux créneaux : hier, lors de la séance du conseil municipal de Strasbourg, à la suite d’Anne Schumann interpellant la municipalité sur l’évolution un dossier qui a défrayé la chronique, fait couler beaucoup d’encre, Robert Grossmann a pointé les limites de la concertation et souhaité que les groupes d’opposition soient associés à l’élaboration du projet, Fabienne Keller demandant pareillement « une méthode de qualité, un débat à la hauteur ».

Robert Herrmann, qui a piloté l’affaire, a précisé que le « projet définitif » d’aménagement de la place du Château fera l’objet « tout prochainement » d’une présentation en commission plénière du conseil municipal.

Un projet qui aura tenu compte des réactions suscitées par sa présentation, le 30 septembre : « Nous avons enregistré les remarques de nos concitoyens et l’exercice de la démocratie locale oblige à être respectueux de celles-ci ».

Relevant que les critiques émises après la présentation des travaux issus de la phase de concertation « laissent apparaître que le nombre d’arbres serait insuffisant », Robert Herrmann et Roland Ries ont souhaité « prolonger quelque peu le temps de gestation », une autre contrainte venant des préconisations émises par les architectes garants du respect du Plan de sauvegarde et de mise en valeur.
Place patrimoniale ou place conviviale ombragée

« In fine, nous allons cheminer vers un projet raisonnablement amendé », dit le premier adjoint en précisant que les courriers des lecteurs ne sont pas perçus comme une critique : « Ces avis des citoyens sont autant de contributions à l’amélioration d’un projet pour lequel nous partageons le même objectif, celui d’une place remarquable et conviviale pour nos visiteurs et l’ensemble des Strasbourgeois qui vivent leur ville au quotidien. »

Évoquant plus d’une année de concertation et un espace qui a fait l’objet d’une appropriation par les Strasbourgeois après sa piétonnisation en 2010, Roland Ries se réjouit de « la focalisation de l’attention publique sur la place ».

Petit problème : d’un côté, ceux qui mettent en avant une place patrimoniale dont il convient d’assurer la visibilité ; de l’autre, ceux qui militent pour une place conviviale ombragée.

« Il faut trouver le point d’équilibre entre ces deux exigences contradictoires », dit Roland Ries, étant entendu que la solution ne saurait être la somme des deux conceptions : « Il y a des choix à faire ».

« Sans état d’âme », Roland Ries revendique la méthode, voit l’aménagement urbain comme une coproduction, avec des strates, des allers et retours.

Pour le maire, l’essentiel est d’aboutir à « un projet qui valorise l’ensemble et qui est humain », mais aussi « un projet équilibré mais non pas dénaturé, somme de demandes contradictoires ».
http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg ... ent-amende
Citation:
La ville en débat La place du Château « Un jardin pour la cathédrale »
Image
Les urbanistes Micha Andreieff et Jean Werlen proposent une sorte de « jardin » place du Château. Doc. remis
En accord avec la plupart des courriers concernant la place du Château parus ces derniers jours, Micha Andreieff et Jean Werlen, urbanistes, souhaitent soumettre leur analyse au débat public.

La façade principale de la cathédrale est bien celle qui est vue depuis son parvis et de la rue Mercière. Les autres façades latérales, bien que remarquables, sont en fait plus intimes. Pour la grande majorité des édifices religieux en France, ces façades latérales sont flanquées d’un jardin, parfois d’un cimetière. Dans tous les cas de figure les édifices religieux élevés à partir du moyen âge l’ont été au sein des villes, en substitution d’édifices existants, civils ou religieux. Ils ont donc été conçus pour être vus « par en-dessous » quitte à se tordre un peu le cou. Les constructions environnantes étaient accolées aux édifices religieux, c’est-à-dire qu’elles étaient mitoyennes. À Strasbourg le collège des Jésuites (1685), aujourd’hui Lycée Fustel de Coulanges en témoigne, il est mitoyen de chœur de la cathédrale. Pas loin de 150 années séparent leur construction. Ce n’est que récemment, dans la plupart des cas depuis le XIXe siècle, que des parvis ont été dégagés. Celui de Strasbourg est assez étroit, il donne bien à voir la hauteur de l’édifice.

Le stationnement heureusement abandonné sur la place du Château pose le statut à donner à cette place. C’est un choix délicat : doit-il être déterminé par les besoins des voisins, les habitants du centre-ville ou de l’ensemble des Strasbourgeois et pourquoi pas par les visiteurs de la ville ? Une concertation semble aller vers des usages diversifiés. C’est-à-dire de tout un peu, et même étendre encore le marché de Noël. Ce qui conduit bien entendu à la minéralisation du sol.
« Peut-elle offrir aux passants une aire de repos à l’ombre d’une frondaison? »

En dehors de rares exceptions, l’espace public du centre-ville est minéral. La place du Château doit-elle logiquement revêtir ce même caractère, et prendre le caractère de la « polyvalence » ; servir à tout et son contraire ? Ou peut-elle offrir aux passants d’où qu’ils viennent une aire de repos à l’ombre d’une frondaison qui comme un filtre laisse percevoir la façade Sud de la cathédrale ?

Cette option, qui n’a pas été inscrite au cahier des charges de la consultation d’aménagement, mériterait pourtant d’être examinée. Le jardin, le parc ou le square sont des éléments qui accompagnent la très grande majorité des églises de France : à Paris, Amiens, Lille, Nancy, Lyon, Marseille… les édifices religieux sont flanqués d’un jardin latéral (c’était souvent l’aire du chantier de la cathédrale, devenu jardin ultérieurement). Pourquoi n’en serait-il pas de même à Strasbourg.

Le croquis qui accompagne ce propos n’est pas un projet, c’est la note d’une intention, une image qui laisse à penser qu’il y a probablement d’autres hypothèses d’aménagement que le projet récemment retenu. Il propose sur une plateforme horizontale un jardin sous forme de deux bosquets d’arbres taillés ou pas, sous lesquels sont installées des rangées de bancs, et au milieu du jardin un kiosque. La place peu ainsi respirer et les passants goûter au repos au pied de la cathédrale. Une simplicité qui peut donner sens à cette place ?
http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg ... cathedrale


   
 Sujet du message: Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce
MessagePublié: dimanche 06 novembre 2011 23:37 
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En suivant le lien ci-après, vous trouverez la tribune TC Alsace pour la question de la Place du Château

http://www.tc-alsace.eu/2011/11/quel-av ... u-chateau/

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 Sujet du message: Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce
MessagePublié: mardi 08 novembre 2011 12:11 

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Pour une fois je ne suis pas vraiment d'accord avec votre analyse. Pour le coup je vous trouve même assez conservateurs frileux.

Oui la proposition était extrêmement minérale et ça c'est effectivement un problème.

Problème parce qu'en hiver le revêtement est glissant et difficilement praticable. Problème parce qu'en hiver, cette matérialité est perçue comme glaciale, la place sera alors déserte. Le marché de Noël ne dure qu'un mois, après ce sera le vide. La place Rouge de Strasbourg !

Problème parce qu'en été le revêtement chauffe, surchauffe. D'abord il sera impraticable au soleil, la pierre sera brulante. Ensuite parce que ce genre d'attitude architecturale produit le phénomène de réchauffement des villes. L'omniprésence minérale est un vrai radiateur urbain. Les radiateurs c'est très bien, mais pas en plein été ! Autre problème d'été: les orages et leurs importantes précipitations. C'est en été qu'il pleut le plus en Alsace. Et pourtant il ne pleut pas très souvent. Mais quand il pleut, les précipitations sont très importantes. Aussi, la minéralité totale de la place ne permet pas d'absorber de l'eau sur le sol même de la place. Lors des grandes pluies d'orage il y aura donc une place inondée dont les eaux ruisselleront en quantité jusqu'à l'Ill. Ça n'est pas très professionnel de concevoir une place en omettant les problèmes que je viens de citer.

A retenir vraiment, et ça serait très bien que la municipalité note cette donne: moins de minéralité, plus de surface végétalisée. C'est plus chaleureux en hivers, et rafraichissant l'été. En plus on limite l'imperméabilité du sol qui absorbe alors les eaux de pluie. La terre humide sèche moins vite que la pierre. quand la température remonte en été, l'évaporation progressive et lente rafraichie significativement l’atmosphère.

Donc végétalisation oui, arbres éventuellement. Le parti pris de dégager la vue pour offrir un parterre royal pour les bâtiments est évident et entièrement justifié. Il faut à tout pris dégager la vue pour créer un spectacle visuel. Mais d'autre part, il faut produire un peu d'ombre c'est également justifié. Mais juste un peu suffit. Des arbres bas pas trop nombreux et dans les coins suffiront amplement à produire un peu d'ombre. La végétalisation du sol, même si vous en doutez peut être, suffit à produire de la fraicheur. Notamment à l'aide d'herbes hautes qui dansent dans la brise. La place Arnold est un excellent exemple à suivre. Je vous invite également à regarder des photos des quais de la Garonne à Bordeaux si vous n'avez jamais été en vrai. Trouvez les arbres: leur présence est anecdotique. On efface la chaleur avec d'autres moyens plus subtils histoire de dégager la vue des façades du XVIIIe. L'exercice à Bordeaux était exactement le même que sur cette place du Château. Et tout montre qu'à Bordeaux c'est une évidente réussite.

Je souhaite aussi évoquer la question de la caisse de résonance citer par les enseignants de Fustel de Coulanges particulièrement. Avec un parterre végétalisé, texturé, on atténue largement la résonance, peut être même plus qu'avec des arbres puisqu'on se place au niveau du sol. Les cris, les voix, bruits n'ont pas le temps de traverser la place, ils rencontrent les herbes et autres végétaux bas.

Dernier aspect primordial: l'élément aquatique. C'est déplorable qu'une ville qui dort sur 35 milliard de M3 d'eau potable ne présente aucune fontaine monumentale mettant l'eau en spectacle. La fontaine c'est un élément essentiel, un élément qui manque au centre-ville de Strasbourg. Et sur cette place, bordée par des géants de pierres, on ne peut accorder une dimension anecdotique à cette fontaine. Il faut également qu'elle se dégage d'un dimensionnement , elle doit se mettre à l’échelle des monuments ! S'étirer le long de la cathédrale, exploser en hauteur, animer ce décor lourd et statique ! La longue barre de grès sur la proposition de projet avait cette force, elle était à l'échelle de la place et des bâtiments. C'est pour cela que la solution évoquée de mettre de jolis bancs en bois semble kitsch et presque rétrograde. Ces bancs n'ont en tout cas pas leur place à cet endroit.

Résumons:
- un parterre végétal (au moins la moitié de la surface pour laisser de la surface aux animations temporaires);

- introduire quelques arbres bas et moyennement volumineux mais pas trop pour préserver le dégagement des vues et des perspectives (envisager peut être un bosquet en rapport avec le jardin médiéval, comme pour assurer une douce transition Jardin/Place);

- aménager une fontaine pour mettre l'eau en scène et assurer une animation pour contraster avec les décors très figés, à l’échelle de ces derniers; Précisons que ce n'est pas parce que la fontaine de la place Kléber est ratée que c'est une fatalité dans cette ville de rater toutes ses fontaines. Avec un peu d'attention ça n'est pas sorcier. Que dirait Schwilgué en nous voyant rater des compositions aussi élémentaires qu'un bassin et des jets d'eau !

- et enfin, tolérer un mobilier urbain contemporain mais simple, de ce fait on ne sombre pas dans le kitsch et on attire pas l'attention sur un mobilier trop osé. En revanche, les lignes aux sols que personne ne comprend jamais, on peut je crois, s'en passer. Quand le revêtement s'use, ces parties taillées en diagonales sont les premières à s'arracher et à être remplacées par des boudins des bitumes...

Il faut veiller à traiter cet espace avec un peu plus de légèreté, mais sérieusement. Cette place n'est pas historiquement une place, elle est une esplanade de dépôt des matériaux et du matériel de construction de la cathédrale, un espace qui existe par accident, non voulu, non planifié. Il n'y a donc pas d'esprit à conserver, mais un esprit à créer. En s'appuyant sur le contexte environnant.

Je vais même faire un croquis de plan masse en faire comme tout le monde, l'envoyer aux DNA, y a pas de raisons. Quelqu'un peut me dire comment ça marche le courrier des lecteurs ?

Je vais d'abord voir si je trouve ici des gens en accord avec ma réflexion. Si j'ai faux sur toute la ligne ça n'en vaut pas la peine.


   
 Sujet du message: Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce
MessagePublié: mardi 08 novembre 2011 17:17 

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Voilà ce que ça peut donner...

Il y a de la place pour le marché de Noël, on peut même former des petits groupements de maisonnettes sur les sous espaces.

Une longue fontaine sèche coure tout le long de la place, en hiver on peut poser les chalets en bois dessus. Le socle est en dalle de grès.

Au centre de la place, trois jardins qu'on traverse grâce à des chemins en terre battue longés sur leur longueur par de longs bancs en bois avec dossier pour admirer les monuments de la place.

Les espaces qui séparent ces bandes de jardins sont rythmés par des bandes engazonnées pour que l'herbe pousse sur toute la place et que l'effet vert soit accentué (de la même manière que sur la nouvelle place d'Austerlitz). Ce qui forme une seule bande verte sur la place.

Trois dégagements: pour l'entrée au Palais Rohan, libérer les deux pignons du musée de l’œuvre et la rue. Les arbres s'échappent du jardin médiéval et ferment la place à l'opposé sans jamais gâcher les perspectives.

Vous en pensez quoi ? J'ai oublié une contrainte du cahier des charges et des vœux formulés en concertation ? Une après midi de travail et on en arrive là, ça veut tout dire...

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 Sujet du message: Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce
MessagePublié: mercredi 09 novembre 2011 16:33 
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Je te remercie pour ta proposition.

Pour simplement revenir sur la position, parue aujourd'hui dans les DNA, de l'association d'abord. Si on retire le "traditionnels bancs en bois" du texte, je ne trouve pas tellement de désaccord entre ce que tu proposes et notre position. La seule chose, c'est que pour le moment, nous sommes dans une logique plus théorique que concrète. Et que nous avons souhaité faire réagir essentiellement sur la question de la minéralité de la proposition.

Tout comme ta proposition, nous voulons une augmentation du caractère végétal de place, nous souhaitons une fontaine et nous ne voulons pas d'un mobilier urbain en pierre. Par traditionnel, l'idée que nous souhaitions apporter était plutôt de rester dans des logiques plus habituelles de mobilité urbain, sans pour autant interdire l'innovation. Seulement, les bancs en bois, à Strasbourg, on commence à connaître et ils n'ont guère de succès.

Sinon, côté analyse de la place, je suis d'accord sur son statut d'"accident de parcours". Seulement, à Strasbourg, j'ai tendance à trouver que l'on manque justement de squares / places agréables, autant donc profiter de cet accident de parcours pour faire de ce lieu, quelque chose d'agréable principalement pour les habitants du centre-ville qui sont présents quand même dans ce quartier toute l'année, ce qui est mon cas.
je suis d'accord avec la logique touristique pour l'hypercentre, mais il ne faut pas oublier la présence des habitants qui souhaiterait bien avoir enfin un lieu agréable pour profiter du centre-ville…

Sinon, je trouve ta proposition vraiment très intéressante.
Seule remarque, au niveau de ton pare-terre végétalisé, tu bloques une des entrées principales de fustel (au nombre de deux, une à chaque bout du bâtiment).
Sinon, si tu le souhaites, je veux bien travailler avec toi sur cette question (je n'ai pas encore eu le temps de répondre à ton MP désolé…).
Si d'autres membres du forum souhaitent participer à ce travail, je pense qu'il pourrait être assez intéressant de se retrouver tous ensemble, quelque part en centre-ville, à proximité, faire un point sur ta proposition et voir comme l'association peut y participer.

Ta proposition pourrait faire partie d'une communication en deux temps de l'association, la première étant plutôt de l'ordre du constat et un ensemble de remarque politiques (au sens noble du terme…) et le second plutôt une vraie communication autour d'un projet sérieux et construit.
Qu'en penses-tu ?

(Je pense que Pauline Elhringer, qui s'intéresse beaucoup à cette question serait aussi intéressée par travailler là dessus)

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 Sujet du message: Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce
MessagePublié: mercredi 09 novembre 2011 17:40 

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Le dessin n'était qu'une sorte de résumé, en image, de l'idée. Une image vite fait avec des tracés pas réfléchis et forcément je n'ai pas pensé à l'accès du Lycée Fustel.

Je suis largement partant pour qu'on se retrouve pour mettre quelque chose au point en espérant que ça serve à quelque chose. Quoi qu'il en soit, une chose est sûre c'est qu'il faut faire vite. Sinon la ville va encore lancer un appel d'offre avant même que la concertation officielle soit terminée !


   
 Sujet du message: Re: [Place du château] Le renouveau de cette place d'hyperce
MessagePublié: jeudi 10 novembre 2011 20:50 
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Localisation: Strasbourg

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Une séance de travail autour de la question de la place du Château est prévue samedi à partir de 14 heures.

Si vous souhaitez vous joindre à nous, je vous invite à m'envoyer un message privé ou un mail à l'adresse damien.senger [at] tc-alsace.eu

Je vous contacterai le lieu de rendez-vous, encore non défini actuellement, par la suite.

_________________
TC-Alsace.eu – mobilité(s) et urbanisme


   
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